Fondation |
1er février 2020 |
---|---|
Dissolution |
31 mai 2023 |
Type | |
---|---|
Structure |
CNRS, Laboratoire Lagrange, Observatoire de la Côte d'Azur |
Domaine d'activité | |
Financement | |
Objectif |
défense planétaire et exploration des astéroïdes |
Pays |
Sponsor |
RIA - Research and Innovation Action |
---|---|
Budget |
3 998 591,50 € |
Site web |
NEO-MAPP (« Near-Earth-Object - Modelling And Payloads for Protection » soit, en français, « Géocroiseur - modélisations et instrumentations pour la protection »[1]) est un projet concentré sur deux sujets majeurs pour la défense planétaire et l’exploration des astéroïdes. On y retrouve d'une part la maturation des capacités de modélisations numériques existantes concernant différents processus régissant l’évolution des astéroïdes (impact, dynamique, évolution structurelle). Et d'autres par, leur adaptation à des cas d'utilisations spécifiques ainsi que le développement d'instruments, de technologies et de modèles d'exploitations de données qui y sont liées dans le but de soutenir les missions spatiales vers les géocroiseurs[2],[3].
Le projet NEO-MAPP est un projet financé par la Commission européenne via le programme Horizon 2020 et coordonné par le CNRS par l'intermédiaire de Patrick Michel, du Laboratoire Lagrange. Patrick Michel est également Investigateur Principal de la mission spatiale Hera de l'ESA[4],[5],[6].
La mission de référence du projet NEO-MAPP est la mission Hera qui est actuellement en développement dans le programme de Sécurité de l’Espace de l'Agence spatiale européenne (ESA) et qui sera lancée en Octobre 2024 pour mesurer les résultats de l’impact de la mission DART de la NASA sur le satellite Dimorphos de l’astéroïde double (65803) Didymos[7].
Hera caractérisera entièrement les propriétés physiques et de composition de l’astéroïde double ainsi que ses propriétés internes, et ce pour la première fois. Les activités de NEO-MAPP accompagnent ainsi le développement de la mission Hera, aussi bien en termes de modélisation numérique que de développement de certains instruments à bord de la sonde et d’outils d’analyse des données qui seront obtenues par la mission. La plupart des membres de l’équipe scientifique de la mission Hera sont membres de NEO-MAPP[8],[9].
L'objectif principal de ce projet est ainsi de fournir des informations importantes à la fois pour la compréhension de la réponse des astéroïdes aux forces externes (en particulier à l’impact ou à l’approche immédiate d’une planète), et dans les mesures associées effectuées par un vaisseau spatial (en incluant celles nécessaires pour la caractérisation physique et dynamique en général).
De nombreuses communautés s’intéressent aux astéroïdes pour différentes raisons, allant de la science à la défense planétaire en passant par des objectifs commerciaux (par exemple le minage, l’extraction de ressources et l’exploitation)[10]. Le principe de partage scientifique et technologique permet à toutes ces communautés demandeuses de savoirs et de moyens de modélisation des propriétés des astéroïdes ainsi que de la capacité de réaliser des opérations à faible proximité d'un petit corps céleste et d’en obtenir des mesures pertinentes[11] auront accès à des informations qui le leur permettront. L’approche multidisciplinaire au cœur de NEO-MAPP offre la possibilité d’effectuer des avancées significatives dans chacun de ces aspects.
Les géocroiseurs les plus menaçants pour la Terre sont les plus petits, d’une taille inférieure à 1km. Cependant, ils sont aussi la population la moins bien connue, car les observations depuis le sol ne permettent pas d’obtenir des mesures de leurs propriétés physiques au niveau de détail requis[12].
Le consortium NEO-MAPP consiste en un regroupement d’instituts de recherche européens et de deux industries spatiales en Europe. La plupart des membres du consortium ont collaboré, sous les auspices de l’ESA, dans les projets d’exploration du Système Solaire. Ils ont également des responsabilités au sein de l’équipe scientifique de la mission Hera, et sont impliqués dans des missions spatiales vers les petits corps d’autres agences spatiales (par exemple celles de la NASA et de la JAXA). D’autre part, quelques partenaires du projet étaient déjà membres des programmes Européens PF7 NEOShield et / ou H2020 NEOShield-2[13],[14].
Les 15 partenaires du projet sont les suivants[15] :
Les membres des instituts partenaires contribuant aux modules de travail à vocation scientifique sont des experts reconnus dans le processus d’impact, dans l’évolution dynamique des géocroiseurs, et dans la modélisation de leurs propriétés physiques, y compris leurs structures internes. Ce consortium inclut des partenaires ayant une expérience extensive dans le développement de technologies et de systèmes de missions spatiales pertinents. La sensibilisation du public à toutes ces activités est supervisée par un partenaire dont l’expérience et l’efficacité s’est démontrée par le succès croissant de la Journée internationale des astéroïdes, qu’il organise chaque année depuis sa création en 2015. Certains partenariats se chevauchent en termes de champs de recherche et de compétences, ce qui assure une bonne et nécessaire synergie entre les différents modules de travail[23].
Le projet NEO-MAPP est dirigé par un conseil consultatif de 7 membres.
Brian May (guitariste du groupe Queen et cofondateur du mouvement Asteroid Day) assiste le projet sur le volet communication vers le grand public en produisant des paires d'images et des films stéréoscopiques des modélisations numériques du projet, permettant de les visualiser en 3D[24].
Ian Carnelli est le manager de la mission Hera à l’ESA, Michael Kueppers est le scientifique ESA de la mission Hera, Aurélie Moussi est une experte des missions vers les petits corps au CNES, Andy Cheng est l’un des responsables de la mission DART de la NASA au Laboratoire de physique appliquée (APL) de l’Université Johns-Hopkins, Paul Abell est un représentant de la NASA expert des petits corps et Makoto Yoshikawa est le chef de mission de Hayabusa 2 à la JAXA[25].
Les résultats obtenus par le projet contribuent à fournir des avancées significatives à notre compréhension des géocroiseurs tout en faisant fructifier et progresser l'expertise des scientifiques et ingénieurs européens, à la fois dans les efforts consacrés à la défense planétaire et dans ceux consacrés à l'exploration des petits corps.
Ainsi, les membres du projet participent à la publication de nombreux articles dans des revues à comité de lecture parmi lesquelles on retrouve Science[26], Nature Astronomy[27], Nature Communications[28], Astronomy & Astrophysics[29], The Planetary Science Journal[30] et Icarus[31].
Le projet s'est également donné pour objectif d'accroître la médiatisation de la recherche scientifique spatiale dédiée à la défense planétaire, la sensibilisation du public (notamment auprès des plus jeunes et des étudiants en science ou ingénierie) aux risques d'impacts et la prise en considération par la communauté scientifique européenne de ce risque global, certes à faible probabilité mais à potentiellement forte conséquence pour la planète, par le concours de vidéos publiées sur son site web et d'interventions dans les médias[32],[33],[34].