6e arrt
Rue Bonaparte
Voir la photo.
La rue Bonaparte vue depuis la rue de Vaugirard.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 6e
Quartier Saint-Germain-des-Prés
Odéon
Début 7, quai Malaquais
Fin 58, rue de Vaugirard
Morphologie
Longueur 1 010 m
Largeur 11 m
Historique
Création XVe siècle, XVIIe siècle, 1804, 1845
Dénomination Arr. du 12 août 1852
Ancien nom Petite rue de Seine
Rue de la Petite Seine
Chemin de la Noue
Rue des Petits-Augustins
Cour des Religieux
Rue Bonaparte
Rue de la Poste-aux-Chevaux
Rue Saint-Germain-des-Près
Ruelle tendant de la rue du Colombier à Vignerei
Rue du Verger
Rue des Jardins-Saint-Sulpice
Rue des Jésuites
Rue du Pot-de-Fer-Saint-Sulpice
Géocodification
Ville de Paris 1093
DGI 1087
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Bonaparte
Géolocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 6e arrondissement de Paris)
Rue Bonaparte
Images sur Wikimedia Commons Images sur Wikimedia Commons

La rue Bonaparte est une voie publique du 6e arrondissement de Paris.

Situation et accès

La rue traverse le cœur de la rive gauche et se caractérise par un certain nombre d'hôtels particuliers et d'immeubles élégants, tout en étant délimitée par la rivière d'un côté et le parc à l'autre. La rue a de nombreuses associations littéraires et contient plusieurs bouquinistes et librairies spécialisées dans les livres anciens.

Ce site est desservi par les stations de métro Saint-Sulpice, Saint-Germain-des-Prés et Mabillon.

Origine du nom

Napoléon dans son cabinet de travail, Jacques-Louis David, 1812.

Elle porte le nom de Napoléon Bonaparte (1769-1821), empereur des Français.

Historique

Une ordonnance du prise par le prince président Louis-Napoléon Bonaparte[1], réunit trois voies existantes pour former la rue Bonaparte[2]. La rue actuelle est donc la réunion de plusieurs rues tracées à différentes époques :

Le , durant la Première Guerre mondiale, le no 5 rue Bonaparte est touché lors d'un bombardement effectué par des avions allemands[3].

Rue des Petits-Augustins

La partie nord de la rue était naguère occupée par une rivière appelée la Noue, qui formait alors la limite orientale du Pré-aux-Clercs. Plus tard, le cours d'eau laissera la place à un canal de 27 m de largeur que l'on appela la « Petite Seine » et qui alimenta en eau les douves de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés lorsque celle-ci fut fortifiée au XIVe siècle. Au XVIIe siècle, les fortifications de l'abbaye sont abattues, tandis que les douves et le canal sont comblés[4].

Une voie est alors tracée entre le quai Malaquais et la rue Jacob[5]. Elle est d'abord citée sous le nom de « Petite rue de Seine » dans un manuscrit de 1636, puis « rue de la Petite-Seine » et « chemin de la Noue ». Sur le plan de Paris de Gomboust publié en 1652, elle apparaît sous la désignation « rue des Petits-Augustins », du nom du couvent qu'elle desservait (actuel site de l'école des Beaux-Arts).

La largeur minimale de la rue est fixée à 10 m par une décision ministérielle en date du 2 thermidor an V (), puis à 11 m en vertu d'une ordonnance royale du [5]. Sous le règne de Louis XIII, on y comptait 10 lanternes et 20 maisons dont l'une avait été la demeure du premier des deux Lauzun célèbres, Antonin Nompar de Caumont (1692-1723) qui n'avait quitté son hôtel particulier que dans les derniers jours de sa vie pour aller mourir au couvent voisin des Petits-Augustins[6] ; une autre avait pour habitant M. Sconin d'Angevillier, commissaire provincial des guerres de la généralité de Paris[7].

Rue Saint-Germain-des-Prés

En 1804, une nouvelle rue est tracée entre la rue Jacob et la place Saint-Germain-des-Prés, dans la continuité de la rue des Petits-Augustins, mais avec un axe légèrement décalé vers l'est. Elle est dénommée « cour des Religieux » car elle est tracée à l'emplacement des anciens jardins de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Elle est ensuite renommée successivement « rue Bonaparte » par un décret impérial de 1810 et « rue de la Poste-aux-Chevaux » en 1815. En 1816, elle est finalement dénommée « rue Saint-Germain-des-Prés ». La largeur minimale de cette voie publique est fixée à 10 m par une décision ministérielle du , puis l'ordonnance royale du [8].

