Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Nationalité | |
Activité | |
Formation | |
Maître | |
Mouvement | |
Distinction |
Prix Antral 1967 |
Michel Pandel est un artiste peintre et lithographe suisse né le à La Chaux-de-Fonds (canton de Neuchâtel), mort le dans un accident de deltaplane dans les Rochers du Saussois à Merry-sur-Yonne.
En 1953 et 1954, Michel Pandel est successivement élève d'Édouard Georges Mac-Avoy à l'Académie de la Grande Chaumière, puis de Jean Souverbie à l'École nationale supérieure des beaux-arts[1] où il se lie et travaille également avec Jean Aujame et Édouard Goerg[2].
Après avoir vécu à Paris, il s'installe à Cravant (Yonne), incitant son ami Pierre Jutand (1935-2019) à l'y rejoindre. Il peint alors sur le motif avec ce dernier des paysages de Bretagne et de Normandie, avec Georges Hosotte, installé à Irancy, des paysages de Provence, suggérant à Nathalie Hadrbolec d'évoquer une « École de l'Yonne » à propos des trois artistes[3].
L'« excellent peintre », car ainsi le qualifiait son galeriste Emmanuel David[4], trouve la mort dans un accident de deltaplane le 5 août 1978[5] et repose au cimetière de Cravant.
« Le jeune Michel Pandel, qui poursuit à Paris une carrière difficile et exaltante, dont le travail a été honoré de quelques prix, montre un net retour de la peinture à l'objet, c'est-à-dire à la figuration. Tableaux humains tels qu'on les voit tant avec les yeux tout courts que ceux du cœur. Il s'agit pour lui d'exprimer son émotion le plus sincèrement du monde, dans un langage plastique à la fois instantané et durable… Grâce à cette « mise en page » très rapide, on a des œuvres aussi attirantes que vivantes… Il y a là des nuances dans l'art de décrire, des couleurs savoureuses, une manière de silhouetter qui a vraiment grande allure et qui touche infailliblement. Pandel raconte quelque chose de vrai et il le raconte bien… Bref, ce jeune artiste sait étonnamment allier l'art et l'émotion, dire des choses exquises avec une simplicité raffinée… Aucune complaisance, pas de sentimentalisme, rien d'autre que de la peinture et du cœur. »
— Jean-Marie Nussbaum[6]
« Michel Pandel a toujours été viscéralement un peintre tragique. Dans une pâte somptueuse, il fait revivre les obsessions de Goya et les fantasmes de Baudelaire. Il s'enivre à la fois du sang des taureaux et du parfum équivoque des fleurs du mal mais, dans la mythologie qui en naît, il reconstitue une genèse des temps adamiques où Ève est à la fois la femme fatale et la muse inspirée. Femme-sphinge, femme-arbre, femme-fleur, femme minérale, voilà l'Ève-pluriel de Pandel. Créatures de la terre, des forces telluriques les animent ; ce sont les ambassadrices sensuelles et désâmées du Prince des ténèbres, les filles du feu des origines. On les croirait jaillies des chants de Dante ou du théâtre de Shakespeare. Elles ne sont peut-être encore - mais pour combien de temps ? - que les cariatides vivantes chères à Cocteau, placées au seuil d'un monde interdit. »
— Bertrand Duplessis[10]
« Ce peintre, qui a laissé derrière lui une œuvre originale, une sorte de magie lucide, une quête en plein vol atteignant les profondeurs du ciel comme un aigle royal livré aux vents des cimes, disparaîtra tragiquement en 1978, abandonnant pour toujours à ceux qui l'aimaient « ses créatures énigmatiques, mi-déesses, mi-sphinges », qui hantent toutes ses compositions. »
— Camille Sautet[11]