Saint-Lubin-des-Joncherets est une commune française située dans le département d'Eure-et-Loir en région Centre-Val de Loire.
La commune de Saint-Lubin-des-Joncherets se trouve à 50 kilomètres-route au nord de la préfecture de Chartres, 41.8 km à vol d'oiseau[3] et à 15 km à l'ouest de la sous-préfecture de Dreux.
Saint-Lubin-des-Joncherets est situé au nord-ouest du département d'Eure-et-Loir, aux confins de la Beauce et de la Normandie, dans une vallée riche et verdoyante où serpente l'Avre.
La commune est limitrophe du département de l'Eure, en région Normandie.
Les six communes limitrophes sont Nonancourt au nord (commune du département de l'Eure), Saint-Rémy-sur-Avre à l'est, Escorpain au sud-est, Laons au sud, Prudemanche au sud-ouest et Dampierre-sur-Avre à l'ouest.
Saint-Lubin-des-Joncherets est une commune de 14,46 km2 dans une vaste cuvette au sol calcaire, marécageux à l'origine du fait de la présence de limon argileux. La cuvette proprement dite est située entre 97 et 171 m d'altitude.
Saint-Lubin-des-Joncherets est traversée par un seul cours d'eau, l'Avre, marquant au nord la limite avec Nonancourt. La rivière l'Avre est un affluent en rive gauche de l'Eure, et donc sous-affluent du fleuve la Seine.
Saint-Lubin-des-Joncherets connaît un climat océanique tempéré à influence continentale typique du bassin parisien.
Les précipitations se répartissent tout au long de l'année, s'accentuant au printemps et en automne. En moyenne, il tombe 604,6 mm de pluie par an[4].
Sous l'influence de l'océan, les amplitudes thermiques annuelles et journalières sont modérées mais souvent nuancées par l'influence continentale. Avec une moyenne de 6,6 °C, le mois de janvier est le plus froid ; août affiche la température moyenne la plus élevée avec 15 °C
L'ensoleillement faible ne dépasse pas les 1684,4 heures par an et seuls 47,15 jours en moyenne connaissent un ciel totalement dégagé.
L'accès à la ville de Saint-Lubin-des-Joncherets est assuré par un ensemble de voies routières :
La commune n'est pas desservie en transport ferroviaire. La gare de Nonancourt de la ligne Paris-Granville est la plus proche de la mairie de Saint-Lubin (1.5 km).
Deux lignes d'autocars desservent la commune de Saint-Lubin-des-Joncherets en six arrêts: 6 (Dreux - Vert-en-Drouais - Saint-Germain-sur-Avre - Saint-Rémy-sur-Avre - Nonancourt - Saint-Lubin[5], 6A (Dreux - Dampierre)[6].
N° | Arrêt | Localisation | Géolocalisation | Correspondances |
---|---|---|---|---|
1 | La Poste | 10 rue de la Baronnie | 48° 45′ 59″ nord, 1° 11′ 54″ est | 6, 6A |
2 | Mairie de Saint-Lubin | 181 rue du Clos-d'Amour | 48° 46′ 02″ nord, 1° 11′ 41″ est | 6, 6A |
3 | Haut-Vrissieul | 2 rue Charles-Renard | 48° 45′ 54″ nord, 1° 11′ 21″ est | 6, 6A |
4 | Les Landes | 32 rue des Landes | 48° 45′ 42″ nord, 1° 11′ 36″ est | 6, 6A |
5 | Le Chapeau des Rose | 2 rue des Ajoncs | 48° 45′ 33″ nord, 1° 11′ 41″ est | 6, 6A |
6 | Les Grandes-Vignes | 3 rue de la Grande Vigne | 48° 45′ 48″ nord, 1° 12′ 04″ est | 6 |
Saint-Lubin-des-Joncherets est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[7],[8],[9]. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Lubin-des-Joncherets-Nonancourt, une agglomération inter-régionale regroupant 5 communes[10] et 12 610 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[11],[12].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nonancourt - Saint-Lubin-des-Joncherets, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 2 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[13],[14].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (65,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (68,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (59,7 %), forêts (16,6 %), zones urbanisées (16,4 %), prairies (3,7 %), eaux continentales[Note 3] (1,9 %), zones agricoles hétérogènes (1,8 %)[15].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Saint-Lubin-des-Joncherets est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[16]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[17].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment l'Avre et l'Aqueduc de l'Avre. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1986, 1993, 1995, 1999, 2001, 2018 et 2021[18],[16].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines[19]. L'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[20].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 78,8 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (52,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 1 518 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 1292 sont en en aléa moyen ou fort, soit 85 %, à comparer aux 70 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[21],[Carte 2].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[16].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[22].
