Les massacres de Signes sont des épisodes de la Résistance en France pendant la Seconde Guerre mondiale, au cours desquels trente-sept résistants français et un officier américain sont fusillés par l'armée allemande, les et à Signes, dans le Var. Le charnier de Signes est découvert en septembre 1944 dans un vallon entre Le Camp et Signes. Il est depuis un lieu de mémoire.
Ces résistants sont principalement de Marseille mais aussi des Basses-Alpes (aujourd'hui Alpes-de-Haute-Provence), pour la plupart membres du comité départemental de libération (capturés le lors du guet-apens d'Oraison) ou du Var, la plupart responsables régionaux. Ils ont été arrêtés, puis emprisonnés et horriblement torturés au 425 rue Paradis, siège de la Sipo-SD (Gestapo) de Marseille, avant d'être amenés dans ce vallon, devenu le Vallon des Martyrs. Après un simulacre de jugement, ils sont fusillés, vingt-neuf le et enfouis sur place, et neuf le . Les corps sont ramenés plus tard à Marseille et inhumés au cimetière Saint-Pierre.
L'existence du charnier a pu être connue par plusieurs sources :
Ce sont des prisonniers allemands regroupés au Camp du Coulin (Gémenos) qui sont contraints de déterrer les cadavres sous la surveillance des FFI. Les médecins légistes commis aux fins d'autopsie concluent à un abominable carnage. Deux des victimes ont reçu des balles dans la tête mais, enterrés encore vivants, leur mort est due à l'asphyxie. Trois sont morts par fracture du crâne, consécutive à un enfoncement par un instrument contondant ; un mort par strangulation. Un a reçu une balle dans la nuque. Un a reçu une balle dans le dos. Cinq ont été tués par des balles tirées dans la tête, mais de face ; vingt-cinq dont la mort a été provoquée par éclatement du crâne (Hypothèse : rafale de mitraillette à bout portant tirée sur le côté droit de la tête, qui a provoqué un éclatement du crâne). La reconnaissance des corps fut rendue très difficile à cause de la chaux que les Allemands avaient versée sur les visages des fusillés pour leur enlever toute identité[1] ; quatre d'entre eux n'ont pas été identifiés.
Des obsèques nationales eurent lieu le au cimetière Saint-Pierre de Marseille en présence du commissaire régional Raymond Aubrac, pour les neuf fusillés dont les corps avaient été ramenés à Marseille. Puis les corps furent remis à la disposition des familles qui désiraient les inhumer dans leur caveau familial.
Chaque année, une cérémonie commémorative se déroule le au Charnier de Signes.
Le charnier de Signes est désormais une nécropole nationale dont le chemin est indiqué sur la route départementale 2 par un monolithe revêtu d'une plaque commémorative sur laquelle on peut lire « Aux héros et martyrs de la Résistance, tombés pour la libération dans ce vallon en juillet- ». Sur le lieu du charnier, se trouvent les plaques nominatives en marbre des fusillés, une croix de Lorraine et un autel sur lequel est apposée une plaque indiquant que sous l'autel « un coffre renferme les ossements des fusillés ».