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Le satellite RemoveDebris dans l'espace.
Données générales
Organisation Drapeau de l’Union européenne ESA, Union européenne
Constructeur Drapeau du Royaume-Uni SSTL
Domaine Traitement des débris spatiaux
Type de mission Satellite expérimental
Statut Mission achevée
Lancement 2 avril 2018
Lanceur Drapeau des États-Unis Falcon 9
Fin de mission 2021
Durée 18 mois (mission primaire)
Identifiant COSPAR 1998067NT
Site www.surrey.ac.uk/surrey-space-centre/missions/removedebris
Caractéristiques techniques
Masse au lancement 100 kg
Plateforme SSTL X50M
Contrôle d'attitude Stabilisé sur 3 axes
Source d'énergie Cellules photovoltaïques
Puissance électrique 8 watts
Orbite terrestre basse
Altitude 400 km
Inclinaison 51,6°
Test du déploiement de la voile du CubeSat DebrisSat1.
Largage de RemoveDebris par le bras de la Station spatiale internationale.

RemoveDebris est une mission spatiale de l'Agence spatiale européenne destinée à tester plusieurs techniques de collecte et de retrait des débris spatiaux. Dans ce but un minisatellite expérimental de 100 kilogrammes a été placé en orbite en 2018. Celui-ci emportait deux CubeSats chargés de simuler des débris spatiaux. La mission a permis de tester, entre septembre 2018 et mars 2019, un système destiné à les performances combinées[à vérifier] d'un lidar et d'une caméra pour un rendez-vous avec un débris spatial, la capture d'un débris avec un filet puis avec un harpon ainsi que le déploiement d'une voile permettant d'augmenter la traînée générée par l'atmosphère résiduelle et ainsi d'accélérer la rentrée atmosphérique. Les résultats du test sont conformes aux attentes hormis le déploiement de la voile qui ne s'effectue que partiellement.

Contexte

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Article principal : Débris spatial.

Les débris spatiaux sont de plus en plus nombreux dans l'espace : il s'agit de satellites arrivés en fin de vie, d'étages supérieurs de lanceurs, de débris générés par la collision de deux engins, de sous-composants largués au moment du déploiement du satellite, de particules de peinture, de fluides (ergols, réfrigérant). Les principales agences spatiales prennent conscience du phénomène et depuis une vingtaine d'années tentent de mettre en place des stratégies pour réduire sinon limiter la croissance de leur nombre. La mesure la plus facile est l'application d'une réglementation visant à restreindre leur multiplication : suppression des pièces mobiles, passivation des étages supérieurs (pour éviter leur explosion) ou désorbitation de ceux-ci, mise en orbite cimetière en fin de vie ou accélération de la désorbitation. Elle est déjà appliquée par les principales agences spatiales. Une autre mesure active consiste à désorbiter les débris spatiaux.

L'Agence spatiale européenne joue un rôle particulièrement actif dans ce dernier domaine. Son programme e.Deorbit vise à mettre au point des techniques permettant de désorbiter un satellite de grande taille. Les travaux déjà effectués permettent d'identifier les principaux problèmes techniques et d'évaluer les aspects économiques de missions dédiés à la désorbitation de satellites. Plusieurs techniques de capture sont proposées et étudiées : bras robotique, filet, harpon. La capture d'un débris nécessite auparavant de réaliser un rendez-vous spatial avec celui-ci. Plusieurs techniques basées sur des capteurs optiques sont en cours de développement. Enfin les technologies de désorbitation sont proposées et font parfois l'objet d'une évaluation dans l'espace : voile solaire, module de désorbitation, utilisation de câbles électrodynamiques[1].

Objectifs

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La mission RemoveDebris, développée dans le cadre du programme Framework 7 de l'Union européenne évalue plusieurs solutions techniques de capture et de désorbitation. Son implémentation débute en 2013. Elle doit déboucher sur une mission opérationnelle vers 2023.

Les objectifs de la mission RemoveDebris sont les suivants :


Caractéristiques techniques

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RemoveDebris est un minisatellite de 100 kg utilisant une plate-forme de la série SSTL X50M développée par la société anglaise SSTL. Le satellite a la forme d'un cube dont les dimensions sont de 0,65 × 0,65 × 0,72 m. Le satellite est stabilisé sur 3 axes avec une précision de pointage de 2,5°. Il dispose de cellules photovoltaïques qui fournissent 8 watts.

La charge utile d'une masse approximative de 40 kg est constituée par :

Déroulement de la mission

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Conception du satellite

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Initialement, le satellite destiné à remplir la mission devait être placé sur une orbite héliosynchrone haute. Mais ce scénario est modifié pour ne pas enfreindre la réglementation des débris spatiaux car le satellite ne dispose pas d'un système de propulsion permettant de respecter la règle des 25 ans de présence maximale en orbitale basse. Un créneau de lancement est trouvé sur une mission de ravitaillement de la station spatiale orbitale. Le satellite sera déployé depuis celle-ci. Mais ce déploiement apporte de nouvelles contraintes concernant la masse et le conditionnement. Les dimensions et la masse doivent être revues à la baisse. La plateforme est modifiée. Ses dimensions sont réduites (620 × 620 × 780 mm ⇒ 550 × 550 × 760 mm) et sa masse passe de 150 à 100 kg. Pour y parvenir, l'interface avec le lanceur est allégée, le système de propulsion à gaz froid (butane) est supprimé car il n'est plus nécessaire compte tenu du changement de scénario[2].

Lancement et déploiement

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Le satellite RemoveDebris est placé en orbite le par le cargo spatial SpaceX Dragon dans le cadre de la mission SpaceX CRS-14 (en). Placé dans la soute interne du cargo spatial, il est stocké provisoirement dans la station station spatiale internationale[3]. Le 20 juin, il est largué dans l'espace via le petit sas du laboratoire spatial japonais Kibō de la Station spatiale internationale. Il circule initialement sur une orbite de 405 km identique à celle de la station spatiale puis son orbite est progressivement réduite par les forces de traînée accrues par l'utilisation d'une voile solaire. La mission doit durer environ 1,5 an dont une période de 20 semaines durant lesquelles le satellite sera actif et un an de suivi de la phase de désorbitation[2].

Déroulement des expériences

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Le satellite exécute quatre expériences sur une période longue d'une vingtaine de semaines[4] :

Références et notes

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  1. The RemoveDebris ADR Mission: Preparing for an International Space Station Launch, p. 1-2
  2. a b c d e et f (en) « RemoveDebris », sur EO Portal, Agence spatiale européenne (consulté le )
  3. (en) William Graham, « CRS-14: SpaceX Falcon 9 conducts second flight with previously flown Dragon », sur nasaspaceflight.com,
  4. (en) « RemoveDEBRIS », SSTL (consulté le )

Documents de référence

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Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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