Différentes plantes toxiques communes en France.

Une plante toxique, ou plante vénéneuse, est une plante susceptible d'être toxique pour l'homme ou les animaux, les animaux herbivores étant particulièrement exposés. Ces plantes contiennent, au moins dans certains de leurs organes, des substances chimiques qui peuvent, lorsqu'elle sont ingérées par un organisme, ou mises en contact avec celui-ci, exercer, dans certaines conditions notamment de dose, un effet nocif, soit immédiat, soit à la suite d'une action cumulative toxique. Les substances toxiques contenues dans les plantes sont généralement des composés organiques, plus rarement minéraux.

L’exotisme de la plante ne fait pas le poison, des plantes qui nous sont familières peuvent contenir des substances à hauts risques. Les plantes d'ornements constituent le plus grand risque puisqu'elles côtoient notre environnement. Poussés par leur curiosité, les enfants sont les plus exposés. L'homme a appris à identifier et connaître les plantes toxiques, mais aussi à en tirer des substances qui, à faibles doses, ont des vertus psychotropes, médicinales ou stimulantes.

Présentation

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Selon les estimations difficiles à effectuer, sur les plus de 300 000 espèces de plantes recensées dans le monde, il y aurait 10 000 espèces toxiques, soit 4 % des espèces végétales recensées[1] mais seul un petit nombre de plantes sont impliquées dans des intoxications sérieuses.

Ainsi, François Couplan évalue qu'en Europe[2], sur un total d'environ 12 000 espèces végétales (dont 1 600 comestibles), 4 % peuvent éventuellement provoquer des troubles de santé et une cinquantaine seulement (0,4 %) peuvent s'avérer véritablement dangereuses[3].

La France métropolitaine comprend plus de 6 000 espèces végétales. 300 ont une toxicité plus ou moins marquée et une vingtaine sont mortelles[4] (Aconit napel, laurier rose, grande cigüe, lierre, gui, chèvrefeuille des haies, colchique, datura, jusquiame)[5]. Un article faisant la synthèse des intoxications signalées aux centres antipoison français en 2006, révèle que 5,4 % des cas impliquent des plantes[6] et concernent à 90 % les jeunes enfants, sans aucun décès recensé[7].

Facteurs de variation de la toxicité des plantes

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Champ de sorgho. Le sorgho est très dangereux lors des premiers stades de végétation et devient utilisable comme fourrage dès qu'il atteint une certaine hauteur.

La toxicité d'une plante dépend de nombreux facteurs : facteurs intrinsèques ou extrinsèques, liés à l'action du milieu mais aussi à l'état physiopathologique du consommateur. Tous ces facteurs expliquent qu'en moyenne une plante comestible sur cinq présente un risque de toxicité[8].

Facteurs intrinsèques

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Les facteurs intrinsèques susceptibles d'influer sur la toxicité des plantes sont liés à la répartition des substances vénéneuses dans les différents organes de la plante, au stade de développement (variation selon la maturité, la saison) ou à l'origine génétique.

Influence du milieu

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La concentration en principes toxiques peut varier sous l'influence de la chaleur et de la lumière, ou de l'altitude. Par exemple chez l'aconit, la teneur en alcaloïdes est maximale entre 1000 et 1400 mètres d'altitude[9].

La fertilisation peut aussi avoir un effet sur la toxicité des plantes. Ainsi la fumure azotée peut favoriser la synthèse de certains alcaloïdes, tandis que la fumure phosphatée la fait diminuer, par exemple chez le sorgho[9].

Principales substances toxiques chez les plantes

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700 bovins tués durant la nuit par l'ingestion de plantes vénéneuses en Australie (1907).

Les principaux groupes de substances toxiques présents chez les plantes sont les suivants[9] :

Les poisons ont des effets différents selon les animaux qui les consomment. Par exemple, les porcs et les sangliers peuvent se nourrir de grandes quantités de glands, pourtant le tanin qu'ils contiennent est un puissant poison pour l'homme et les ruminants. Les oiseaux consomment régulièrement des baies, comme celles de la viorne, du sureau et de la belladone, qui sont hautement toxiques pour l'homme.

Les intoxications chez les animaux sont rares, leur instinct les empêche de toucher aux plantes toxiques, notamment à l'aide de l'odorat ou du goût.[réf. nécessaire]

Compétition

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Les plantes ont développé lors de leurs évolutions au cours des millénaires des poisons principalement pour des raisons de compétition. Contrairement aux animaux, les plantes ne peuvent se défendre physiquement ou s'échapper. Ces substances constituent un des moyens de défenses des plantes contre les bioagresseurs de toutes sortes, au même titre que les épines et les aiguillons.

Principales espèces de plantes toxiques

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Article détaillé : Liste de plantes toxiques.

Le nombre de plantes toxiques est innombrable, même si certaines familles sont davantage concernées. Nous nous intéresseront ici aux plus communes.

Beaucoup de plantes alimentaires sont toxiques, soit lorsqu'elles ne sont pas préparées, soit dans certaines de leurs parties ou des étapes de leur croissance. Les exemples notables comprennent :

Amaryllidaceae

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Apiaceae

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Certaines espèces d'Apiaceae, telles la grande ciguë ou l'œnanthe safranée, sont toxiques du fait de la présence de substances diverses (alcaloïdes, lactones, carbures acétyléniques)[10].

D'autres espèces contenant des furanocoumarines, comme la grande berce ou le panais, sont photosensibilisantes[10].

Apocynaceae

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La toxicité des Apocynaceae est due à la présence dans ces plantes de mélanges complexes d'hétérosides cardiotoniques. En Inde, Cerbera odollam, espèce d'arbuste à cardénolide (la cerbérine), est couramment utilisée à des fins d'homicide et de suicide[11].

Aquifoliaceae

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Araceae

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Les accidents dus aux Araceae sont principalement liés à la présence de raphides d'oxalate de calcium irritants

Araliaceae

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Asparagaceae

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Asteraceae

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La famille des Asteraceae (ou composées) recèle de nombreuses espèces toxiques. Leur toxicité est liée à des substances chimiques variées, telles que des alcaloïdes pyrrolizidiniques présents notamment chez les séneçons et les eupatoires, qui provoquent des maladies veino-occlusives, des substances terpéniques, dont des lactones sesquiterpéniques qui provoquent des dermites de contact allergiques. Certaines espèces peuvent être dangereuses par les mycotoxines qu'elles absorbent et concentrent[10]. Une espèce nord-américaine riche en trémétone, Ageratina altissima, est responsable de la maladie du lait, dont un grand nombre de personnes sont mortes au XIXe siècle[12].

Cannabaceae

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Caprifoliaceae

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Celastraceae

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Colchicaceae)

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Cornaceae

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Cucurbitaceae

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Euphorbiaceae

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La famille des Euphorbiaceae comprend de nombreuses espèces dangereuses, en particulier des plantes urticantes et d'autres très toxiques. Elles doivent leur toxicité à diverses substances, des esters diterpéniques, irritants pour la peau et les muqueuses, des lectines ou des hétérosides cyanogènes. On peut citer en particulier :

Fabaceae

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Liliaceae

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Melanthiaceae

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Myristicaceae

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Oleaceae

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Papaveraceae

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La toxicité chez les Papaveraceae est surtout liée à la présence d'alcaloïdes dans le latex, comme la morphine du pavot somnifère.

Polygonaceae

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Ranunculaceae

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La famille des Ranunculaceae compte de nombreuses espèces toxiques, dont certaines particulièrement dangereuses pour l'Homme ou les animaux d'élevage du fait de la présence d'alcaloïdes diterpéniques à action cardiotoxique comme l'aconitine.

Rosaceae

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Chez les Rosaceae, famille qui fournit de nombreux fruits comestibles (pommes, poires, prunes, abricots, etc.) la toxicité est liée à la présence d'hétérosides cyanogènes, principalement dans les graines (par exemple l'« amande » du noyau d'abricot), mais aussi dans les feuilles, ce qui peut présenter un danger pour les animaux d'élevage.

Santalaceae

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Scrophulariaceae

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Solanaceae

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Les Solanaceae sont l'une des familles les plus riches en espèces toxiques, notamment chez les genres Atropa, Capsicum, Datura et Brugmansia, Nicotiana et Solanum.

Toutes les parties de la pomme de terre, hormis le tubercule mûr, sont toxiques.

Taxaceae

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Thymelaeaceae

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Les plantes toxiques et l'homme

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C'est la grande ciguë qui a tué Socrate : La Mort de Socrate peint par JL David, 1787).

Selon les estimations difficiles à effectuer, sur les plus de 300 000 espèces de plantes recensées dans le monde, il y aurait 80 000 espèces comestibles (près d'un quart des espèces, dont 50 assurent à elles seules 90 % de l'alimentation humaine[14]) et 10 000 espèces toxiques, soit 4 % des espèces végétales recensées[1] mais seul un petit nombre de plantes sont impliquées dans des intoxications sérieuses.

Ainsi, François Couplan évalue qu'en Europe, sur un total d'environ 12 000 espèces végétales (dont 1 600 comestibles), 4 % peuvent éventuellement provoquer des troubles de santé et une cinquantaine seulement (0,4 %) peuvent s'avérer véritablement dangereuses. Cette faible proportion est à comparer à celle des plantes toxiques dans un jardin d'ornement qui est d'environ 20 % et qui monte à 80 % pour les plantes d'appartement[3].

La France métropolitaine comprend plus de 6 000 espèces végétales (sans compter les 30 000 espèces de macrochampignons)[15],[16] qui se répartissent approximativement en 4 900 espèces indigènes et au moins 1 300 espèces introduites par l'Homme (volontairement ou accidentellement)[17]. Sur ces 6 000 plantes sauvages, plus de 1 000 sont comestibles, 300 ont une toxicité plus ou moins marquée et une vingtaine sont mortelles[4] (Aconit napel, laurier rose, grande cigüe, lierre, gui, chèvrefeuille des haies, colchique, datura, jusquiame)[5]. Une trentaine d'espèces sont l'objet le plus fréquent d'appels aux centres antipoison[18]. Celles qui provoquent le plus fréquemment des intoxications mortelles sont le laurier rose et l'if[réf. souhaitée].

Identification

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Usage des poisons organiques

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Médecine

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Psychotropes

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Article détaillé : Plante psychotrope.

Certaines plantes toxiques ont des effets psychotropes à faible dose. Elles produisent des changements dans les domaines de la pensée, de la perception et/ou de l'humeur chez ceux qui les utilisent. Les principes actifs de ces plantes peuvent être regroupés en deux groupes : les constituants azotés et les non azotés. Ces principes actifs sont contenus en concentration variable dans la plupart des parties de la plante. Leur usage remonte à l'aube de l'humanité et elles ont toujours tenu une place importante dans l'idéologie et la pratique religieuse sur l'ensemble de la surface de la planète.

Les plantes toxiques et les animaux

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Les animaux d'élevage et de compagnie peuvent être particulièrement exposés à des risques d'intoxication si leur captivité, en limitant leur alimentation, les amène à consommer des plantes qu'ils ne connaissent pas.

Pour le bétail, de nombreuses espèces sont présentes dans les prairies et peuvent être identifiées[19]. Les éleveurs peuvent en limiter la fréquence par différentes pratiques culturales. Les espèces de graminées peuvent poser des problèmes de toxicité de natures diverses.

En captivité, les animaux de compagnie, chats, chiens, lapins, oiseaux perdent leurs habitudes alimentaires et peuvent consommer des aliments néfastes pour leur santé.

Les chats peuvent mâchouiller les plantes vertes dans les appartements et dans les jardins. Cela n'a généralement pas de graves conséquences car ils en consomment d'abord de faibles quantités et arrêtent et recrachent si elles ne leur conviennent pas. En quantités plus importantes, ils peuvent vomir et ainsi se débarrasser de substances nocives[20].

