Monge
illustration de Monge (BEM)
Arrivée au port de Reykjavik en 2012.

Type Bâtiment d'essais et de mesures
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Chantier naval Chantiers de l'Atlantique, Saint-Nazaire
Commandé
Quille posée
Lancement
Armé
Statut En service
Équipage
Équipage 10 officiers, 46 officiers mariniers, 64 membres d'équipage, 40 scientifiques de la DGA
2012 : 210 (bord : 14 officiers, 105 officiers mariniers et membres d'équipage, scientifiques : 9 officiers, 65 hommes, 17 civils, logement pour 292 personnes[1]
Caractéristiques techniques
Longueur 230 m
Maître-bau 30 m
Tirant d'eau 7,7 m
Tirant d'air 50 m
Déplacement 17 760 t (standard)
21 040 t (pleine charge)
Propulsion 2 diesels SEMT Pielstick 8PC 2.5 L400 - 1 hélice
Puissance 9 000 ch (6 615 kW) ; usine électrique 7 200 kW sur 6 diesel alternateur SEMT Pielstick type PA6
Vitesse 17,3 nœuds
Caractéristiques militaires
Armement 2 canons de 20 mm F2, 2 mitrailleuses de 12,7 mm[1]
Électronique 1 radar de recherche aérienne
2 radars de navigation
10 radars et antennes de trajectographie, observation radar et télémesure, un ensemble de capteurs optroniques
Rayon d'action >22 000 nautiques à 15 nœuds et >32 000 nautiques à 10 nœuds
Aéronefs 1 hélicoptère Alouette III[1], peut embarquer 2 hélicoptères lourds
Carrière
Propriétaire Marine nationale
Pavillon France
Port d'attache (base navale) Port militaire de Brest
Indicatif A601

Le Monge (indicatif visuel A601) est, selon la terminologie française, un bâtiment d'essais et de mesures (BEM). Il est classé comme bâtiment d'expérimentations, d'essais et de mesures. Le Monge est en service dans la Marine nationale depuis le . Ce bâtiment est le seul de ce type dans la Marine militaire française et l'un des rares dans le monde ; seules les marines des États-Unis, de la Chine populaire, de la Russie et de l'Inde comptent ou ont compté des bâtiments similaires[2]. Le Monge, qui tient son nom du mathématicien français Gaspard Monge (1746-1818), a pris la succession du BEM Henri Poincaré, en service depuis 1968. Construit par les Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire, il est armé par un équipage mixte de la Marine nationale et de la DGA (personnel de DGA Essais de missiles). Son indicatif visuel est A601.

Sa mission principale consiste à se placer au large en mer pour observer avec ses capteurs les essais en vol des missiles tirés depuis le centre DGA Essais de missiles de Biscarrosse (ex-Centre d'essais des Landes), en particulier les missiles balistiques MSBS M45 et M51, mais aussi les missiles nucléaires aéroportés ASMP (et maintenant ASMPA) et certains autres tirs de missiles à longue portée. Il est aussi utilisé pour la surveillance de l'espace (satellites, débris, ISS, etc.) au profit du CNES et d'autres organismes militaires. Il participe occasionnellement à des missions au profit de l'Agence spatiale européenne (lors des lancements des fusées Ariane).

Missions

Basé à Brest, ses missions techniques principales sont : la trajectographie et l'observation radar et optique des missiles balistiques ou tactiques, la poursuite de satellites et, beaucoup plus rarement, la mise en œuvre ou la poursuite de cibles aériennes pour l'entraînement des forces. Son système de mesures, articulé autour de radars de poursuite spécifiques de très hautes performances (capables de trajectographie et d'analyse radar) ainsi que d'un ensemble de calculateurs en temps réel performants, comprend également un système complet de réception et traitement de télémesures à haut débits, un module d'analyse météorologique (ballons, LIDAR et fusées sondes), un système de poursuite optronique et des équipements de télécommunications satellitaires. Il possède un petit hôpital doté d'une salle d'opération, de réanimation, d'un appareillage de radioscopie complet pour les longues campagnes d'essai en mer. Il peut embarquer deux hélicoptères lourds.

