Mens | |||||
La place de la Halle. | |||||
Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||||
Département | Isère | ||||
Arrondissement | Grenoble | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Trièves | ||||
Maire Mandat |
Pierre Suzzarini 2020-2026 |
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Code postal | 38710 | ||||
Code commune | 38226 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Mensoises Mensois |
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Population municipale |
1 419 hab. (2021 ![]() |
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Densité | 50 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 44° 49′ 04″ nord, 5° 45′ 04″ est | ||||
Altitude | Min. 612 m Max. 1 929 m |
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Superficie | 28,3 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Matheysine-Trièves | ||||
Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Isère
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
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Liens | |||||
Site web | http://www.mairie-de-mens.fr/ | ||||
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Mens est une commune française, située dans le département de l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes. Son nom se prononce comme « mince » (en API [mɛ̃s]).
Ses habitants sont appelés les Mensois.
Située à 55 km au sud de Grenoble, Mens est la capitale du Trièves, grand plateau glaciaire situé entre les massifs du Vercors (à l'ouest) et du Dévoluy (à l'est).
Jusqu'au nouveau découpage territorial, Mens était le chef-lieu du canton de Mens. Depuis 2015, il fait partie du canton de Matheysine-Trièves. L'ancien canton de Mens étant le plus méridional du département, en limite des départements des Hautes-Alpes et de la Drôme, des Alpes du Nord et des Alpes du Sud, il bénéficie d'un climat plus chaud et plus sec que les massifs ou vallées voisins du Vercors, de la Matheysine ou de l'Oisans.
La commune est au centre du principal bassin agricole du Trièves. Le canton dont elle est le chef-lieu est séparé des territoires voisins par les gorges profondes du Drac et de l'Ébron.
Les communes limitrophes sont au nombre de cinq depuis la création de la commune nouvelle de Châtel-en-Trièves.
Historiquement, les autres communes du canton étaient Cordéac, Lavars et Tréminis. Après la Révolution, le canton de Mens comprenait également la commune de Pellafol, rattachée ensuite au canton de Corps. La commune de Tréminis, maintenant rattachée au canton de Mens, faisait alors partie du canton de Clelles.
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 mm, minimale en été[2].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 967 mm, avec 8,8 jours de précipitations en janvier et 6 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Saint-Baudille », sur la commune de Saint-Baudille-et-Pipet à 4 km à vol d'oiseau[3], est de 9,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 082,0 mm[4],[5]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[6].
Légèrement à l'écart des axes routiers, Mens est desservi à l'ouest par la D 1075, la ligne T95 du réseau Cars Région qui relie la gare routière de Grenoble jusqu'à Mens et la ligne SNCF Grenoble-Gap (gare de Clelles - Mens), à l'est par la RN 85 ou route Napoléon.
Depuis 2007, l'arrivée de l'autoroute A51 au col du Fau, à 20 km de la commune, a permis l'installation d'une population nouvelle qui relance la dynamique démographie de la commune.
Mens est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[7],[8],[9]. La commune est en outre hors attraction des villes[10],[11].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (62,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (62,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (33,6 %), prairies (29,6 %), terres arables (16,4 %), zones agricoles hétérogènes (16,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,8 %), zones urbanisées (1,7 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,7 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Les principaux hameaux sont : Menglas, Milmaze, Foreyre, Pierre-Longue, Saint-Genis (siège d'une commune indépendante jusqu'à son rattachement à Mens en 1973), Mentayre, Ser Clapi.
Hameaux et fermes constituent les écarts, organisés concentriquement autour du bourg et témoignant d'étapes successives d'extension du territoire agricole. Les limites communales, situées sur des reliefs ou dans des gorges, sont le plus souvent occupées par des pinèdes, dont certaines ont recolonisé d'anciens écarts, abandonnés pendant l'exode rural (hameau du Verdier, domaine de Raud maintenant occupé par le Centre écologique Terre vivante).
On trouve de nombreux toponymes avec « pierre » dans les alentours : Pierre longue, Pierre grosse, Pierre des sacrifices, etc....
