Cet article est une ébauche concernant le catholicisme et un musicien français.

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Maurice Cocagnac
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Biographie
Naissance
Décès
(à 82 ans)
Paris, France
Nationalité
française
Formation
Arts, architecture, philosophie et théologie
Activité
Autres informations
Ordre religieux
Instrument
Distinctions

Maurice Jean Cocagnac né le à Tarbes dans les Hautes-Pyrénées (France) et décédé le à Paris[1], est un religieux et prêtre dominicain (Ordre des Prêcheurs), théologien, peintre, écrivain et chanteur, en même temps que grand voyageur. Entre 1955 et 1960, il s'est fait particulièrement connaître par les chansons bibliques qu'il avait créées et accompagnait à la guitare en France et en Allemagne.

Biographie

Maurice Cocagnac passe son enfance à Tarbes, où il commence sa scolarité. Il vient habiter Paris avec ses parents vers 1936 ; élève au lycée Charlemagne sous l’occupation allemande, il est profondément marqué par la disparition soudaine de plusieurs de ses condisciples et amis juifs.

Alors qu’il poursuit des études d’architecture à l’École des Beaux-Arts, il entre dans la Résistance, puis s’engage dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI). La guerre terminée, il rejoint l’ordre des Frères Prêcheurs[2], au couvent Saint-Jacques à Paris. Il y reçoit le nom de frère Augustin. Suivent les années d’études de philosophie et de théologie au couvent du Saulchoir, à Etiolles, puis à l’Université dominicain, dite l’Angelicum, à Rome.

L'Art sacré

À son retour, il est nommé, en 1954, aux Éditions du Cerf[2], où il prend la direction de la revue L’Art sacré, après la mort du P. Marie-Alain Couturier et le retrait du Père Raymond Régamey. Durant quinze ans, secondé par Jean Capellades, et fortement influencé par l’œuvre et la personnalité de Le Corbusier qui construit à cette date le couvent de La Tourette à Éveux, il joue un rôle important dans le renouveau artistique au moment du concile Vatican II.

Il fait également, de 1951 à 1964, plusieurs voyages au Japon où il se passionne pour l’art des temples bouddhistes et les jardins japonais; il en ramène de nombreuses encres de Chine et publiera en 1965 un numéro de la revue sur cet art. L’ébranlement de 1968 entraîne, l’année suivante, la suppression de la revue et impose à son ancien directeur une reconversion très difficile.

Les albums pour enfants

Aumônier-catéchiste de l’École alsacienne et très apprécié par les enfants, il publie aussi pour eux une quarantaine de petits livres illustrés – « les Albums de l’Arc-en ciel », de 1963 à 1968, puis « les Contes du hibou » et « la Rivière enchantée ». Dès 1964, il fait appel à d'autres artistes (Jacques Le Scanff, Alain Le Foll, Bernard Gibert, Chantal Biso-Masnou) pour illustrer ses albums pour enfants ; après 1970, il sollicitera le concours de conteurs et de peintres japonais (K. Taniuchi, M. Kasuya, K. Niizaka, C. Iwasaki) pour réaliser d'autres livres encore plus originaux[3].

Les chansons bibliques

À la même époque - qui est aussi celle du chanteur jésuite 'Père Duval' - il compose des chansons pleines d’humour et de fantaisie sur des thèmes bibliques, chansons qu’il enregistre sur plusieurs disques 45 tours, qui le font connaître en France, en Allemagne et en Italie, où il effectue de nombreuses tournées de concert avec sa guitare, pour diffuser son message spirituel. Plus tard, il écrira les paroles de plusieurs chansons de Graeme Allwright.

Belle-Île

En 1968, il est nommé aumônier de l’Union catholique du théâtre et de la musique, se liant d’amitié avec nombre d’artistes, dont, parmi bien d’autres, Pierick Houdy, Pierre Richard, Laurent Terzieff. Déjà il avait organisé, pour les plus jeunes d’entre eux, des séjours à Belle-Île-en-Mer: il fondera avec eux l’association L’Arche de Noé et entreprendra, aidé par de jeunes protestants allemands, la restauration du hameau en ruines de Kergallic[4], au centre de l'île qui deviendra un lieu de réflexion, de rencontres et de méditation, de fêtes et d’amitié. Il y animera, durant un quart de siècle, des sessions de dessin et peinture, sous le signe de « la main libre », ainsi que des ateliers d’écriture poétique. Ces sessions se poursuivent depuis lors avec d’autres animateurs, durant les mois d’été.

Les voyages

Maurice Cocagnac fut un grand voyageur, très désireux d'ouverture aux autres cultures et spiritualités, d'abord celles de l'Asie (Inde, Népal, Birmanie, Java, Chine), puis celle de l'Amérique centrale (dix fois au Mexique où il rencontre le sorcier yaqui Don Juan Matus et Carlos Castaneda et assiste à plusieurs opérations de la "curandera" Pachita).

En 1969, quittant les Éditions du Cerf, il reprend le chemin de l’Université et se met à l’étude du sanscrit et des civilisations indiennes à l’École pratique des Hautes Études, avec le souci d’explorer les résonances entre les traditions chrétiennes et les traditions orientales. Ces résonances, il les écoute durant de longues années, s’initiant également au Yoga du son, qu’il enseignera à son tour.

Mais la curiosité de Maurice Cocagnac ne s’arrête pas là. De 1975 à 1992, fidèle à son exigence de vérité, il entreprend à nouveau de longs voyages en Inde, puis au Mexique et au Guatemala. Chacun de ces séjours est l’occasion d’un nouveau livre : Aujourd’hui l’Inde spirituelle (1976), Ces pierres qui attendent (1979), Les racines de l’âme indienne (1984), Rencontres avec Carlos Castañeda et Pachita la guérisseuse (1991), Le Christ est né à Chalma (1994), il en ramène aussi de nombreux tableaux ou dessins.

Le peintre et l'écrivain

Maurice Cocagnac a été un artiste complet, architecte, peintre et critique d’art – l’inventaire photographique de ses œuvres compte actuellement près de six cents pièces –, musicien et chanteur, écrivain, parolier et poète – carnets de voyages, poèmes et nouvelles encore inédits pour la plupart. Une exposition est en préparation, pour le mois de , à la Mairie du 13e arrondissement de Paris.

Le Père Cocagnac fut aussi un théologien original ouvert aux autres cultures, et les livres qu’il a publiés, à partir de 1969, témoignent de cette recherche spirituelle universaliste mais enracinée dans la Bible, poursuivant sa vocation de prêcheur sans aucun dogmatisme, attentif à ses frères dominicains, et surtout aux plus jeunes, en particulier au couvent de Strasbourg de 1989 à 1994, avant de revenir à Paris en 1995 au couvent Saint Jacques, puis à la Maison Marie-Thérèse.

Mais sa vue décline de plus en plus et sa santé se dégrade, l’empêchant de poursuivre ses travaux. Il s’éteint dans le 14e arrondissement de Paris le [2].

Oeuvres

Livres de théologie et de spiritualité

- Prix Montyon 1978 de l’Académie française

Albums illustrés pour enfants

Articles et archives

Nombreux articles dans L’Art sacré de 1954 à 1969. Ils devraient être réédités en 2013 dans un volume à paraître aux Éditions du Cerf.

Collaboration à des ouvrages collectifs :

volume III. ch. VIII : « Art sacré : les images de la foi » et ch. IX : « Éducation chorale : notes sur le chant populaire » (Éd. du Cerf, 1966).

Chansons et disques

Bibliographie

Notes et références

  1. Archives de la commune de Tarbes, acte de naissance no 331, année 1924 (avec mention marginale de décès) (consulté le 6 juin 2015)
  2. a b et c « Le Père Maurice Cocagnac, de l'ordre de saint Dominique », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Janine Kotwica, « Auguste-Maurice Cocagnac : des images pour l'enfance », sur www.ricochet-jeunes.org, (consulté le )
  4. Emmanuel Housset, « Maurice Cocagnac et l'Inde spirituelle », Les carnets du yoga,‎ , [4 p.] (lire en ligne, consulté le )
  5. « Maurice COCAGNAC | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )
  6. Emile Poulat, « Cocagnac (Maurice) Le Christ est né à Chalma », Archives de Sciences Sociales des Religions, vol. 86, no 1,‎ , p. 319–319 (lire en ligne, consulté le )
  7. Théo Pfrimmer, « Maurice Cocagnac, La Parole et son miroir. Les symboles bibliques, Paris, Cerf, 1994 (Lire la Bible, 102) », Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, vol. 76, no 2,‎ , p. 224–225 (lire en ligne, consulté le )