Pour sa mission principale, qui concerne « l'observation des essais en vol des missiles balistiques ou tactiques », le Monge apporte un soutien essentiel à la Direction technique de la Direction générale de l'Armement (DGA), et plus particulièrement au centre DGA Essais de missiles de Biscarrosse, qui assure la supervision de l'essai et auquel le BEM est opérationnellement rattaché lors de celui-ci.

En pratique :

Une autre mission de ce bâtiment est la participation au réseau national de surveillance de l'espace. En particulier, le Monge travaille en liaison avec le CNES lorsqu'un débris spatial menace d'entrer en collision avec un satellite d'« intérêt national », ou un satellite de retomber sur Terre avec impact au sol. Ses radars lui permettent de mesurer précisément les trajectoires des objets gravitant autour de la Terre. En , un satellite de la NASA est rentré dans l'atmosphère avec un risque que des débris spatiaux atteignent le sol. Le Monge a participé à la poursuite de ce satellite depuis le port de Brest, permettant au CNES et à la NASA de prédire avec plus de précision la zone d'impact[3]. Il a permis également de suivre la trajectoire d'une clé à molette perdue par un astronaute de la station spatiale internationale[4].

Équipements du bâtiment

Le Monge au port de Brest en 2011 après l'installation du radar Normandie.

« Cet ensemble de systèmes radars est le plus performant de la Marine et de la DGA[10]. » Ce navire embarque trois des quatre plus puissants radar d'Europe[4] (hors Russie).

Quelques spécificités du navire

Budget

Son coût initial, bâtiment et instrumentation, était de 3,6 milliards de francs français, soit environ 800 millions d'euros actuel. En 2009, le programme de modernisation de l'instrumentation de mesure (y compris le nouveau radar d'analyse Normandie) est estimé à 150 millions d'euros.

Notes et références

  1. a b c d et e Bernard Prézelin, Les Flottes de combat 2012, Paris, Éditions maritimes et d'outre-mer, , 1474 p. (ISBN 978-2737350214), p. 49.
  2. Léo Durin, « À quoi sert le « Yuan Wang 5 », navire « espion » chinois amarré au Sri Lanka ? », La Croix,‎ (lire en ligne) :

    « En plus des armées russe et chinoise, seuls les Indiens, les Français et les Américains disposent de bateaux similaires. »

    .
  3. « Le Monge a participé à la traque du satellite UARS », Mer et Marine, 26 septembre 2001.
  4. a b et c « Le Monge : un navire radar géant, mais discret », Le Point,‎ (lire en ligne).
  5. « France, Le Monge, navire de la Marine Nationale, Bâtiment d'essais et de trajectographie radar de missiles. 06°) RADAR NORMANDIE », sur filterman.esy.es, (consulté le ).
  6. « France, Le Monge, navire de la Marine Nationale, Bâtiment d'essais et de trajectographie radar de missiles. 05°) RADAR ARMOR », sur filterman.esy.es, (consulté le ).
  7. a et b « BEM Monge : Caractéristiques principales » [archive du ] [PDF], sur rouen.vessels-in-france.net (consulté le ).
  8. « BEM Monge : des mesures de modernisation », sur rpdefense.over-blog.com, (consulté le ).
  9. « France, Le Monge, navire de la Marine Nationale, Bâtiment d'essais et de trajectographie radar de missiles. 05°) RADAR GASCOGNE », sur filterman.esy.es, (consulté le ).
  10. « Satellites en chute libre : l’armée de l’air veille », Le Monde, (consulté le ).
  11. « Les EC225 font leurs adieux à la marine française », Mer et Marine,‎ (lire en ligne).
  12. « Beaune, ville marraine du BEM Monge », site officiel de la ville de Beaune, 5 janvier 2017.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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