Une ordonnance royale du ordonne le prolongement de la rue entre la place Saint-Germain-des-Prés et place Saint-Sulpice[9].

Rue du Pot-de-Fer-Saint-Sulpice

La nouvelle rue ouverte se prolonge par la « rue du Pot-de-Fer-Saint-Sulpice » jusqu'à la rue de Vaugirard. Cette rue existait dès le XVe siècle sous le nom de « ruelle tendant de la rue du Colombier à Vignerei ». Elle longeait le clos Férou. Elle est ensuite appelée successivement « rue du Verger », « rue des Jardins-Saint-Sulpice », « rue des Jésuites » et, enfin, « rue du Pot-de-Fer-Saint-Sulpice », en référence à une enseigne. Le , les jésuites installent leur noviciat dans l’hôtel de Mézières[10].

Elle est citée sous le nom de « rue du Pot de fer » dans un manuscrit de 1636 dont le procès-verbal de visite, en date du , indique qu'elle est « en aucuns endroitz nette, et en d'autres avons veu plusieurs boues et fanges ».

Après avoir progressivement acquis plusieurs maisons voisines, les jésuites occupent un vaste terrain délimité par les rues du Pot-de-Fer, Mézière, Cassette et Honoré-Chevalier. Une chapelle est construite sur la rue du Pot-de-Fer aux frais de François Sublet de Noyers (1589-1645) qui y est inhumé après sa mort. La première pierre est posée par Henri de Bourbon-Verneuil (1601-1682), abbé de Saint-Germain-des-Près. Commencée en 1630, la chapelle, dédiée à saint François-Xavier et due à l'architecte Étienne Martellange, est achevée en 1642[11]. Lorsque les jésuites sont chassés de Paris en 1763, la propriété est vendue à divers particuliers et entièrement rasée. Un vaste dépôt de farine est alors construit rue du Pot-de-Fer[10],[12].

Au milieu du XIXe siècle, la rue est mal fréquentée. Ainsi, vers 1846 ou 1847, la réputation de la tour de Nesle, l'ancienne tour royale, était encore telle, que ce nom fut donné à un bouge infâme de la rue où des repris de justice entraînaient des jeunes filles des quartiers voisins[13].

La largeur minimale de la rue est fixée à 9 m par une décision ministérielle du 26 thermidor an VIII () et 10 m par une ordonnance du [14]. En 1810, une ordonnance ministérielle prévoit le prolongement de la place Saint-Sulpice jusqu'à la rue du Pot-de-Fer[15]. Afin d'accueillir les services municipaux de l'ancien 11e arrondissement, un bâtiment est construit au no 8 de 1845 à par les architectes Philippe-Laurent Rolland et Paul-Frédéric à l'emplacement d'un ancien hôtel du duc de Charost appartenant au duc de Cossé-Brissac et acquis par la ville en 1840[16]. Le bâtiment avait lui-même succédé en 1651 à un couvent de bernardines de Sainte-Cécile. Il s'agit de l'actuelle mairie du 6e arrondissement.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

No 5.
Entrée de l'École des beaux-arts.
No 38.
No 70.


Sites particuliers

Du quai Malaquais à la rue Jacob

De la rue Jacob à la rue du Vieux-Colombier

De la rue du Vieux-Colombier à la rue de Vaugirard

Emplacements non localisés

Plaques commémoratives

Au no 7 se trouvait dans les années 2000 une plaque commémorative fantaisiste : « Cette plaque a été posée le 19 décembre 1953 »[35].

Dans la culture populaire

Peinture de Childe Hassam, Une averse rue Bonaparte (1887).

