Exemple de planche ouija avec une « planchette (ici, en forme de coeur ».

Le ouija (prononcé : /wi.ʒa/ en français ; en anglais : /ˈwiː.dʒə/ ou /ˈwiː.dʒi/) est une planche censée permettre la communication avec des « esprits », elle fait partie des instruments de psychographie indirecte selon les spirites[1].

Le ouija est une planche sur laquelle apparaissent les lettres de l'alphabet latin, les dix chiffres arabes, ainsi que les termes « oui », « non », « bonjour » et « au revoir », censée permettre la communication avec les esprits au moyen d'un accessoire placé sur la planche, généralement un verre retourné ou une « goutte », un objet disposant d'un côté pointu.

Selon la parapsychologie, le ouija est un moyen classique, avec risque, d'entrer en communication avec le monde des esprits.

Utilisations notables

Séance de spiritisme avec un ouija non-commercial

Romano Prodi, ancien président de la Commission européenne, affirme lors de la commission d'enquête sur le meurtre d'Aldo Moro, ancien chef du gouvernement, par les Brigades rouges que, lors d'une séance de spiritisme, les « esprits » lui auraient indiqué, via un ouija, qu'il était détenu dans un lieu nommé Gradoli[2].

Une descente de police dans le village de Gradoli (près de Viterbe) ne donne rien, mais il est révélé plus tard que Moro avait été détenu rue Gradoli à Rome[3].

Néanmoins, d'après The Independent, il ne s'agissait que d'un stratagème pour dissimuler sa réelle source, probablement un membre des Brigades rouges, afin de le protéger[3].

Critiques sceptiques

Le phénomène a été critiqué par de nombreux scientifiques comme étant un canular lié à l'effet idéomoteur, c'est-à-dire que les participants déplaceraient le verre ou la goutte sans le savoir car leur conscience a envie de communiquer avec les esprits[4]. Différentes études ont été menées, reproduisant les effets de la planche ouija en laboratoire et montrant que les sujets déplaçaient le verre ou la « goutte » de façon involontaire[5]. Une session caractéristique se déroule avec la présence d'au moins deux personnes posant la main sur la planche. Il n'est alors pas nécessaire d'exercer une pression forte pour la faire bouger, les participants peuvent même ne pas s'en rendre compte. L'anticipation des mots à terminer (proche de l'effet chaîne de Markov) se montre par suivi des yeux[6]. Les croyances paranormales et surnaturelles associées au ouija sont critiquées par la communauté scientifique, qui la considère comme une pseudoscience. L'action sur la planche peut être expliquée par des mouvements inconscients des personnes contrôlant la goutte. Ce phénomène s'appelle l'effet idéomoteur[7],[8],[9],[10],[11].

Dans la culture

Littérature

Cinéma

Télévision

Musique

Jeux vidéos

Autres

Notes et références

  1. Allan Kardec, Le Livre des Médiums, Les éditions Philman, , 490 p. (ISBN 978-2-913720-35-0).
  2. (en-GB) Philip Willan et By Philip Willan, « Seance points to problem for Prodi », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b (en) « The seance that came back to haunt Romano Prodi », sur The Independent, (consulté le )
  4. Cheryl A. Burgess, « Facilitated Communication as an Ideomotor Response », Psychological Science, Blackwell Publishing, vol. 9, no 1,‎ , p. 71 (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Hattie Brown Garrow, « Suffolk's Lakeland High teens find their own answers », Tribune Business News, McClatchy,‎
  6. « On sait enfin comment fonctionne vraiment le jeu Ouija ! », sur www.noovomoi.ca (consulté le )
  7. Heap, Michael. (2002). Ideomotor Effect (the Ouija Board Effect). In Michael Shermer. The Skeptic Encyclopedia of Pseudoscience. ABC-CLIO. pp. 127-129. (ISBN 1-57607-654-7)
  8. Cecil Adams et Ed Zotti, « How does a Ouija board work? », The Straight Dope, (consulté le )
  9. Robert T. Carroll, « Ouija board », Skeptic's Dictionary, (consulté le )
  10. French, Chris. (2013). "The unseen force that drives Ouija boards and fake bomb detectors". The Guardian. Retrieved 11 October 2014.
  11. (en) Marc Andersen, Kristoffer L. Nielbo, Uffe Schjoedt, Thies Pfeiffer, Andreas Roepstorff et Jesper Sørensen, « Predictive minds in Ouija board sessions », Phenomenology and the Cognitive Sciences, vol. 18, no 3,‎ , p. 577–588 (ISSN 1572-8676, DOI 10.1007/s11097-018-9585-8, lire en ligne)
  12. Nous n’avons, pour que ce miracle se renouvelle pour nous, qu’à approcher nos lèvres de la planchette magique et à appeler [───] les Vierges vigilantes dont nous entendons chaque jour la voix sans jamais connaître leur visage et qui sont nos Anges gardiens dans ces ténèbres vertigineuses dont elles surveillent jalousement les portes, les Toutes-Puissantes par qui les visages des absents surgissent près de nous, sans qu’il nous soit permis de les apercevoir; nous n’avons qu’à appeler ces Danaïdes de l’Invisible qui sans cesse vident, remplissent, et se transmettent les urnes obscures des sons, les jalouses Furies qui, tandis que nous murmurons une confidence à une amie, nous crient ironiquement : « J’écoute ! » au moment où nous espérions que personne ne nous entendait, les Servantes irritées du Mystère, les Divinités implacables, les Demoiselles du téléphone !

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes