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Nilla Pizzi
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Nilla Pizzi en 1939
Informations générales
Nom de naissance Adonilla Pizzi
Naissance
Sant'Agata Bolognese, Drapeau de l'Italie Italie
Décès (à 91 ans)
Segrate, Milan, Drapeau de l'Italie Italie
Activité principale Chanteuse, actrice
Genre musical Chanson italienne, variété italienne, variété internationale, chanson napolitaine
Années actives 1939 à 2010
Labels Parlophon, Cetra, La Voce del Padrone, RCA Italiana, Titanus, Sprint, SIR, Joker, BDM, Equipe, Ariston Records, Dischi Ricordi, NAR International
Influences Swing, traditionnel italien, musiques latino-américaines

Nilla Pizzi, née Adionilla Pizzi (née le à Sant'Agata Bolognese, en Émilie-Romagne – morte à Segrate, Milan, à l'âge de 91 ans), est une chanteuse et actrice italienne.

Elle a été la première lauréate du Festival de Sanremo en 1951 avec Grazie dei Fior. L’année suivante, elle a même atteint les première, deuxième et troisième places (Vola colomba, Papaveri e papere, Una donna prega). Durant sa carrière, elle a participé à dix éditions du Festival de San Remo, présentant sept fois dans la course 31 pistes, deux fois comme invitée et une en tant que présentatrice. Elle a gagné deux premières places, quatre deuxièmes places, deux troisièmes places, tout un podium, et deux prix pour sa carrière.

Elle a été principalement active du milieu des années 1940 à la fin des années 1960.

Biographie

Les débuts

Fille aînée d’Angelo, agriculteur et également cantonnier municipal, et de Maria, couturière à domicile, Nilla Pizzi avait deux sœurs cadettes, Liliana et Denisa, qui ont par la suite créé un atelier de tricot très populaire alentour. Le hasard lui a donné un nom de baptême erroné à la suite d'une erreur de transcription sur le registre d’état civil, car elle aurait dû s’appeler Dionilla, pour plaire à sa grand-mère[1]. Le nom de famille Negrini est très couramment attribué à son état civil réel, ce qu’elle considère elle-même comme le fruit d’une inexplicable légende urbaine.

Après avoir suivi des cours de formation professionnelle, elle est employée d’abord comme petite main dans la couture, puis à la boulangerie militaire de Casaralta puis enfin comme vérificatrice de postes de radio chez Ducati à Bologne. Même avant d’entrer dans le monde de la chanson, Nilla Pizzi se fait déjà remarquer dans le milieu des concours de beauté qui, dans la fin des années trente, commençaient à faire leur apparition. Elle a participé au concours Cinquemila lire per un sorriso (« Cinq mille lires pour un sourire »), créé en 1939[2] par le peintre et graphiste publicitaire Dino Villani, concours qui était en quelque sorte le précurseur de la future manifestation Miss Italie (qui a pris de l’ampleur après la guerre). Mais le soir du , juste à dix-neuf ans, elle débutait dans un spectacle pour les soldats du 59e régiment d’infanterie de Bologne, organisé pour la fête des Forces armées.

Le , elle épouse Guido Pizzi, un jeune manœuvre du bâtiment qui, bien que portant le même nom de famille, très répandu dans la région, n’est pas un parent. Quelques jours après le mariage, son mari est appelé aux armes et le couple se séparera définitivement. Aussi en 1940, grâce à l’appui d’un oncle officier de l’armée, elle commence à jouer dans les spectacles organisés pour les Forces armées, devenant même la mascotte du 35e régiment d’infanterie de Bologne. Nilla Pizzi gagne en 1942, devant dix mille concurrents, un concours de nouvelles voix organisées par EIAR (la future RAI — Radio et télévision italienne), en interprétant les chansons Tu musica divina, le succès d’Alberto Rabagliati et Domani, non m’aspettar, déjà cheval de bataille d’Oscar Carboni. Elle commence à jouer avec l’orchestre Zeme, débutant à la radio, et dans la même année, interprétant la mélodie Casetta fra le rose, composée par Guido Cergoli.

Passée dans l’orchestre de Cinico Angelini, le , elle enregistre son premier album pour les disques Parlophone, en duo avec Bruna Rattani dans Valzer di primavera et d’accompagner Elsa Peyrone dans Ronda solitaria. Le vient enfin sa première chanson solo : Alba della vita (ce que, cependant, Nilla Pizzi a toujours nié avoir chanté, prétextant qu’il s’agissait d’une erreur d’étiquette de Parlophone[3],[4]. Elle est écartée de la radio après un avis défavorable émis par le chef Tito Petralia au printemps 1944, à cause de sa voix considérée trop sensuelle et exotique par le régime fasciste. Durant la période 1945-1946, elle tourne dans les théâtres et les salles de danse dans toute l’Italie, à la suite de l’orchestre de Cinico Angelini, avec qui elle a eu entre-temps aussi une liaison amoureuse. Elle chante aussi avec l’orchestre Gimelli et celui de la Salle Gay de Turin.

Elle revient régulièrement à la radio en 1946, avec un contrat discographique qui la lie à Cetra, dénoncé par La Voce del Padrone (La Voix de son Maître), qui revendique un contrat antérieur. Nilla Pizzi est contrainte de frauder en utilisant certains pseudonymes tels que Isa Marletti, Ilda Tulli, Conchita Velez, Carmen Isa ; certains disques ne comportent même aucune indication et elle y figure en tant qu’anonyme. Tout cela va durer jusqu’en 1949, année où Nilla Pizzi va enfin pouvoir utiliser à nouveau son propre nom. Malgré ces tracas, dans l’intervalle, elle parvient néanmoins a devenir très populaire, largement acclamée avec le lancement des titres comme Chico chico, Caè Caè (tous deux en duo avec Tony Stella), Ho lasciato il paese del cuore, Tchiou Tchiou, Oh papà!, Cocoricò (l’une des premières compositions de Renato Carosone, sur un texte de Giovanni d’Anzi, qu’il signe Notorious), Maria de Bahia (avec Alfredo Clerici et Clara Jaione), Donde vien, donde vas ? (avec le Duo Fasano), La ultima noche, Dopo di te, O mama mama, Vivere baciandoti, È troppo tardi, Cantando, Ancora, La raspa, Acercate mas, Quizas quizas quizas, Samba del tranvay.

Dans la période 1948-1950, les tendances et les goûts du public changent, du fait de l’émergence du style latino-américain imposé à Hollywood par Xavier Cugat et Carmen Miranda, et ensuite propagé au travers de chansons italiennes et françaises aux rythmes de samba, de rumba, de baión, de calypso et de cha-cha-cha. Nilla Pizzi savait aussi comment jongler avec des chansons joyeuses grâce à une interprétation ironique. Aussi célèbre sont ses duos, avec son compatriote Luciano Benevene (avec qui — finie sa relation avec Angelini — elle concocte une histoire d’amour tumultueuse), allant de chansons comme Bongo Bongo, Che si fa con le fanciulle ? jusqu’à la très réussie Avanti e indrè.

Les années 1950 : les victoires à San Remo

Domenico Modugno, Nilla Pizzi et Johnny Dorelli à San Remo en 1958.
Le Théâtre Ariston à Sanremo.

En 1950, Nilla Pizzi interprète de nombreuses compositions qui sont révélées immédiatement autant de succès comme Ciliegi rosa (Cerisier rose et pommier blanc d’André Claveau), Che bel fiulin, Nulla, écrite pour elle par Casasco, contrebassiste de l’orchestre Angelini, Italia mia, Quiereme mucho. En 1951, elle remporte le premier Festival de Sanremo avec Grazie dei fior finit également deuxième avec La luna si veste d’argento, chantée en duo avec Achille Togliani, Grazie dei fior se vendra à 36 000 exemplaires en 78 tours, vrai record pour l’époque.

L’année suivante, elle triomphe de nouveau au Festival de Sanremo en occupant tout le podium (premier, deuxième et troisième prix, respectivement) avec Vola colomba, Papaveri e papere et Una donna prega, un record qui reste encore inégalé par tout autre chanteur. Luca Goldoni décrit Nilla Pizzi dans un article comme « la reine de la chanson italienne », un titre qui restera dans l’histoire. Ses chansons marquent une époque : Vola colomba accompagne le retour de Trieste en Italie tandis Papaveri e papere, se vend à 75 000 exemplaires, a été traduite en quarante langues, fait le tour du monde et a inspire également le titre d’un film avec Walter Chiari. Elle en enregistre une version historique avec le ténor Beniamino Gigli.

En 1952, démarre le Festival de Naples, que Nilla Pizzi gagne avec Desiderio’e sole en duo avec Franco Ricci, remportant également la troisième place avec Margellina, chantée avec Sergio Bruni. Au Festival de San Remo 1953 elle sera classée « seulement » deuxième avec Campanaro interprétée en duo avec Teddy Reno. Mais elle va immédiatement revenir en force avec d’autres enregistrements qui confirment son énorme succès : Me voy pa’l pueblo, Anema e core, El marinerito, Stelle e lacrime, Inganno, Malasierra (chanson au texte soigné), Padam Padam (adaptation de la célèbre chanson d’Édith Piaf), Non è la pioggia, Chérie, Mandolino napoletano, Duska (Douchka, interprétée en France par Anny Gould, Patrice et Mario...), O ciucciariello, Mondina, Eternamente, Canzone appassionata, Statte vicino a me.

Pendant ce temps Nilla Pizzi alimente les colonnes de la presse à sensation au sujet de sa relation amoureuse avec le chanteur Gino Latilla, avec qui elle chante en duo dans de nombreuses chansons célèbres comme Colpa del bajon, Col tricche-ballacche El bajon, Amico tango Volevo dir di no. Remplacée par Vittoria Mongardi au Festival de San Remo de 1954, affectée par la tentative de suicide de Gino Latilla (après qu’elle l’ait délaissé), elle a décidé de changer de maison de disques, s’amincit et se teint en blonde. Elle devient l’actrice vedette dans plusieurs films musicaux comme Une fille formidable (Ci troviamo in galleria) de Mauro Bolognini (où elle donne la réplique à Carlo Dapporto et Sophia Loren), et Canzone appassionata de Giorgio Simonelli ou encore la comédie musicale franco-italienne La Route du bonheur (Saluti e baci) de Maurice Labro et Giorgio Simonelli. Elle y interprète son propre rôle aux côtés d’artistes et célébrités essentiellement français et italiens tels qu'André Claveau, Juliette Gréco, Georges Guétary, Gino Latilla, Luis Mariano, Yves Montand, Roberto Murolo, Line Renaud, Teddy Reno, Georges Ulmer

Ses admirateurs fondent en son honneur à Turin, le premier fan-club dans l’histoire de la chanson italienne, appelé Il salottino di Nilla. Ils sont aussi à l’origine de la mode des fac-similés « cartoNille » de cartes postales portant l’inscription « cartonilla postale » au verso, et diverses photos de Nilla Pizzi placées au recto, que ses fans utilisaient pour échanger des vœux de Noël ou des avis sur ses concerts. En 1954, elle lance à Piedigrotta, sous les étoiles d’Anacapri, le fameux Luna Caprese, bissé huit fois ; tout au long du mois de mai, elle salue les auditeurs de radio avec la chanson O mese d'e rrose. L’année suivante, elle participe avec Teddy Reno et Alberto Talegalli au magazine musical radiophonique Rosso e nero de Corrado, obtenant un ample succès.

Puis elle effectue une tournée couronnée de succès en Amérique, participe à de multiples émissions de radio et de télévision, enregistre plusieurs disques et triomphe avec la chanson Croce di oro ; le Progresso Italo-Americano de New York écrit que le titre de « Reine de la chanson italienne » n’est pas un coup de publicité, mais bien mérité par Nilla Pizzi. En 1957, elle remporte le Festival de Velletri avec Dicembre m'ha portato una canzone en duo avec Nunzio Gallo ; elle remporte des victoires simultanées au Festival de la nouvelle chanson sicilienne avec Sicilia bedda. Elle embarque avec Paolo Bacilieri pour une tournée en Russie, d’où elle rapportera en Italie, les chansons Kira et Podmoskovnye Večeřa (connu en Italie sous le nom de mezzanotte in Mosca (Midnight in Moscow), enregistrée avec le Roman New Orleans Jazz Band de Carlo Loffredo. Dans la même année, elle épouse secrètement à Acapulco, le guitariste Charles Havens, dont elle se séparera quelques mois plus tard.

En 1958, elle revient au Festival de San Remo où elle se place en deuxième et troisième place, respectivement, avec L’edera, reprise en français, en 1964, par les Chats Sauvages[5], et Amare un altro, reprise de Tonina Torrielli et Gino Latilla (qui est le seul chanteur qui parvient presque à faire de l’ombre à Domenico Modugno, grand vainqueur avec Nel blu dipinto di blu). Quelques mois plus tard, elle remporte l’édition 1958 de Canzonissima (avec la chanson L’edera). En 1959, elle remporte Festival de Barcelone (en duo avec Claudio Villa, qui présente binairio), le Prix de la Critique du Festival de la Chanson italienne (Prix de la Critique de San Remo) (avec Adorami). En outre, elle se classe troisième au Festival de Naples avec Vieneme‘nzuonno associée à Sergio Bruni.

Les années 1960, 1970 et 1980

Nilla Pizzi dans les années 1960

En 1960, Nilla Pizzi revient au Festival de San Remo et atteint la finale avec la chanson Colpevole en duo avec Tonina Torrielli, alors qu’elle est éliminée dès la première écoute de Perdoniamoci, reprise d’Achille Togliani. Dans les années soixante, avec l’avènement des Urlatori (littéralement « les hurleurs », les yé-yé italiens), elle est écartée du devant de la scène par les nouvelles tendances musicales. Cependant, capable de décrocher d’autres succès sous l’égide de la maison de disques RCA italiana, elle lance une soirée élégante à Acapulco dénommée Portofino, en l’honneur de Fred Hammond prématurément et tragiquement décédé peu de temps avant. Parmi les participants locaux, on y distingue des célébrités telles que Frank Sinatra, Sammy Davis jr, Curd Jürgens et Caterina Valente. En 1961, elle participe au Giugno della Canzone Napoletana (Juin de la chanson napolitaine). En 1962, elle concourt au Premier Cantagiro où elle chante Un mondo per noi, sans atteindre la finale.

Cette même année, Nilla Pizzi entreprend la première d’une série de trente années de tournées réussies en Australie, où elle apparaît également à la télévision locale. En 1964, elle figure parmi les 42 participants de la première édition d’Un disco per l’estate (un disque pour l’été) avec la chanson Abbronziamoci insieme. La même année, faisant preuve d’un grand sens de l’autodérision, elle participe à la parodie des Trois Mousquetaires pour la série TV La Biblioteca di Studio Uno, réalisée par Antonello Falqui et mise en scène par le Quartetto Cetra, où elle joue la reine Anne d’Autriche et Claudio Villa le roi Louis XIII. Un ouvrage de référence, Le Grand livre de Dumas rédigé sous la direction de Charles Dantzig (Paris : les Belles lettres, 1997), fait référence à ce programme télévisé.

Nilla Pizzi reçoit du gouvernement libyen le prestigieux « Grand Cerf d’Or » et en 1965, elle remporte le Festival de Sandrigo (Vicence) avec la chanson Ti, te se timido. Sous la direction d’Alberto Lattuada, elle interprète Sostrata dans l’adaptation cinématographique de La Mandragore de Machiavel, aux côtés de Toto, Romolo Valli, Rosanna Schiaffino et Philippe Leroy. En 1968, elle entreprend une autre tournée américaine réussie, au cours de laquelle elle a l’honneur de chanter aux côtés de Frank Sinatra, Ella Fitzgerald, Rosemary Clooney et Perry Como. En 1970, elle enregistre l’album Scritte per me, avec douze morceaux écrits par les plus grands auteurs et compositeurs italiens tels que Pino Calvi, Carlo Donida, Bruno Pallesi, Leo Chiosso, Carlo Alberto Rossi, et même l’écrivain Leonida Rèpaci et les chefs d’orchestre Pippo Baudo et Paolo Limiti. L’album signe son passage dans sa nouvelle maison de disques : Equipe.

En 1972, son album Con tanta nostalgia remporte le Prix de la Critique Discographique, alors très convoité. En 1981, Gianni Ravera l’invite à présenter le Festival de San Remo, aux côtés de Claudio Cecchetto ; Nilla Pizzi est la marraine officielle du trentième anniversaire de la première édition. De 1986 à 1990 elle forme avec Carla Boni, Gino Latilla et Giorgio Consolini, le groupe « Quelli di Sanremo (Ceux de San Remo) », avec lequel elle apparaît dans de nombreux événements et enregistre également un 33 tours en 1989. Active durant les années soixante-dix et quatre-vingt, elle se produit dans maintes émissions de radio et de télévision, effectue des tournées partout dans le monde (en particulier en Australie et au Canada) et se produit dans les salles et les théâtres dans toute l’Italie et dans de nombreuses éditions de la Festa de l’Unità (équivalent italien de la Fête de l’Humanité).

De 1988 à 1992, elle est responsable d’une émission de variétés de la chaîne locale Romagna Mia. Pendant la saison 86/87, elle sera l’invitée du programme de télévision L’allegro giovedi sur Antenna 3 qui a pour indicatif, la chanson Un giorno all’italiana extraite de l’album du même nom. En 1989, elle participe a C’era volta il festival avec , n’atteint pas la finale, on lui remet un prix sous la forme d’une plaque commémorative, attribuée par un comité, qui reconnait Grazie dei fior comme la meilleure chanson des quarante ans du Festival de San Remo.

Les années 1990

En 1990, Nilla Pizzi participe au concours télévisé C’era una volta il festival avec Papaveri e papere dans une nouvelle version swing, mais ne parvient pas à accéder à la finale. Dans les années quatre-vingt-dix elle est fréquemment l’invitée des programmes télévisés de la RAI réalisés par Paolo Limiti (E l’Italia racconta… 1996, Ci vediamo in TV 1998, Alle 2 su RAI Uno 2000, Vediamo su RAI Uno 2002, dans lequel elle réinterprète plus de cinq chansons de genres et répertoires variés. À l’occasion du Festival de San Remo en 1994, fait partie du groupe Squadra Italia, spécialement réuni pour l’occasion, en chantant la chanson Una vecchia canzone italiana, et obtient la 20e place.

En 1992, elle reçoit le prix de la Personnalité artistique décerné pour l’ensemble de ses réalisations. On peut remarquer certainement l’une de sa participation à un sketch avec Aldo, Giovanni et Giacomo avec Giovanni qui interprète le DJ disco-metal Johnny Glamour dans un épisode de Mai dire Gol del Lunedi.

Profitant de sa renommée et son charisme, en particulier auprès des personnes âgées, elle apparaît sur la télévision privée comme animatrice de télé-achat vantant les mérites des « Pyramide della fortuna » [6] : petites pyramides de cuivre qui promettent la chance, l’amour et la résolution de tous les problèmes de santé. Comme le dit Nilla Pizzi lors de la diffusion sur Rete Mia, la pyramide aurait la capacité de faire se renouer les sentiments entre deux personnes en plaçant simplement leurs photos à côté, et serait également capable d’améliorer la situation financière des acheteurs.

Ces pyramides étaient vendues à un prix supérieur à 200  000 lires jusqu’en 1995, avant qu’une enquête du siège de la police à Gênes mette fin brusquement à cette escroquerie.

Elle a été victime à plusieurs reprises dans l’émission de télévision Scherzi a parte : resteront ces épisodes mémorables, en 1992, où elle interprète Grazie dei fior devant des personnes qui se battent dans le studio et, en 1995, quand elle se tient dans une stalle face à face avec un «cheval miracle» en chantant Vola Colomba.

En 1997, elle participe à l’émission méridienne de Canale 5, Ciao Mara, réalisée par Mara Venier[7].

Les années 2000

Nilla Pizzi dans les années 2000.

En 2001, elle a réinterprété la chanson Grazie dei fior, version rap, avec le boys band italien 2080. Avec le même groupe elle présente la chanson Io e te au comité de sélection du Festival de San Remo en 2002, mais elle est rejetée. Le , le Président de la République Carlo Azeglio Ciampi la nomme Grand Officier de la République italienne.

L’année suivante, en 2003, lors du Festival de San Remo, elle a reçu le prestigieux Premio alla Carierra (Prix pour la Carrière). Dans la même année, elle est de retour en studio d’enregistrement, pour l’album Insieme si canta meglio, qui comprend douze duos avec de grands noms de la variété italienne tels Platinette, Valeria Marini, Don Backy, Goldfinger et autres. L’été de cette année, surprenant tout le monde, elle décide de participer à une tournée estivale à travers l’Italie accompagnée de la star de la télévision Platinette, un projet bientôt arrêté en raison de problèmes de santé. Souffrant d’une maladie vasculaire, elle est contrainte de quitter la scène pendant une longue période de rééducation qui l’a tenue à l’écart des projecteurs pendant deux ans.

Elle est de nouveau sur pieds, et entre 2005 et 2006 apparaissant dans multitude d’autres émissions de télévision telles que Domenica In et Sanremo contra Sanremo. En 2006, elle enregistre un duo avec Michele Paulicelli, intitulé Vicino a chi se non a te, qui demeure actuellement son dernier enregistrement. En 2008 et 2009 elle apparait parmi les stars de l’été musical Ozzano dell’Emilia où elle se produit avec Giorgio Consolini, avec qui elle présente aussi un duo en à Capannori, lors des célébrations du 40e anniversaire de l’Associazione Lucchesi nel Mondo. Les rumeurs divulguées par Lorena Bianchetti en pendant l’émission Domenica in, au sujet d’une « aggravation de son état de santé », ont été largement démenties. Le jour de son 90e anniversaire elle reçoit les salutations personnelles du premier ministre Silvio Berlusconi, et de nombreux journaux et émissions de télévision l’honorent. Mina, dans sa chronique dans le journal La Stampa, écrit : « J’ai beaucoup appris de sa voix, et il est juste de l’admettre, enfin. »

Pendant les festivités, Nilla Pizzi annonce la sortie prochaine d’un CD contenant chansons et poèmes, et son départ pour une croisière dans les îles Grecques. Nilla Pizzi rejoint officiellement le projet des Amichi per l’Abbruzzo. L’initiative vient de Laura Pausini qui organise avec cinquante autres chanteurs italiens, y compris Nilla Pizzi, un concert qui se tient le au Stadio Giuseppe Meazza de San Siro à Milan. Les bénéfices de la soirée sont reversés pour aider à la reconstruction dans les zones sinistrées des Abruzzes. Le , Nilla Pizzi reçoit personnellement un prix décerné pour sa carrière lors de la célébration de dix ans de la Squadra Italia 2000, à l’initiative de Lele Mora. Le , elle reçoit également un autre prix pour l’ensemble de sa carrière à Alassio de la part de la municipalité de San Remo. En septembre, elle est de nouveau en tournée sur une croisière en Méditerranée avec son collègue Giorgio Consolini. Nilla Pizzi a fait un retour inattendu sur le petit écran, lors de la télédiffusion de Domenica Cinque réalisée par Barbara d’Urso, le , apparaissant en direct de la maison de Lele Mora où elle est invitée avec d’autres collègues et amis parmi lesquels Loredana Bertè.

Les années 2010-2011 : San Remo et le nouvel album posthume

En , Nilla Pizzi est l’invitée d’honneur de la troisième nuit du Festival de San Remo, après le vibrant hommage par Carmen Consoli, qui a chanté sur scène Grazie dei fior : Nilla Pizzi, accompagnée par quatre jeunes et coiffée d’une majestueuse robe conçue spécialement pour elle par un créateur napolitain, entonne le refrain de Vola Colomba[8] montrant qu’elle possède une intonation toujours impeccable et qu’elle a gardé sa caractéristique brune, voix ferme. Peu après, la chanteuse a reçu le Prix de la Ville de San Remo [9].

À cette occasion, le critique de télévision Mariano Sabatini écrit dans le journal Metro : « San Remo sied à Nilla Pizzi. Bien qu’elle se plait à dire qu’elle est née avec le Festival, la « reine de la chanson italienne » dissimule coquettement ses 91 ans ce soir-là en duo sur la scène du Théâtre Ariston avec l’une des chanteuses  des plus originales et troublantes, Carmen Consoli, sur Grazie dei fior [...] un tel esprit indomptable, non affecté par des problèmes de santé récents brillamment résolus, est un exemple pour ses pairs et pour tous ces jeunes atteints d’apathie. »

Le dimanche , Nilla Pizzi participe, en tant qu’invitée au « Carnevale di Cento » où elle monte sur scène et, accompagnée à la guitare par Giovanna Nocetti, chante quelques-unes de ses chansons les plus célèbres. Dans son numéro de , le magazine Musica leggera, publie une longue interview accordée par Nilla Pizzi à Enzo Giannelli, dans laquelle la chanteuse raconte les principales étapes de sa carrière ; cela se révélera être la dernière entrevue officielle de la chanteuse. Le , Nilla Pizzi apparaît en tant qu’invitée de l’émission télévisée réalisée par Paolo Limiti, Minissima 2010, diffusée en prime time sur RAI Due pour célébrer les soixante-dix ans de la Tigresse de Crémone, Mina. Au cours de la soirée, Nilla Pizzi chante en direct et évoque son duo à Mille Luci avec Mina où elles chantaient Papaveri e papere.

Nilla Pizzi, accompagnée de son agent, Lele Mora, inaugure la troisième édition de « Padova Pride Village », et, secondée par le chanteur-compositeur-interprète Joan Nocetti, chante les refrains de Vola colomba et Papaveri e papere. En , en collaboration avec son ami de toujours Giorgio Consolini, elle participe encore une fois aux festivités de l’ « Estate di Ozzano ». En , elle commence à travailler sur l’enregistrement d’un nouvel album solo qui aurait dû voir le jour en 2011. Le , un mois après le décès de la chanteuse, son album posthume, Tutto Nilla Pizzi est publié[10].

La disparition

Nilla Pizzi s’est éteinte subitement le matin du , à la clinique Capitanio à Milan, à l’âge de 91 ans, où elle a été hospitalisée à la suite d’une intervention, qui s’était d’abord bien déroulée[11]. Dans cette même clinique, une chapelle ardente est tenue le 13 et , puis les funérailles et l’enterrement de la chanteusese sont célebrés le , à Milan, dans la basilique de Santa Eufemia. Durant les jours qui ont suivi le départ de la chanteuse, une journée de deuil a été décretée à Sant’Agata Bolognese, son pays natal. Le Nilla Pizzi est inhumée dans le caveaue famille où se trouvent déjà ses parents. Pour lui rendre hommage, ses concitoyens se sont rassemblés autour des cendres de la chanteuse ainsi que les membres de sa famille, formant une procession. De nombreux hommages et souvenirs, en plus de ceux des médias, sont ceux de ses vieux amis, tels que Giorgio Consolini, Teddy Reno, Pippo Baudo, qui se souviennent d’elle comme d’une femme solaire et énergique, jusqu’à Carmen Consoli, qui définit Nilla Pizzi comme faisant partie intégrante de la culture musicale italienne, aussi parce qu’elle a atteint près de 73 ans de carrière officielle.

Participations au Festival de San Remo

« Grazie dei fior, fra tutti gli altri li ho riconosciuti, mi han fatto male eppure li ho graditi, son rose rosse e parlano d'amor.

Grazie dei fior e addio per sempre addio, senza rancor »

(Nilla Pizzi, Grazie dei fiori)

« Merci pour les fleurs, parmi tous les autres, je les ai reconnues , elles ont m'ont rendu malade mais je les ai acceptées , ce sont des roses rouges et elles parlent d'amour .

Merci pour les fleurs et au revoir à jamais, au revoir, sans rancune »

(Nilla Pizzi, Grazie dei fiori)

Distinctions

Grand Officier du Mérite de la République Italienne, décoration remise le , à l'initiative du Président de la République.

Discographie

Discographie italienne (partielle)

La discographie de Nilla Pizzi est basée sur celle reconstituée par Enzo Giannelli[12].

78 tours

33 tours - 25 cm

33 tours - 30 cm

45 tours - EP

45 tours - Single

Compact discs et cassettes audio

Discographie française (partielle)

45 tours - EP

45 tours - Single

1957 : Chella lla' - Lazzarella, RCA 45 412. Face A Chella lla' - Face B Lazzarella / Nilla Pizzi, Marcello de Martino e il suo quartetto.

Compilations

45 tours - EP
45 tours - Single

1957 : Chella lla' - Lazzarella, RCA 45 412. Face A Chella lla' - Face B Lazzarella / Nilla Pizzi, Marcello de Martino e il suo quartetto.

Compilations

Discographie États-Unis (partielle)

33 tours

Filmographie (partielle)

Notes et références

  1. (it) Paolo Ruggieri, Canzoni italiane, Fabbri Editori, 1994, vol. ii, p. 229-240.
  2. Undo.net.
  3. B.G. Lingua, Le canzoni dei ricordi: 1944-1945, Fonit Cetra, LCR 3012, 1979
  4. Enzo Giannelli, Tutti i pezzi della Pizzi, pubblicato su Raro! no 3, mai-juin 1988, p. 24.
  5. Les Chats Sauvages (avec Mike Shannon) Pathé – EG 795 – 45 tours, 17 cm, EP – 1964 Face A1 : Merci (L’edera) (Constantly) (P. Havet - P. Delanoë - S. Seracini). Les paroles sont en partie adaptées de la version originale : « Je suis comme le lierre, et m’attache a ton sort Et je te suivrai jusqu’à la mort ».
  6. (it) Galletta Giuliano, Stop al talismano di Nilla Pizzi, Corriere della Sera, .
  7. (it) Leandro Palestini, Sodano: la Venier angelo di Canale 5, la Repubblica, (lire en ligne).
  8. (it) Alessandra Vitali, Il ripescaggio salva Pupo e Scanu. Sul palco la regina Nilla Pizzi, La Repubblica, (lire en ligne).
  9. (it) « Le ragazze di Sanremo, e Nilla (la Levi Montalcini della canzone) », La Stampa, .
  10. « Tutto Nilla Pizzi: un cd per ricordare la cantante - News Musica - Tutto Gratis »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  11. ANSA, Addio a Nilla Pizzi, regina di Sanremo, .
  12. avec la collaboration de Claudio Avenali et publiée sous le titre Tutti i pezzi della Pizzi dans Raro! n° 3, mai-juin 1988, pages 22-27 et n° 4, novembre-décembre 1988, pages 54-55.

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