L'ensemble du territoire de la commune de Mens est situé en zone de sismicité no 3 dite « modérée » (sur une échelle de 1 à 5), comme la plupart des communes de son secteur géographique. Elle se situe cependant non loin de la limite d'une zone sismique classifiée de « moyenne », située plus au nord[13].
Type de zone | Niveau | Définitions (bâtiment à risque normal) |
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Zone 3 | Sismicité modérée | accélération = 1,1 m/s2 |
Plusieurs hypothèses sont avancées quant à l'origine du nom de la localité.
Selon certaines, son nom serait attesté sous la forme Menz au XIIe siècle[15]. Menz serait alors un nom de personne gaulois Mincios, Mincius, pris absolument, sous-entendu *Mincium fundum[16].
Pour d'autres[Qui ?], Mens se serait appelée Saint-Mens.
Une chose est certaine : Mens porte déjà son nom actuel au Haut Moyen Âge[17].
Le Trièves était habité par les Tricores, une tribu Voconce qui s'est romanisée sous la domination romaine.
À l'époque impériale il existait, approximativement à l'emplacement de l'actuel village, un marché appelé Forum Neronis[réf. nécessaire][Note 2], créé par le général romain Tiberius Néron, pontife de Jules César vers 55 av. J.-C..
Au Moyen Âge, le village est fortifié. Une famille anglaise Mens l'a fortifié en se dirigeant sur Jérusalem. Elle a ainsi participé à bouter hors de Provence les Sarrasins. L'actuel quartier historique de Mens en rappelle l'étendue. L'église primitive du XIe siècle est développée d'abord par les Templiers au XIIe siècle, puis au XIVe siècle.
Au XIIIe siècle, Mens devient véritablement la capitale du Trièves, avec son marché hebdomadaire où les cours des denrées et des bestiaux étaient fixés. La prospérité de Mens tient aussi à son artisanat, alors très actif : cloutiers (petit filon de fer à Montvallon), potiers, tuiliers (veines d’argile) et surtout tisserands (laine, lin et chanvre surtout). Les toiles à voile sont réputées et vendues jusqu’à Beaucaire. Pendant cette période, le commerce est plus axé sur le Midi et le Diois que sur Grenoble (manque de voies de communication).
Au XVIe siècle, le connétable Lesdiguières devient gouverneur du Dauphiné en 1612. Chef militaire hors pair, diplomate et négociateur habile, qualifié par Henri IV « de rusé comme un renard », François de Bonne de Lesdiguières fait de Mens une place forte du protestantisme. En 1573, ce protestant convaincu a fait de Mens son bastion militaire, dissuadant les attaques des troupes catholiques. Dès le milieu du XVIe siècle, un temple est édifié dans le bourg, qu'on surnomme désormais "la petite Genève des Alpes"[18].
Le village compte alors 1200 habitants dont 90 % de protestants. Alors que les guerres de Religion opposant catholiques et protestants sévissent en France, Mens fait exception.
En 1685, avec la révocation de l'édit de Nantes, le catholicisme s’impose et 300 protestants mensois, sur 1 200 habitants, choisissent l’exil. D’autres poursuivent leur culte dans la clandestinité.
Le parlement de Grenoble cherche à nettoyer ce nid de protestants et envoie régulièrement ses troupes. Beaucoup de huguenots sont inquiétés, mis en prison ; les femmes envoyées au couvent. Jean Bérenger, que l'on appelle le pasteur Colombe, responsable de la « Religion Prétendue Réformée » sur tout le Dauphiné, est condamné deux fois à mort par contumace. Il est brûlé en effigie sur la place du Breuil.
Patrimoine religieux : ancien bastion du protestantisme en Dauphiné, Mens garde ses deux clochers (église catholique et temple protestant), ainsi que de nombreux cimetières privés, tous protestants, datant de l'époque où les Réformés n'avaient pas le droit d'enterrer les leurs en terre « chrétienne » ; il y a aussi deux cimetières publics, l'un catholique et l'autre protestant.
Avec l'édit de tolérance en 1787, et surtout avec le Premier Empire, la liberté de religion est rétablie, mais la ferveur des fidèles a beaucoup faibli.
Un jeune évangéliste, Félix Neff, arrivé de Genève en 1821, ranime alors le protestantisme en Trièves. C’est l’initiateur de « l’École modèle », longtemps la seule école normale protestante de France, qui fonctionne de 1834 à 1914.
Dès lors, Mens se développe comme nœud de communications, mais aussi grâce à son activité de tissage du chanvre. Une usine de soie est construite en 1895 et fermera ses portes en 1962. Aujourd'hui, le tourisme a permis de compenser l'exode rural, et Mens attire désormais des citadins séduits par le calme et la nature préservée du Trièves[19].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Mens est proche des maquis, notamment celui du Pas de l'Aiguille où s'engagent plusieurs jeunes Mensois. Des familles juives ont été accueillies dans la région.
Édouard Arnaud, maire de Mens et propriétaire du « Café des Arts » est arrêté par les Allemands pour fait de résistance en juillet 1944. Il est envoyé au camp de Neuengamme où il meurt d'épuisement le 29 janvier 1945 ; il sera, malgré son absence, élu maire aux élections de mai 1945, Mens ne connaîtra son décès qu'en juin 1945.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[21].
En 2021, la commune comptait 1 419 habitants[Note 3], en augmentation de 2,9 % par rapport à 2015 (Isère : +2,71 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La commune est rattachée à l'académie de Grenoble.
Historiquement, le quotidien régional Le Dauphiné libéré consacre, chaque jour, y compris le dimanche, dans son édition de Romanche et Oisans, un ou plusieurs articles à l'actualité de la communauté de communes, du canton, ainsi que des informations sur les éventuelles manifestations locales.
Depuis 2014, une radio associative locale, Radio Dragon, émet depuis son local place de la Halle, dans le centre historique du village. Elle émet sur la région Trièves - Matheysine - le Baumont - Valbonais sur les fréquences 104.4 et 96.8
L'église (propriété de la commune) et la communauté catholique de Mens dépendent de la paroisse Notre-Dame d'Esparron (Relais de Notre-Dame de l'Assomption), elle-même rattachée au diocèse de Grenoble-Vienne[24].
Le temple protestant de Mens (lié à l’Eglise Protestante Unie de France) fait aussi partie du paysage religieux du village.
En visitant Mens, il est impossible d'ignorer la fameuse bouffette composée de deux biscuits de Savoie (sorte de génoise) fourrés avec une crème vanillée à base de sucre glace et de crème fraîche dont la recette de la famille Perrier, boulangers de père en fils, est tenue secrète depuis plusieurs générations.
Parmi les autres spécialités locales, les ravioles du Trièves figurent parmi les incontournables plats; petits raviolis généralement fourrés de fromage local ainsi que d'herbes aromatiques.
La commune bien que petite compte un certain nombre de commerces, attestant de la vitalité de celle ci : une cave à vins, deux pâtisseries, deux boulangeries, une petite épicerie, un salon de coiffure, un magasin de poterie, une librairie généraliste, un bureau de tabac, un magasin d'artisanat local, une mercerie, une fleuriste, un magasin de création et couture, un réparateur de vélos, 5 cafés-restaurants, un camping, une auberge, un glacier, un café-internet et une supérette.
Le Samedi matin le marché se tient sur trois places du village et attire un grand nombre de personnes des villages avoisinants. On y retrouve un grand nombre de producteurs et productrice du Trièves et de la région.
d'autres photos sont disponibles sur Wikimedia Commons
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Blason | Parti: au 1er de gueules au lion contourné d'argent, au 2e d'or au dauphin d'azur barbé, oreillé, lorré et peautré de gueules; le tout sommé d'un comble d'argent chargé de l'inscription « Mens en Trièves » de sable accostée de deux trèfles à quatre feuilles de sinople[39]. |
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Détails | Adopté le 25 février 2016. |