En mathématiques, plus précisément en algèbre linéaire, une matrice réelle symétrique (ou : réelle autoadjointe) est dite positive[1] ou semi-définie positive si la forme bilinéaire symétrique associée est positive. Plus généralement, une matrice carrée complexe est dite positive si la forme sesquilinéaire associée est (hermitienne) positive, la matrice étant alors nécessairement autoadjointe.

Cas réel

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Définitions

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On dit qu'une matrice réelle symétrique M d'ordre n est positive (ou semi-définie positive) si elle vérifie l'une des propriétés équivalentes suivantes :

  1. M est un élément positif (en) de la C*-algèbre réelle Mn,n(ℝ), c'est-à-dire que son spectre est inclus dans ℝ+.
  2. La forme bilinéaire symétrique associée à M est positive : pour toute matrice colonne x à n éléments réels, xTMx ≥ 0 (où xT désigne la matrice transposée de x).
  3. Les valeurs propres de M (qui sont nécessairement réelles) sont positives ou nulles.
  4. Il existe une matrice réelle N telle que M = NTN.
  5. Tous les mineurs principaux[2] de M sont positifs ou nuls : pour toute partie non vide I de {1, … , n}, le déterminant de la sous-matrice MI,I de M (formée de ses éléments avec indices de lignes et de colonnes dans I) est positif ou nul.

Elle est dite définie positive si de plus elle est inversible.

Dans la suite de cet article, nous noterons l'ensemble des matrices carrées d'ordre symétriques à coefficients réels et la partie de formée des matrices positives.

Exemples

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Propriétés

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Cas complexe

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On étend les propriétés et définitions précédentes aux matrices complexes.

Soit M une matrice carrée d'ordre n. Elle est dite positive si elle vérifie l'une des propriétés équivalentes suivantes :

  1. M est un élément positif de la C*-algèbre complexe Mn,n(ℂ).
  2. M est autoadjointe (ou : hermitienne) et toutes ses valeurs propres sont positives ou nulles.
  3. La forme sesquilinéaire associée à M est (hermitienne) positive : pour toute matrice colonne z à n éléments complexes, z*Mz est un réel positif (où z* désigne la matrice adjointe de z).
  4. Il existe une matrice complexe N telle que M = N*N.

Elle est dite définie positive si elle est de plus inversible.

Remarques
  • La matrice n'est pas supposée autoadjointe a priori : cette propriété est une conséquence de chacune des caractérisations, en particulier — contrairement au cas réel — de la positivité de la forme associée.
  • Sur l'espace des matrices hermitiennes d'ordre n, l'ordre partiel associé au cône convexe des matrices positives est appelé l'ordre de Lowner (en) (nommé d'après Charles Loewner).

Toute matrice (hermitienne) positive admet une unique racine carrée (hermitienne) positive[5].

Notes et références

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  1. Jean-Pierre Ramis, André Warusfel et al., Mathématiques Tout-en-un pour la Licence 2 : cours complet, exemples et exercices corrigés, Dunod, (lire en ligne), p. 134.
  2. La positivité des mineurs principaux dominants ne suffit pas, comme en témoigne la matrice .
  3. (en) Roger A. Horn et Charles R. Johnson, Matrix Analysis, Cambridge University Press, , 2e éd. (1re éd. 1985) (lire en ligne), p. 439, démontrent que 5. ⇒ 3.
  4. L'exemple des fonctions constantes montre qu'elle n'est pas nécessairement définie positive
  5. a et b Pour une preuve complète, voir le § « Matrice positive » de l'article sur les racines carrées d'une matrice.

Article connexe

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Matrice à diagonale dominante