En activité depuis 1996, les Pink Panthers sont un groupe de bandits spécialisé dans le cambriolage des bijouteries de luxe. Ses membres sont principalement originaires de l'ex-Yougoslavie et sont pour la plupart des ex-militaires ou membres des services secrets.

Histoire

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Fondé à la fin des années 1990 par des vétérans et des combattants originaires de la ville de Cetinje au Monténégro[1], le groupe est composé d'un «noyau dur» d'une quarantaine de donneurs d'ordres vivant probablement à Belgrade ou à Budva et compterait plusieurs centaines de membres. La grande majorité des Pink Panthers est composée d'anciens miliciens et militaires serbes de Serbie, Croatie, Monténégro et Bosnie ayant fait leurs premières armes lors des guerres en ex-Yougoslavie dans les années 1990. En parallèle des hold-up de bijouteries de luxe, ils organisent régulièrement des missions commando pour libérer des militaires ou miliciens détenus dans différents pays à travers le monde avec qui ils ont combattu par le passé. « Maniant la kalachnikov ou le pistolet serbe CZ de (Zastava Arms) de petit calibre avec une redoutable aisance, ces individus pragmatiques n'hésitent pas à tuer pour survivre. Ils considèrent la mort comme un détail », confie au Figaro Christophe Haget, patron de la police judiciaire de Monaco : « Leur froide détermination n'a d'égal que leur mode opératoire, très méticuleux… »[2]. Cependant, les Pink Panthers n'ont fait encore officiellement aucune victime lors de leurs braquages.

En 2007, Interpol crée une section spéciale, le Project Pink Panthers avec des relais dans 188 pays. Cette section a obtenu en 2010 son premier résultat avec l'arrestation, à la frontière entre le Monténégro et la Serbie, de Bojan Vuckovic, un Serbe âgé de 24 ans et recherché en Autriche dans le cadre d’une enquête sur le braquage d’une bijouterie à Vienne en [3],[4].

En 2018, Olivera Cirkovic, ancien membre des Pink Panthers, publie un livre sur son expérience après 8 années d'incarcération : Me, Pink Panther[5].

Description

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Le surnom Pink Panthers est attribué par des policiers londoniens (basés à Scotland Yard) qui découvrent en 2003 une bague en diamant bleu, d'une valeur de 500 000 £, cachée dans un pot de crème de soins appartenant à l'un des membres, comme dans la comédie policière La Panthère rose[6].

Les Pink Panthers comprendraient entre 500[7] et 1000 membres[8], dont une dizaine identifiés. Ce sont principalement des ressortissants des pays de l'ex-Yougoslavie (Serbie, Croatie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine, avec des relais dans les diaspora serbes du monde entier), spécialisés dans le braquage à main armée de bijouteries de luxe.

Les Pink Panthers seraient à l'origine de plus de 110 braquages[7]. Ils ont sévi à Dubaï, en Suisse, au Liechtenstein à Monaco, Londres, Tokyo, Paris, Courchevel, Saint-Tropez, en Allemagne et en Autriche. Leur «trésor de guerre» est évalué au minimum à 1 milliard de dollars[9] en près de 20 ans d'action dans le monde entier. Ils sont reconnus pour la précision de leurs méthodes et de leur organisation [10]. Ils n'utilisent la violence qu'en dernier recours, et pour l'instant, il n'y a aucune victime reconnue officiellement.

Mode opératoire

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"Une fois leur cible retenue, les Panthers envoient en éclaireur une première équipe. Le plus souvent, un couple à l'allure aisée effectue du repérage pendant plusieurs semaines. Polyglottes, ils préparent le terrain en se faisant présenter des parures de bijoux et des montres de luxe qu'ils sont capables d'évaluer facilement grâce à leur expertise. En parallèle, les éclaireurs définissent la sensibilité des détecteurs de mouvements et de vibrations, repèrent les caméras et l'emplacement des boutons d'alarme anti-agression. Ils analysent les failles du protocole de sécurité observé par les vendeurs, par exemple quand ces dernières commettent l'erreur de laisser les vitrines ouvertes. Avant de partir, ils étudient les itinéraires de fuite, et chronomètrent précisément le temps d'intervention du poste de police le plus proche", note Doron Lévy, porte-parole de l'Observatoire national de l'union française de la bijouterie, joaillerie et horlogerie. Ils trouvent des téléphones portables, et louent des voitures qui serviront aux complices chargés de commettre les hold up. Par la suite, arrive la seconde équipe qui passe à l'action avant de se replier rapidement.[réf. souhaitée]

Braquages

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Selon Interpol, entre 1999 et 2015, les Pink Panthers ont orchestré 380 braquages à main armée[11]. Leurs braquages les plus connus sont :

Londres

France

Belgique

Espagne

Suisse

Autres

Membres connus

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Notes et références

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  1. Armel Mehani, « Les Pink Panthers, itinéraire de braqueurs chics et chocs », sur Le Point, (consulté le )
  2. « Ce gang serbe qui écume les joailleries », (consulté le )
  3. « Franceinfo - Actualités en temps réel et info en direct », sur Franceinfo (consulté le ).
  4. (es) « INTERPOL Pink Panthers project meeting brings together international investigators », sur www.interpol.int (consulté le )
  5. (en) « Serbian former jewel-thief pens memoirs about Pink Panthers criminal gang », sur www.efe.com (consulté le )
  6. AFP, « 6 ans pour trois braqueurs de bijouterie », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  7. a b c d e f et g Christophe Cornevin, « Les Pink Panthers, ce gang serbe qui écume les joailleries », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  8. a et b J.C. (lefigaro.fr) avec AFP, « Deux membres des Pink Panthers arrêtés à Paris », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  9. Richard Chiu, « Pink Panthers: Europe's mysterious gang of thieves », sur jewellermagazine.com, (consulté le )
  10. « Pinks Panthers des voleurs qui terrorisent les bijoutiers » (consulté le )
  11. a et b « Les Pink Panthers, les plus grands braqueurs de bijouterie du monde », sur RTL.fr (consulté le )
  12. Le Parisien, « 26 interpellations après le braquage du siècle », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. a et b « Deux membres présumés des "Pink Panthers" jugés à Genève », Le Nouvelliste,‎ (lire en ligne)
  14. http://www.francesoir.fr/faits-divers/2008/12/01/banditisme-l-incroyable-periple-des-pink-panthers.html
  15. « europe1.fr/Info/Actualite-Fran… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  16. « Les Pink Panthers, braqueurs sans frontières », sur lejdd.fr via Wikiwix (consulté le ).
  17. « France: de 6 à 15 ans de prison pour trois "Pink Panthers" », sur RTBF (consulté le )
  18. [1]
  19. « 3 Serbes condamnés pour un casse spectaculaire au Japon », sur aujourdhuilejapon.com via Wikiwix (consulté le ).

Voir aussi

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Filmographie

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Bibliographie

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Article connexe

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