Notes et références

  1. Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, p. 18.
  2. « Ordonnance du 12 août 1852 », archive.org.
  3. Exelsior du 8 janvier 1919 : Carte et liste officielles des bombes d'avions et de zeppelins lancées sur Paris et la banlieue et numérotées suivant leur ordre et leur date de chute
  4. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, p. 209-212.
  5. a et b Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, édition de 1844, p. 38 [lire en ligne]
  6. Auguste de Caumont, Lauzun : un courtisan du grand roi, Hachette, Paris, 1914, pp. 240-243 (en ligne).
  7. Charles Lefeuve, Les anciennes maisons de Paris sous Napoléon III, Paris, Bruxelles, 1873, p. 499 (en ligne.
  8. Ibid., p. 252 [lire en ligne].
  9. « Ordonnance du 7 septembre 1845 », archive.org.
  10. a et b Jacques Antoine Dulaure, Histoire physique, civile et morale de Paris, Paris, Furne et Cie, 1837, vol. 4, p. 336-337.
  11. Jacques Bins de Saint-Victor, Tableau historique et pittoresque de Paris, Carié de la Charie, 1827, p. 277-279 [lire en ligne].
  12. Léonore Losserand, « Le noviciat des Jésuites (1610 – vers 1806), un fragment d'histoire du Paris disparu », Bulletin de la société d'histoire de Paris et d’Île-de-France, 139e année, 2012 (parution 2014), p. 5-24, sur le site academia.edu.
  13. Alfred Bonnardot, Dissertations archéologiques sur les anciennes enceintes de Paris, Paris, J.-B. Dumoulin, 1853, p. 38.
  14. Félix et Louis Lazare, op. cit., p. 571-572 [lire en ligne].
  15. Félix et Louis Lazare, op. cit., p. 625 [lire en ligne].
  16. L'Illustration, t. XIV, 1849, p. 32, [lire en ligne].
  17. a b c et d Charles Lefeuve, Histoire de Paris, rue par rue, maison, par maison, Paris, .
  18. Jacques Antoine Dulaure, Histoire physique, civile et morale de Paris, depuis les premiers temps historiques, Paris, Guillaume, 1824, p. 16. En ligne.
  19. Adolph Bery, Topographie historique du vieux Paris, Paris, Imprimerie nationale, 1885, p. 218. En ligne.
  20. Béatrice de Rochebouët, « Julie Blum, l'Art déco en héritage », Le Figaro, supplément « Le Figaro et vous »,‎ 10-11 septembre 2022, p. 33 (lire en ligne).
  21. François Alexandre Aubert de La Chesnaye, Dictionnaire généalogique, héraldique..., chez Duchesne, 1757, t.II, p.177/1548.p.
  22. Il était marié à Marie Marguerite Sellier fille d'un notaire parisien
  23. Etude LXXIII, cité par Jean-Paul Poisson, dans : XVIIIe siècle chapitre Le notariat parisien à la fin du XVIIIe siècle, éditions Garnier, 1975, p. 105-127.
  24. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture... exposés au palais des Champs-Elysées le , Paris, Paul Dupont, 1886, p. 194.
  25. Plaque commémorative sur la façade.
  26. Denis Berthollet, Sartre, Plon, Paris, 2000.
  27. Manuel Cornejo et Dimitra Diamantopoulou, Spéranza Calo-Séailles, une Grecque à Paris et Antony. Une cantatrice et artiste oubliée, texte en ligne[réf. nécessaire].
  28. Pauline Carminati, « Documents pour l'histoire d'une entreprise parisienne de sculpture religieuse : la maison Raffl, 1796-1956 », Documents d'histoire parisienne, Institut d'histoire de Paris, no 18,‎ , p. 95-104.
  29. « Règlement du Sénat et instruction générale du bureau », Sénat, 1er novembre 2021.
  30. Jean-Baptiste Roques, « Euro RSCG, quatre garçons dans le temps », Vanity Fair, no 5, novembre 2013, p. 176-185.
  31. « Rue Bonaparte », parisrevolutionnaire.com.
  32. Protections patrimoniales, 6e arrondissement, Ville de Paris, Règlement du PLU, tome 2, annexe VI, p. 153 à 219.
  33. « “Sous le chapeau”, par Andras Lapis », parisdansmonoeil.com, (consulté le ).
  34. « Le testament de Jean-Luc Delarue pourrait relancer la polémique », ladepeche.fr, 30 septembre 2012.
  35. « Epigraphie immobilière parisienne » (consulté le ).

Annexes

Articles connexes