Le murcien (murciano) est un dialecte espagnol parlé dans la région de Murcie et dans les provinces limitrophes d'Albacete, d'Alicante et d'Almería, proche de l'andalou et influencé par le mozarabe (au niveau lexical), le catalan et l'aragonais.
Aujourd'hui, le panocho (le dialecte ancien parlé en Murcie) est une langue en danger d'extinction, car il est parlé essentiellement par les personnes âgées ; il fut en effet rejeté et dénigré pendant le XIXe siècle par la bourgeoisie murcienne.
Il est revendiqué comme une langue distincte du castillan par une association locale, L'Ajuntaera pa la Plática, l'Esturrie y l'Escarculle la Llengua Murciana.
Les origines du murcien remontent à la Reconquête.
En 1241 et 1244, Alphonse X de Castille conquiert les principales places fortes du royaume de Murcie (Murcie et Mula, puis Carthagène et Lorca). Le monarque perd toutefois le contrôle du territoire à la suite d'une révolte des Maures en 1261. En 1266, Jacques Ier d'Aragon s'impose définitivement face aux musulmans et cède la zone reconquise à la couronne de Castille, non sans avoir au préalable fait un ensemble de concessions terriennes à certains colons catalans et aragonais mobilisés pour le repeuplement du royaume de Valence[1]. Plus tard, le territoire est repris par Jacques II d'Aragon et revient dans le giron de la Castille au début du XIVe siècle. Tout au long du XVe siècle, les zones septentrionales restent rattachées au marquisat de Villena[2].
Cette configuration particulière se traduit dans une influence initiale de substrat arabe, aragonais et catalan. Par la suite, pour des raisons géographiques et politiques, le murcien a subi une profonde influence de l’andalou, et c'est ce qui le caractérise le plus nettement dans l’actualité, les traits archaïques tendant à être supplantés par d'autres plus diffusés[1].
On nomme panocho le parler de la huerta de Murcie et la Vega Baja del Segura. Il est notamment caractérisé par une présence accrue de catalanismes[3].