Pour les lapins certaines plantes sont plus ou moins toxiques et doivent être interdites ou distribuées en faibles quantités[21].

Les chiens, et en particulier les chiots, peuvent goûter différentes espèces présentes dans les jardins qui peuvent leur nuire gravement[22].

Les oiseaux, et les oiseaux en cage tels que les perroquets en particulier[23], demandent des précautions particulières. De nombreuses espèces peuvent leur être plus ou moins néfastes[24].

Notes et références

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  1. a et b (en) Paul Rockett, Ten thousand poisonous plants in the world, Raintree, , p. 7
  2. François Couplan, Encyclopédie des plantes comestibles de l'Europe, Equilibres, , 453 p..
  3. a et b François Couplan, Le guide de la survie douce en pleine nature, Larousse, , p. 76
  4. a et b Christophe de Hody, « Plantes sauvages comestibles : la santé dans l’assiette », sur lasantedanslassiette.com (consulté en ).
  5. a et b Nathalie Mayer, « Les 10 plantes les plus toxiques que l’on rencontre en France », sur futura-sciences.com, .
  6. Les intoxications principales impliquent les spécialités pharmaceutiques (28 %), suivies des produits à usage domestique (19,2 %).
  7. Antoine Villa, Amandine Cocher, Gaëtan Guyodo, « Les intoxications signalées aux centres antipoison français en 2006 », La Revue du patricien, vol. 58, no 8,‎ , p. 825-831.
  8. Coralie Bergerault, L« es plantes sauvages en Gastronomie : précautions à prendre et risques d'intoxication avec des plantes toxiques », thèse pour le diplôme d'état de docteur en pharmacie, université de Nantes, septembre 2010, p. 14
  9. a b et c Claude Jean-Blain (ill. Michel Grisvard), Les plantes vénéneuses : leur toxicologie, Paris, La Maison rustique, , 140 p., p. 7-15.
  10. a b c d et e J. Bruneton, Plantes toxiques, végétaux dangereux pour l’Homme et les animaux, Paris/Cachan, Tec & Doc Lavoisier, , 3e éd., 618 p. (ISBN 2-7430-0806-7).
  11. (en) James Randerson, « ‘Suicide tree’ toxin is ‘perfect’ murder weapon », sur Daily News, (consulté le ).
  12. « Eupatoire rugueuse (Nom commun) - Informations générales sur l'intoxication : », sur Système canadien d'information sur les plantes toxiques -, (consulté le ).
  13. (en) Peter B. Nunna, E. Arthur Bellb, Alison A. Watsonc & Robert J. Nashc, « Toxicity of Non-protein Amino Acids to Humans and Domestic Animals », Natural Product Communications, vol. 5, no 3,‎ , p. 485-504 (lire en ligne).
  14. « Révolution biogénétique en Europe », Conseil de l'Europe, 1986, p .12
  15. Guillaume Eyssartier et Pierre Roux, L'indispensable guide du cueilleur de champignons, Humensis, , p. 2.
  16. Didier Borgarino et Christian Hurtado, Champignons de Provence, Edisud, , p. 39.
  17. Guillaume Fried, Guide des plantes invasives, Humensis, , p. 9.
  18. Analyse des cas d'expositions aux plantes ornementales à partir des données des CAPTV Julie Lemoine Actes du colloque SNHF 2017
  19. (en) Colledge of agricultural and life science, « Alphabetical listing of botanical names by genus and species », sur Cornell University (consulté le ).
  20. « Quelques plantes toxiques pour le chat », sur Elevage du chat (consulté le )
  21. Camilla Bergstrǿm, « Nourrir son lapin : Plantes toxiques », sur Medirabbit (consulté le ).
  22. « Les plantes toxiques pour les chiens », sur Chien.com (consulté le )
  23. « Liste de plantes, arbres, bois et végétaux toxiques et non toxiques », sur Perruche-perroquet.com (consulté le )
  24. « Plantes toxiques oiseaux », sur Breizh-oiseaux (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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Liens externes

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