Nelson Goodman
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Naissance
Décès
Nationalité
Formation
École/tradition
Principaux intérêts
Idées remarquables
paradoxe de Goodman, étude des conditionnels contrefactuels, des notions d'art, de style, de métaphore, de monde, de vérité et de relativisme
Œuvres principales
La Structure de l'apparence, Faits, fictions et prédictions, Langages de l'art, Manières de faire des mondes
Influencé par
C. I. Lewis, Carnap, Kant, Hume, présocratiques
A influencé
Putnam, Catherine Elgin, Genette, Roger Pouivet, Jacques Morizot, Jean-Pierre Cometti, Paul Franceschi
Distinction

Nelson Goodman ( - ) est un philosophe, logicien et collectionneur d'art américain.

Disciple de Clarence Irving Lewis et Carnap, ami de Quine, il appartient à la philosophie analytique, la méréologie et fait sien le credo nominaliste de ne jamais considérer des classes et des ensembles comme ayant une réalité. Il est connu pour sa réflexion sur le problème de l'induction à travers laquelle il a développé un paradoxe logique resté célèbre. Il se fait connaître aussi dans le cadre de l'esthétique analytique dont il est un des penseurs fondamentaux avec Arthur Danto et George Dickie.

Biographie

Né à Somerville (Massachusetts) dans une famille juive, Nelson Goodman poursuit ses études à Harvard où il est diplômé en 1928 et soutient une thèse de philosophie en 1941. Parallèlement, il gère une galerie d'art à Boston. Son expérience en tant que marchand d'art explique son penchant vers le domaine de l'esthétique, où sa contribution est mieux reconnue qu'en logique et en philosophie analytique.

Il enseigne à l'université de la Pennsylvanie, durant la période 1946-1964, et compte parmi ses étudiants Noam Chomsky et Hilary Putnam. Se voyant refuser le contrôle du département de philosophie, il quitte ce poste et devient assistant de recherches au centre d'études cognitives de Harvard de 1962 à 1963, puis professeur dans diverses universités de 1964 à 1967, avant d'être nommé professeur de philosophie à Harvard en 1968, où il côtoie notamment W. V. Quine. Il est le compagnon de l'artiste Katharine Sturgis, et monte un projet d'éducation artistique nommé Project Zero.

On lui doit d'avoir contribué dans Langages de l'art à la réflexion esthétique et, plus précisément, à la théorie des systèmes symboliques ainsi qu'au questionnement sur la fonction et l'essence de l'art — à cet égard, sa thèse s'écarte significativement des théories développées notamment par Ernst Cassirer ou Erwin Panofsky. Un de ses apports les plus fameux porte sur les deux types d'exemplification : littérale ou métaphorique. Il appelle « expression » l'exemplification métaphorique.

Idées

Dans Manières de faire des mondes[1], Nelson Goodman traite notamment de la question de la vérité. Quand l'homme décrit le monde, il le fait à partir de lui-même, de ses croyances, de ses convictions et depuis sa culture. Bien qu'une conception du monde puisse être cohérente, rationnellement argumentée ou socialement partagée, elle ne sera jamais "vraie" au sens d'un absolu de vérité, elle sera temporairement vraisemblable. D'une certaine manière, la manière utilisée pour expliquer un phénomène est limitée dans une époque et une société.

Dans la pensée de Goodman, un physicien (Copernic, Newton, Einstein) n'est pas plus proche de la vérité, mais utilise une grammaire différente pour décrire le Réel. Là où Newton parle de forces, Einstein parlera d'espace, de temps ou de masse. Le langage pour décrire le monde est simplement différent, bien que le second (relativité générale de Einstein) permette des applications nouvelles, il n'est pas stricto sensu vrai.

Selon la lecture de Goodman, le scientifique construit littéralement le vrai à partir de l'hypothétique[2]. Ce qui fera dire à Marie-Noëlle Doutreix : « Néanmoins, la distinction entre le vrai et le faux ne correspond pas à celle entre les versions du monde correctes et incorrectes. Les sciences et les arts participent au même titre à la création de mondes et utilisent des procédés communs. Ainsi, le scientifique ajuste la vérité à sa mesure. Il décrète en découvrant, dessine en discernant. De plus, la vérité ne constitue pas une notion satisfaisante pour évaluer les mondes car ceux-ci ne consistent pas uniquement en propositions verbales. Goodman analyse les fonctions référentielles sans les hiérarchiser. Montrer et exemplifier peuvent être aussi importants que dénoter verbalement. De même, la vérité métaphorique acquiert sa valeur propre, indépendamment de la vérité littérale »[2].

Œuvres

Traduites en français

En anglais

Notes et références

  1. Nelson Goldman, Manières de faire des mondes, (ISBN 978-2-07-031830-8)
  2. a et b Marie-Noëlle Doutreix, « La référence philosophique aux mondes, une mise en scène de la vérité », Revue de littérature générale et comparée,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes