Mehdi Belhaj Kacem
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Pensionnaire de la Villa Médicis (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Mehdi Belhaj Kacem, né le à Paris, est un philosophe, écrivain et acteur franco-tunisien.

Biographie

Jeunesse

Né à Paris le d'un père tunisien et informaticien et d'une mère française et traductrice, Mehdi Belhaj Kacem passe son enfance en Tunisie, qu'il quitte à l'âge de treize ans[1] pour s'établir en banlieue parisienne, à Fosses[2].

Romans

Il écrit à dix-sept ans son premier roman, Cancer, qu'il publie en 1994. Deux autres suivent : 1993[3],[4] (1994) et Vies et morts d’Irène Lepic[5] (1996), le dernier roman qu'il ait écrit. Tous ses romans furent publiés chez Tristram.

Essais

Intéressé par la philosophie, sans formation universitaire en la matière mais par une approche autodidacte[6], il publie L'Antéforme en 1997[1]. Cette entrée dans la philosophie passe également par l'expérience communautaire[7]. L'ouvrage Society est à la fois le fruit et le moteur de cette expérience[8].

Son ouvrage L'Essence n de l'Amour est inclus dans la sélection du prix Décembre en 2001 mais le prix est finalement donné au livre Le Cri du sablier, de Chloé Delaume[9], son ex-épouse[10].

Il découvre avec enthousiasme l'œuvre d'Alain Badiou, dans laquelle il voit l'une des pensées les plus importantes de l'histoire de la philosophie. Il écrit ainsi, en 2009, sur le concept de transcendantal (donc sur celui de métaphysique pure)[11] : « De même que nous avons commencé par dire que Derrida n’était qu’une parenthèse, géniale, mais une parenthèse, entre Martin Heidegger et Badiou ; de même que nous avons osé affirmer que Heidegger n’était qu’une parenthèse, cruciale, mais une parenthèse, entre Badiou et Hegel ; nous pouvons maintenant aller jusqu’à la témérité d’affirmer que Hegel n’est qu’une parenthèse, grandiose, mais une parenthèse, entre Kant et Badiou »[12].

Ses recherches s'inscrivent dans la continuité de l'ouvrage Apports à la philosophie : De l'avenance de Martin Heidegger, par le filtre des œuvres de Reiner Schürmann procédant déjà à cette épure. Persuadé de découvrir quelques thèses inédites à travers la notion du « pléonectique », il entame une œuvre philosophique en cinq tomes : L'esprit du nihilisme. Sorti en 2009, le tome 3, Une ontologique de l'Histoire, que l'auteur considère comme son travail le plus abouti, se termine par un chapitre intitulé Algèbre de la tragédie.

Le quatrième tome paraît en 2011, Après Badiou, dans lequel il critique la pensée de ce dernier, rejetant notamment les idées politiques et les règles morales qu'il juge archaïques[6],[13]. Alain Badiou critique vivement cet ouvrage[14], qu'Éric Aeschimann présente comme un « règlement de compte de l’ex-disciple Mehdi Belhaj Kacem, fatras d’invectives où le besoin d’admirer reste aussi incompréhensible que sa transformation en besoin de haïr »[15].

Le cinquième tome parait en 2013, Être et Sexuation[16].

Du 22 au , un colloque lui est consacré sous le titre « Penser le contemporain à la lumière de l'Esprit du Nihilisme. Autour de Mehdi Belhaj Kacem », à l'initiative du Club de la Montagne Sainte-Geneviève, animé par des étudiants de l'École normale supérieure de Paris[17]. Le numéro de l'année 2014 de la revue Philosophique de l'université de Franche-Comté lui est consacré[18]. En 2013 et 2014 il anime un séminaire intitulé « Mehdi de 5 à 7 », à l'invitation de l'association La Générale[19].

En 2015 paraît le texte d'une conférence intitulée Artaud et la théorie du complot, où il évoque quelques « clochards métaphysiques », Jean-Jacques Rousseau, Friedrich Hölderlin, Søren Kierkegaard, Friedrich Nietzsche, Walter Benjamin, Guy Debord, Antonin Artaud, importants dans son propre cheminement[20].

