Myron naît à Éleuthères[2],[3],[4], à la limite de l'Attique et de la Béotie, vers 485 av. J.-C.[5], de parents béotiens. Éleuthères étant alors sous juridiction athénienne, Myron est probablement citoyen athénien ; Pausanias le nomme d'ailleurs « Myron d'Athènes »[6].
Selon la tradition, il part à Argos pour devenir le disciple d'Agéladas[2], qui avait déjà eu Phidias comme élève. Myron a pour condisciple Polyclète, dont il devient rapidement le rival[7]. Il reprend de son maître l'intérêt pour la représentation de la musculature et du mouvement.
Actuellement ses statues ne sont connues que par recoupement entre des copies antiques, parfois très fragmentaires et des reproductions sur des vases grecs antiques.
Ses premières œuvres connues sont des statues d'athlètes : une statue du coureur spartiate Chionis, vainqueur aux Jeux olympiques[9] et une du boxeur Philippe de Pellana[10]. Avant -457, la cité d'Égine lui commande un xoanon de la déesse Hécate[11]. Il réalise également un portrait du coureur Ladas[12], représenté courant sur la pointe des pieds. Il exécute un portrait de Timanthe de Cléonai, vainqueur olympique du pancrace en -456 que l'on pense reconnaître dans le type de l'Athlète d'Amelung, représentant un athlète en train de nouer un bonnet à brides sur sa tête.
Myron rompt avec son maître peut-être vers 450 av. J.-C., au moment où Myron réalise son œuvre la plus connue, le Discobole, et Polyclète son Doryphore[13]. Myron s'établit à Athènes, cependant que Polyclète reste à Argos. Il continue à produire des statues d'athlètes, mais réalise également des effigies de divinités et d'animaux pour des commanditaires béotiens, d'Asie Mineure, siciliens et athéniens. Sa dernière création est peut-être sa statue de vache, qui est sans doute l'œuvre la plus connue de Myron sous l'Antiquité[14] et dont de nombreuses épigrammes vantent le réalisme. L'une d'elles déclare ainsi : « à cause de ta génisse, Myron, est mort le veau égaré, qui croyait que le bronze renfermait du lait[15]. »
Myron vit vieux et riche : selon la tradition, il fréquente l'hétaïre la plus coûteuse de son époque, Laïs[16]. Il meurt probablement vers 420 av. J.-C.[17]
La plus célèbre est celle dite du Discobole, c'est-à-dire du lanceur de disque, cité par Pline[2] et décrit en détail par Lucien de Samosate : « courbé dans l'attitude du lancer, tourné vers la main qui tient le disque, légèrement fléchi sur le pied opposé, prêt à se relever après le jet[19]. » Grâce à cette précision, l'œuvre a été reconnue dans un grand nombre de copies en marbre dont la plus célèbre est l'exemplaire Lancelotti au palais Massimo alle Terme.
Zeus, Athéna et Héraclès, trois statues colossales placées sur la même base dans l'Héraion de Samos, enlevées par Marc Antoine et restituées par Auguste, à l'exception de la statue de Zeus qui est transférée au Capitole[21] ;
Héraclès en bronze, propriété d'Héius le Mamertin et saisi par Verrès[24] — peut-être le même que l'Héraclès mentionné par Pline dans le temple de Pompée, près du Circus Maximus[2] ;
Myron s'adonna avec un égal succès à la représentation des animaux : d'ailleurs son œuvre la plus célèbre était, dans l'Antiquité romaine[26],[27], une génisse de bronze, qui se trouvait, à l'origine, sur l'Acropole[28] et toujours du temps de Cicéron, au Ier siècle AEC, puis que l'on admirait encore à Rome en 550 de l'ère chrétienne. La trace de cette génisse a totalement disparue[29]. Il a également sculpté un chien[30].
↑Aucune trace de ce chien ou lévrier au musée de l'Acropole d'Athènes, ni dans Rolley (1994). Boardman (1994) ne fait allusion qu'à d'« autres animaux ».
(en) Antonio Corso, The Art of Praxiteles. The Development of Praxiteles' Workshop and its Cultural Tradition until the Sculptor's Acme (364–1 BC), vol. 133, Rome, « L'Erma » di Bretschneider, coll. « Studia Archaeologica », , 102 p. (ISBN88-8265-295-5, lire en ligne), p. 7-39..
John Boardman (trad. de l'anglais), La sculpture grecque classique [« Greek sculpture : the classical period : a handbook »], Thames & Hudson, 1994, autres tirages : 1999, 2002 (1re éd. 1985), 251 p., 21 cm (ISBN2-87811-086-2, SUDOC003558495)..
(grc + la + fr) Marion Muller-Dufeu, édition établie et présentée [d'après l'ouvrage de Johannes Overbeck, avec une mise à jour complète], La sculpture grecque : sources littéraires et épigraphiques, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts, , 1079 p., 24 cm (ISBN2-84056-115-8, SUDOC060969261), p. 250-283..