Michel Surya
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Michel Surya est un écrivain, penseur et éditeur français né en 1954. Auteur d'essais, de récits et de romans, il a écrit la biographie de Georges Bataille[1] et fondé la revue Lignes ainsi que les Éditions éponymes.

Biographie

Michel Surya est particulièrement connu comme biographe de Georges Bataille, son ouvrage Georges Bataille, la mort à l’œuvre, paru initialement chez Séguier en 1987, puis réédité chez Gallimard, faisant toujours autorité. Sur le même auteur, il a écrit plusieurs essais, préfaces et de nombreux articles. Fidèle à la pensée de Bataille, comme à celle de grands écrivains et penseurs, tels que Nietzsche, Maurice Blanchot, Sade, Kafka ou Pasolini, c'est dans une volonté de ne pas séparer la pensée de la littérature, la philosophie et la politique, qu'il a créé les Éditions Lignes et la revue Lignes, une « revue d'idées », qu'il a dirigée depuis sa création en 1987 jusqu'à sa dissolution en 2024.

Lui-même écrivain et penseur, il a publié des essais à la fois politiques et philosophiques, qui disent ses racines anarchistes et son attachement indéfectible à la Révolution, entre résistance et désenchantement. Ainsi, si la Révolution n'a pas eu lieu, ou reste improbable, comme il le dit lui-même à propos de Mai 68, « il fallait évidemment ne pas abandonner ce qui s'est joué là, mais le rejouer en allant chercher dans les livres les possibilités de le penser. »[2] Pour lui, comme pour Sade ou Bataille, la littérature est hors de toute autorité, s'oppose à toutes les servitudes et dominations (politiques, économiques, éthiques, intellectuelles), et se doit de rompre avec tous les enchantements, illusions, pour oser affronter le scandaleux, l'abject, l'impossible. C'est ainsi que dans le troisième tome de ses Matériologies, intitulé Humanimalités, il se propose de révéler, via la littérature (Kafka, Bataille, Hermann Ungar, Pierre Guyotat et d'autres), « l'inéliminable animalité de l'homme », celle de l'humanité humiliée, rabaissée à l'état de bête, dont Kafka eut la prémonition, à travers son récit La Métamorphose. À partir de ce constat, la littérature s'apparente à une méditation sur l'impuissance de la pensée, « l'impuissance de la pensée à se tenir à hauteur de l'horreur » : « je ne vois pas la littérature, confie-t-il, autrement que comme modalité de la pensée, pas n'importe quelle pensée sans doute, celle en fait que la philosophie a écartée ; une pensée basse, sale, angoissée. [...] Ce que l'art permet à la pensée, la pensée s'en est privée. Et ce que la pensée permet à l'art, l'art s'en est privé. Je me tiens là : sur la ligne de crête de cette définition en miroir et de cette privation respective. »[3]

En accord avec cette totale liberté qu'il accorde à la littérature, il est aussi l'auteur de plusieurs récits, aux soubassements autobiographiques manifestes, souvent très sombres, nourris de toute une écriture de la cruauté, où se mêlent les obsessions de l'érotisme, l'excès, l'angoisse, le mal, la mort. Selon lui, la littérature a d'abord pour but un affranchissement ; mais si « c'est dans la même langue que sont produits les énoncés d'asservissement et les énoncés d'affranchissement », il ne suffit plus d'affranchir (comme au XIXe siècle), il faut aussi désenchanter (comme Sade au XVIIIe siècle), car « la servitude est redevenue volontaire »[4].

Outre ses ouvrages, récits et surtout essais, il a publié de très nombreux articles, notamment sur Georges Bataille, dans des revues, numéros spéciaux ou catalogues d'exposition[5], mais aussi régulièrement dans la revue Lignes[6].

Publications

Récits

Essais

Éditions et préfaces

Bibliographie

Notes et références

  1. Notice d'autorité de la Bibliothèque nationale de France.
  2. « Surya, la fabrique du désenchantement », Le Matricule des anges, n° 36, septembre-octobre 2001, p. 14.
  3. « La littérature est innocente », entretien avec Michel Surya, Le Matricule des anges, n° 36, septembre-octobre 2001, p. 18.
  4. « La littérature est innocente », entretien avec Michel Surya, Le Matricule des anges, n° 36, septembre-octobre 2001, p. 21-22.
  5. Voir Bibliographie sur Georges Bataille
  6. Revue d'abord éditée par les Éditions Séguier puis les éditions Hazan de 1987 à 2000 (Cf.Revues littéraires), et ensuite par les éditions Léo Scheer, avant d'être publiée de manière indépendante par les Éditions Lignes depuis 2007 (Cf. Revues littéraires).