Mouloud Mammeri
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Mouloud Mammeri au salon du livre d'Alger 1962.
Nom de naissance Mouloud Mammeri
Naissance
Aït Yenni, Kabylie (Algérie)
Décès (à 71 ans)
Aïn Defla (Algérie)
Profession
Activité principale
Formation
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture tamazight, kabyle, français
Genres
roman, nouvelle, livres de grammaire

Œuvres principales

Signature de Mouloud Mammeri

Mouloud Mammeri (en tamazight : Mulud At Mɛammer), né le à Taourirt Mimoune aux Beni Yenni dans la wilaya de Tizi Ouzou en Algérie et mort le dans un accident de voiture à Aïn Defla en Algérie, est un écrivain, anthropologue[1], linguiste algérien spécialiste de la langue et de la culture berbères (amazigh).

Biographie

Mouloud Mammeri naît dans le village de Taourirt-Mimoun dans la commune d'Ait Yenni, wilaya de Tizi Ouzou (Kabylie). Il fait ses études primaires dans son village natal. En 1928, il part chez son oncle installé à Rabat au (Maroc), où ce dernier est alors le chef du secrétariat particulier du sultan Sidi Mohammed (futur roi Mohammed V) et l'intendant général du Palais royal[2]. Quatre ans après, il revient à Alger et poursuit ses études au Lycée Bugeaud (actuel Lycée Émir Abdelkader, à Bab El Oued, Alger). Il part ensuite au Lycée Louis-le-Grand à Paris, avec l'intention de rentrer à l'École normale supérieure. Mobilisé en 1939 et libéré en octobre 1940, il s'inscrit à la Faculté des Lettres d'Alger. Mobilisé à nouveau en 1942 après le débarquement américain, il participe aux campagnes d’Italie, de France et d'Allemagne.

À la fin de la guerre, il prépare à Paris un concours de professorat de Lettres et rentre en Algérie en septembre 1947. Il enseigne à Médéa, puis à Ben Aknoun et publie son premier roman, La Colline oubliée en 1952.

Il participe à la guerre d'indépendance algérienne sous le nom de guerre de Si Bouakaz, rédigeant notamment un rapport sur la question algérienne adressé à l'ONU[3]. Mais sous la pression des événements, il quitte l'Algérie pour le Maroc en 1957 pour éviter l'arrestation[4].

De 1957 à 1962, Mouloud Mammeri reste au Maroc et rejoint l'Algérie au lendemain de son indépendance. De 1968 à 1972, il enseigne le berbère à l'université dans le cadre de la section d'ethnologie, la chaire de berbère ayant été supprimée en 1962. Il n'assure des cours dans cette langue qu'au gré des autorisations, animant bénévolement des cours jusqu’en 1973, tandis que certaines matières telles l’ethnologie et l’anthropologie jugées sciences coloniales doivent disparaître des enseignements universitaires. De 1969 à 1980, il dirige à Alger le Centre de recherches anthropologiques, préhistoriques et ethnographiques (CRAPE). Il fait également un passage éphémère à la tête de la première Union nationale des écrivains algériens, qu'il abandonne pour discordance de vue sur le rôle de l’écrivain dans la société.

Mouloud Mammeri recueille et publie, en 1969, les textes du poète kabyle Si Mohand. En 1980, c'est l'interdiction d'une de ses conférences à Tizi Ouzou sur la poésie kabyle ancienne qui est à l'origine des événements du Printemps berbère.

En 1982, il fonde à Paris le Centre d’études et de recherches amazighes (CERAM) et la revue Awal (La parole), animant également un séminaire sur la langue et la littérature amazighes sous forme de conférences complémentaires au sein de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Ce long itinéraire scientifique lui a permis de rassembler une somme d'éléments fondamentaux sur la langue et la littérature amazighes. En 1988, Mouloud Mammeri reçoit le titre de docteur honoris causa à la Sorbonne.

Mouloud Mammeri meurt le soir du des suites d'un accident de voiture, qui eut lieu près de Aïn-Defla, à son retour d'un colloque tenu à Oujda (Maroc) sur l’amazighité.

Le 27 février 1989, sa dépouille est ramenée à son domicile, rue Sfindja (ex Laperlier) à Alger. Mouloud Mammeri est inhumé, le lendemain, à Taourirt Mimoun à Ait Yenni. Plus de 200 000 personnes assistèrent à son enterrement.

Œuvres

Ses œuvres les plus célèbres sont La Colline oubliée (1952), Le Sommeil du juste (1955) et L'Opium et le Bâton (1965).

L'Union des écrivains algériens en 1965. De gauche à droite : Kaddour M'Hamsadji, Mourad Bourboune, Mouloud Mammeri (président), Jean Sénac (secrétaire).
Romans
Nouvelles
Théâtre
Traduction et critique littéraire
Grammaire et linguistique
Cinéma

Citation

« Vous me faites le chantre de la culture berbère et c'est vrai. Cette culture est la mienne, elle est aussi la vôtre. Elle est une des composantes de la culture algérienne, elle contribue à l'enrichir, à la diversifier, et à ce titre je tiens (comme vous devriez le faire avec moi) non seulement à la maintenir mais à la développer. »

« C'est dans le sens de sa libération que mon peuple ira. »

Réponse de Mouloud Mammeri à l'article Les Donneurs de leçons paru dans le quotidien officiel, qui circula en Algérie sous forme dactylographiée en .

Jugements

Statue de Mouloud Mammeri à Ait Yenni, village de Taourirt Mimoun
Jean Déjeux, Dictionnaire des auteurs maghrébins de langue française, Paris, Éditions Karthala, 1984, p. 158 (ISBN 2865370852)
Tahar Djaout, Lettre à Da Lmulud, dans Algérie-Actualité, no 1221, Alger, , et Awal, no 5, 1989

Notes et références

  1. « Mouloud Mammeri (auteur de La colline oubliée) », sur Babelio
  2. Marthe et Edmond Gouvion, « S. E. Mammeri Si Mohammed », dans Kitab Aâyane al-Marhrib 'l-Akça : Esquisse générale des Moghrebs de la genèse à nos jours et Livre des grands du Maroc, Rabat, Dar Al-Aman (réimpr. 2013) (1re éd. 1939) (ISBN 9789954561362, OCLC 929596065), p. 262
  3. Mohand Akli Haddadou, « Mammeri », dans Les Berbères célèbres, Alger, Berti Editions, (OCLC 949206930), p. 170.
  4. Jean Déjeux, « Hommage à Mouloud Mammeri écrivain algérien de la berbérité », Hommes & Migrations, no 1,‎ , p. 16–19 (DOI 10.3406/homig.1989.1291, lire en ligne)

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes