La maladie coronarienne, ou coronaropathie, ou insuffisance coronarienne, est une maladie des artères qui vascularisent le cœur (artères coronaires), ayant pour conséquence une ischémie myocardique, c'est-à-dire un apport en sang insuffisant (ischémie) au muscle cardiaque (myocarde). On distingue classiquement l'angine de poitrine et l'infarctus du myocarde, selon qu'il existe une « simple » souffrance ou une mort (nécrose) d'une partie des cellules du myocarde.
le trajet de la coronaire peut être intra-myocardique et l'artère peut être comprimée par la contraction (pont myocardique).
Origines, causes
Certaines sont des malformations congénitales : naissance anormale d'une artère coronaire, ou présence d'une fistule entre une artère coronaire et une cavité cardiaque.
L'artère coronaire peut être anévrysmale soit de manière isolée, soit (chez le jeune enfant) dans le cadre d'une maladie de Kawasaki.
Selon C. L Williams & al. (1995), sur la base d'une cohorte de plus de 5 000 nourrissons et leurs mères ayant participé à une enquête sérologique (sang de cordon) visant à détecter d'éventuels liens entre l'exposition maternelle à la maladie de Lyme et des effets sur le fœtus ou la grossesse. En zone d'endémie de la maladie de Lyme, les mères sont (au début des années 1990) 5 à 20 fois plus susceptibles d'avoir été contaminées par la bactérie Borrelia burgdorferi que dans le groupe témoin. Les nouveau-nés ne semblent pas présenter plus de « malformations congénitales totales (…), mais le taux de malformations cardiaques (maladie coronarienne) était significativement plus élevé dans la cohorte endémique et les fréquences de certaines malformations mineures (hémangiomes, polydactylie et hydrocèle) ont été significativement plus élevées dans le groupe témoin. Les variations démographiques ne pouvaient expliquer que les différences de fréquence de la polydactylie. Au sein de la cohorte endémique, il n'y avait aucune différence dans le taux de malformations majeures ou mineures ou le poids moyen à la naissance par catégorie d'exposition maternelle possible à la maladie de Lyme ou à la sérologie du sang de cordon[1]. »
Conséquences
La coronaropathie peut être asymptomatique ou se manifester uniquement lors d'un test de dépistage (ischémie myocardique silencieuse).
Elle peut provoquer une angine de poitrine qui peut être stable (douleur pour un même type d'effort, sans aggravation).
Une ischémie myocardique chronique, de même qu'un infarctus du myocarde, peut entraîner une insuffisance cardiaque dans le cadre d'une cardiopathie ischémique.
l'électrocardiogramme de repos permet de suggérer une souffrance myocardique évolutive ou ses séquelles ;
l'épreuve d'effort est un test de dépistage sans valeur localisatrice (ne permet pas de déterminer avec certitude l'artère atteinte en cas de positivité) ;
la scintigraphie myocardique à l'effort ou sous dipyridamole emploie un traceur radioactif se fixant sur le myocarde et permet un diagnostic topographique ;
l'échographie de stress (dobutamine, à l'effort ou sous dipyridamole) visualise un défaut de contraction du myocarde en cas d'ischémie ;
l'IRM cardiaque de stress a également une valeur localisatrice ;
le score calcique (connu sous l'abréviation CAC, calcul du score calcique des artères coronaires) qui permet par tomodensitométrie ou par un coro-scanner de quantifier les calcifications témoignant de l’existence de processus entrant dans la pathogénie de l'athérosclérose[2].
La revascularisation des artères coronaires a fait l'objet de la publication de recommandations. Celles de l'« European Society of Cardiology » datent de 2018[3].
↑(en) C. L. Williams, B. Strobino, A. Weinstein et P. Spierling, « Maternal Lyme disease and congenital malformations: a cord blood serosurvey in endemic and control areas », Paediatric and Perinatal Epidemiology, vol. 9, no 3, , p. 320–330 (ISSN0269-5022 et 1365-3016, DOI10.1111/j.1365-3016.1995.tb00148.x, lire en ligne, consulté le ).
↑Louis Boyer, Pascal Guéret, Imagerie en coupes du coeur et des vaisseaux, Springer Science & Business Media, , p. 48.