Mehdi Belhaj Kacem est pensionnaire de la Villa Médicis dans la promotion 2015-2016 et dans la catégorie littérature[21].

Il obtient la 18e bourse Cioran en 2018[22].

En , il participe à un événement rassemblant diverses personnalités covido-sceptiques et antivaccins sur YouTube, en partenariat avec l'association BonSens[23].

Principales publications

Entre 1999 et 2002, Mehdi Belhaj Kacem participe à la revue EvidenZ[24].

Romans

Essais

Directions d'ouvrages

Traductions

Filmographie

Mehdi Belhaj Kacem a joué dans quelques films :

Notes et références

  1. a et b Mathieu Lindon, « Maudit Bejhaj Kacem », Libération,‎ (lire en ligne)
  2. Mehdi Belhaj Kacem, La psychose française : les banlieues, le ban de la république, Paris, Éditions Gallimard, , 65 p. (ISBN 2-07-078065-1 et 9782070780655, OCLC 300337832, lire en ligne), note 1 p. 9.
  3. Baptiste Liger, « La pensée selon Mehdi Belhaj Kacem », Lire,‎ (lire en ligne).
  4. Hubert Artus, « De Badiou à BHL, Mehdi Belhaj Kacem tue le père », Rue89,‎ (lire en ligne)
  5. Hugo Marsan, « Contes de fées pour loups domestiques », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  6. a et b Arnaud Viviant, « Badiou et Sartre. Mehdi médit », Regards,‎ (lire en ligne)
  7. Nicolas Treiber, « Mehdi Belhaj Kacem », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  8. Éric Loret, « MBK, lecture racaille », Libération,‎ (lire en ligne).
  9. « Le prix Décembre se jouera entre deux auteurs, dont une inconnue », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  10. Emmanuel Poncet, « M. le messie », Libération,‎ (lire en ligne).
  11. Mehdi Belhaj Kacem, Après Badiou : [essai], Paris, Grasset, , 423 p. (ISBN 978-2-246-78392-3), note 2 p. 194.
  12. Mehdi Belhaj Kacem, L'esprit du nihilisme : une ontologique de l'histoire, Paris, Fayard, , 614 p. (ISBN 978-2-213-63858-4, OCLC 423391205, lire en ligne).
  13. Marcela Iacub, « « Après Badiou », de Mehdi Belhaj Kacem : vivre et penser sans Badiou », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  14. « Pour Badiou, Mehdi Belhaj Kacem est « mentalement corrompu » », L'Express, .
  15. Éric Aeschimann, « Couleurs Sichère », Libération, .
  16. Mehdi Belhaj Kacem, Être et sexuation, Paris, Stock, impr. 2013, 341 p. (ISBN 978-2-234-07328-9 et 2234073286, OCLC 859443064, lire en ligne).
  17. « Programme », sur Club de la Montagne Sainte-Geneviève, (consulté le ).
  18. Louis Ucciani (dir.), Philosophique 2014 : Mehdi Belhaj Kacem, Presses universitaires de Franche-Comté (lire en ligne).
  19. « Séminaire philosophique », sur La Générale.
  20. Jean Birnbaum, « Prière d’insérer. Mehdi Belhaj Kacem et la paraphrase héroïque », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  21. « Discours de Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l’occasion de la réception des nouveaux pensionnaires de la Villa Médicis », sur Ministère de la Culture et de la Communication, (consulté le ).
  22. Cécile Mazin, « Essai sur Schopenhauer : Medhi Belhaj Kacem reçoit la 18e bourse Cioran », sur ActuaLitté, .
  23. « Conspiracy News #05.2022 », sur Conspiracy Watch, .
  24. Jean-Luc Douin, « Lettre à la parano bien-aimée », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  25. Jean-Luc Douin, « Medhi Belhaj Kacem : « J'ai composé un rôle de « machine désirante » » », Le Monde,‎ (lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes