Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité | |
Activité | |
Parentèle |
Anne-Claude Demierre (belle-sœur) |
Maurice Demierre, né le à Bulle et mort le au Nicaragua, est le premier coopérant suisse tué par les Contras anti-sandinistes au Nicaragua.
Maurice Demierre grandit dans une famille gruérienne imprégnée par l’engagement politique et le christianisme. Tenté par la prêtrise, il opte finalement pour l’agriculture et passe un diplôme de technicien agricole à Grangeneuve. En 1977, il adhère à l’ONG Frères sans frontières (aujourd’hui E-changer). Objecteur de conscience au nom de ses idéaux chrétiens de non-violence, il est condamné à 3 mois de prison en 1980[1].
Fin 1982, Maurice Demierre se rend au Nicaragua comme bénévole de l’organisation d’aide Frères sans frontières avec sa compagne Chantal Bianchi. Le couple travaille à l’amélioration des conditions de vie de paysans du nord-ouest, par la formation aux techniques agricoles et la construction de logements dans trois coopératives : Los Hornos (Achuapa), Los Tololos (Villanueva) et Santa Teresa à proximité de Somotillo. À partir de 1984, il prend en charge l’organisation et l’accompagnement des Brigades de Solidarité suisses. Le couple est également actif dans une communauté chrétienne de base du BIPBC (Bloque Intercomunitario Pro Bienestar Cristiano), influencé par la pensée de la Théologie de la libération.
Le , il est tué près de Somotillo au volant d’une camionnette, ainsi que plusieurs autres passagers nicaraguayens dans une embuscade attribuée aux Contras anti-sandinistes[2].
Le Département fédéral des affaires étrangères a exprimé ses regrets à la suite de la mort de Maurice Demierre, tout en renonçant à protester auprès du gouvernement des États-Unis, principal soutien des Contras[3].
Au Parlement[4] et dans l’opinion publique, la mort de Maurice Demierre, suivie de celle de plusieurs autres internationalistes (comme le Suisse Yvan Leyvraz, le Français Joël Fieux, les Allemands Albrecht Pflaum et Berndt Koberstein ou l’Américain Benjamin Linder) pose la question de la possibilité et du sens du travail de coopération au Nicaragua dans un contexte de guerre et de polarisation idéologique. Finalement, une délégation du Département fédéral des affaires étrangères conclut à la poursuite de la coopération helvétique mais les organisations privées se voient désormais contraintes à plus de prudence[5].