Le nom de la localité est attesté sous la forme Sanctus Leobinus vers 1102[23], Sanctus Leobinus de Juncherez, puis Sanctus leobinus de Juncheriis vers 1626.
Saint-Lubin est un hagiotoponyme faisant référence au moine ermite Lubin de Chartres, mort vers 557.
Le traité de Saint-Clair-sur-Epte, en 911, mit fin à des invasions successives des Vikings. La Normandie était née et l'Avre devint une frontière naturelle, cette fois-ci, entre le duché de Normandie et le royaume de France ; ce fut une période de luttes incessantes entre Français et Normands. Nonancourt est "anglaise" et Saint-Lubin reste "française".
En 1418, Nonancourt et Saint Lubin sont entièrement détruites et brûlées. Les habitants qui avaient échappé à la mort s'enfuirent dans des villages plus éloignés. Les terres de Saint Lubin tombent dans l'abandon et se couvrent de joncs. C'est à peu près à cette époque qu'au nom de Saint-Lubin fut ajouté celui de Joncherets.
Joncherets-sur-Avre à la Révolution française.
Dès la Préhistoire, au Paléolithique, la vallée semble avoir attiré les premiers hommes. Quelques traces l'attestent, comme des objets et outils en pierre taillée trouvés dans les sablières de La Leu et aux Caves.
Plus récemment, il y a près de cinq mille ans, durant le Néolithique, les hommes de la pierre polie ont élevé des dolmens tels celui de la prairie du Ménillet près de Dampierre-sur-Avre. Cette table de pierre, la Pierre-au-bout, reposant sur trois supports, est légèrement déversée dans le sens de la longueur ; elle mesure environ 4,40 m sur 2,50 m et près d'1 m d'épaisseur.
Au VIe siècle, selon la légende, un moine ermite aurait vécu dans un pauvre réclusoir situé à Saint-Lubin. En 544, Lubin de Chartres, saint religieux de la commune, fut élu évêque de Chartres au suffrage presque unanime de tout le clergé, avec l'agrément du roi Childebert Ier. Jusqu'à sa mort en 557, Saint-Lubin se consacrera à son église et viendra se reposer dans la ville. Ses reliques se trouvent actuellement dans l'église Saint-Nicolas, à Blois. Saint-Lubin ayant fait de grands miracles, on construisit sur les lieux qu'il affectionnait, une chapelle (dont il ne reste aucun vestige, malheureusement) qui devint un lieu de pèlerinage très fréquenté. Des constructions s'y groupèrent en agglomération "Sanctus Leobinus juxta Nonnencuriam".
La vieille chapelle (dite chapelle de l'Ermitage) ayant été détruite, on éleva sur ses ruines une église gothique dont il reste quelques éléments (fondations, statues de bois, fonts baptismaux).
Après le règne de Charlemagne, les Vikings, venus de Scandinavie, apparaissent dans la région et une grande période de troubles s'ouvre alors. Le traité de Saint-Clair-sur-Epte, en 911, mit fin à ces invasions successives en accordant aux "Northmen" de Rollon une partie de la Neustrie. La Normandie était née et l'Avre devint frontière, cette fois-ci, entre le duché de Normandie et le Royaume de France. Durant cette période de luttes incessantes entre Français et Normands. Nonancourt est anglaise et Saint-Lubin reste française.
En 1418, Nonancourt et Saint-Lubin sont entièrement détruites et brûlées. Les habitants qui avaient échappé à la mort s'enfuirent dans des villages plus éloignés. Les terres de Saint-Lubin tombent dans l'abandon et se couvrent de joncs. C'est à peu près à cette époque qu'au nom de Saint-Lubin fut ajouté celui de Joncherets "Sanctus Leobinus de Juncherez", puis "Sanctus leobinus de Juncheriis" en 1626. Saint-Lubin-des-Joncherets est alors composée d'un ensemble de hameaux et seigneuries plus ou moins épars : le bourg, la baronnerie (qui deviendra la Baronnie), les Caves, Cayenne, Clanchemeule, le Clos-d'amour, les Côtes, la Ferrette, la Fontaine-la-Butte, les Fourches, l'Alleu qu'on écrira à tort la Leup puis la Leu, Malengen, Malicorne, la Pacterie (Paqueterie actuelle), la Poterie et le Vrisseuil.
En 1568, Nonancourt fait creuser un large fossé pour interdire le passage aux gens d'armes. Ce fossé fut creusé par les habitants de Saint-Lubin. Les Lubinois, pour se distinguer des envahisseurs, devaient porter des chemises à carreaux, d'où le nom donné à la "rivière à carreaux" et à la ruelle y accédant. Le calme revient dans la vallée, on défriche, on reconstruit maisons et églises. Cette période de tranquillité et de prospérité s'étend de la fin de la guerre de Cent Ans jusqu'aux guerres de Religion.
L'année 1620 est marquée par la construction du château de Saint-Lubin en bordure de l'Avre et par un incendie qui ravagea les combles et la flèche du clocher de l'église. De 1658 à 1697, le fief de Saint-Lubin appartient à François Vedeau de Grammont, conseiller au parlement, qui était aussi seigneur de Laleu et du Vrisseuil. II fit construire le clocher, la tour actuelle et réparer les parties endommagées par le "grand" incendie. La dépense étant trop lourde, il ne put achever les travaux de restauration. Un gisant de marbre représentant le président de Grammont se trouve dans l'église dont la voûte resta inachevée. À la veille de la révolution, Charles-Laure Cochard de Châtenoye, seigneur de Saint-Lubin, revend le château.
Après la révolution française, le , Noël Jelin vend son moulin à papier à Henry Sykes, citoyen hollandais. Celui-ci transforme les lieux en une filature de coton, "L'ancienne". Ce nouvel industriel crée également une fonderie de fonte de fer et y adjoint des ateliers de construction de machines à filer.
En 1801, "une maladie, portant les symptômes de l’épidémie, s’est manifestée, dans les premiers jours de ce mois, à Saint-Lubin-des-Joncherets. D’après un arrêté du sous-préfet, deux officiers de santé se sont transportés dans la commune le 8 de ce mois. Ils ont reconnu que la maladie ne datait que de vingt à vingt-deux jours ; qu’elle pouvait faire des progrès, si le temps pluvieux continuait ; que néanmoins elle ne paraissait pas s’étendre, mais qu’elle avait des caractères plus alarmants à Nonancourt. Ils ont attribué cette maladie aux brouillards qui séjournent habituellement, cette vallée devenant très serrée dans la partie qui est environnée de côtes et garnie de bois et d’arbres qui empêchent la libre circulation ; à la malpropreté et à l’extrême pauvreté des habitants. Pour en prévenir les effets, ils ont ordonné que les rues fussent souvent lavées et nettoyées ; que l’on répandit du vinaigre dans l’appartement du pauvre ; qu’on brûla dans les cheminées des bois et plantes odoriférantes, tels la genièvre…"[24].
L’activité de la filature cesse en 1830. Mademoiselle Grace-Valentine Sykes, fille de l'industriel, épouse un Anglais, William Waddington, qui est naturalisé français en 1816 et continue l'œuvre de son beau-père décédé le . La société Waddington frères (MM. Thomas et Frédéric Waddington, fils de William) construit sa première usine à Saint-Lubin-des-Joncherets à la Paqueterie. D'autres entreprises vont s'installer dans la ville, notamment l'entreprise Vulliamy et celle des Tapis Renard, la famille Renard ayant fait construire le château du Haut-Venay vers 1880. Cette prospérité industrielle a fait de la vallée de l'Avre le premier centre industriel de la région, dépassant Dreux.
Tous les sièges sont pourvus lors de ce premier tour par la liste unique de Pascal Artechea « Unis pour Saint-Lubin »[29].
La création de lotissements, l'installation d'entreprises et l'établissement d'une grande surface permettent à la commune un certain essor économique.
L'église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 1913[1].
Ce château privé du XVIIe siècle fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [2].
Le parc arbore des platanes d'orient plantés aux environs de 1720 et labellisés Arbres remarquables de France en 2020[35],[36].
La chapelle de l'Ermitage se situe rue de l'Hermitage, au bord d'un bras de l'Avre[37].