Serge Sarkissian Սերժ Սարգսյան | ||
Portrait officiel de Serge Sarkissian. | ||
Fonctions | ||
---|---|---|
Premier ministre d'Arménie | ||
– (6 jours) |
||
Élection | ||
Président | Armen Sarkissian | |
Gouvernement | Serge Sarkissian III | |
Coalition | HHK-FRA | |
Prédécesseur | Karen Karapetian | |
Successeur | Karen Karapetian (intérim) Nikol Pachinian |
|
– (1 an et 5 jours) |
||
Président | Robert Kotcharian | |
Gouvernement | Serge Sarkissian I et II | |
Prédécesseur | Andranik Margarian | |
Successeur | Tigran Sarkissian | |
Président de la république d'Arménie | ||
– (10 ans) |
||
Élection | 19 février 2008 | |
Réélection | 18 février 2013 | |
Premier ministre | Tigran Sarkissian Hovik Abrahamian Karen Karapetian |
|
Prédécesseur | Robert Kotcharian | |
Successeur | Armen Sarkissian | |
Ministre de la Défense | ||
– (6 ans, 10 mois et 15 jours) |
||
Premier ministre | Andranik Margarian | |
Gouvernement | Margarian I et II | |
Prédécesseur | Vagharchak Haroutiounian | |
Successeur | Mikael Haroutyounian | |
– (1 an, 8 mois et 26 jours) |
||
Premier ministre | Hrant Bagratian | |
Gouvernement | Bagratian I | |
Prédécesseur | Vazgen Manoukian | |
Successeur | Vazgen Sargsian | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Serge Azati Sarkissian | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Stepanakert (URSS) | |
Nationalité | arménienne | |
Parti politique | HHK | |
Diplômé de | Université d'État d'Erevan | |
Religion | Église apostolique arménienne | |
|
||
|
||
Premiers ministres d'Arménie Présidents de la république d'Arménie |
||
modifier |
Serge Sarkissian[a] (en arménien : Սերժ Սարգսյան) aussi écrit Serge Sargsyan[1] est un homme d'État arménien, né le à Stepanakert[2], alors en RSS d'Azerbaïdjan, Premier ministre d'Arménie de 2007 à 2008, puis président de la République de 2008 à 2018 et à nouveau brièvement Premier ministre en 2018.
Ministre de la Défense de 1993 à 1995 sous le gouvernement de Hrant Bagratian, puis de 2000 à 2007 sous celui d'Andranik Margarian, il devient Premier ministre le , à la mort de celui-ci.
Il remporte ensuite l'élection présidentielle de 2008 ainsi que celle de 2013 avec l'appui du Parti républicain d'Arménie qu'il dirige depuis .
Redevenu Premier ministre en 2018 à l'issue de son mandat présidentiel et après avoir fait adopter une réforme constitutionnelle qui transforme le régime présidentiel en régime parlementaire, il démissionne six jours plus tard à la suite de la révolution arménienne de 2018, organisée contre la corruption et l'incarcération d'opposants politiques.
Serge Sarkissian est né le à Stepanakert dans le Haut-Karabagh (à l'époque oblast autonome du Haut-Karabagh au sein de la RSS d'Azerbaïdjan). Il entre en 1971 à l'université d'État d'Erevan, sert dans les forces armées soviétiques de 1972 à 1974 puis obtient son diplôme de philologie en 1979[2].
Sarkissian commence sa carrière professionnelle en 1975 à l'usine d'éléments électriques où il travaille jusqu'en 1979. Il commence alors sa carrière politique en entrant au comité de l'association jeunesse du Parti communiste de la ville de Stepanakert. Il gravit les échelons jusqu'à devenir premier secrétaire du comité régional du Haut-Karabagh.
En 1990, Sarkissian devient député au Conseil suprême d'Arménie, puis après l'indépendance du pays en 1991, exerce, sous la présidence de Levon Ter-Petrossian, la fonction de ministre de la Défense de 1993 à 1995. Après avoir pris la tête du Département de la Sécurité d'État en 1995, il sera ministre de l'Intérieur et ministre de la Sécurité nationale jusqu'en 1999[2].
Robert Kotcharian, élu président de la République le , nomme Sarkissian au poste de chef d'État-major en 1999, puis de ministre de la Défense en 2000[2].
Après la mort d'Andranik Margarian le [3], à six semaines de l'élection législative du , Sarkissian est choisi le suivant pour le remplacer au poste de Premier ministre. Après les élections législatives, il est confirmé à ce poste le jusqu'au , date à laquelle il remporte l'élection présidentielle[2].
Serge Sarkissian est membre du Parti républicain depuis 2006. Il prend la présidence de son Conseil en juillet de la même année puis est élu à la présidence du parti en [2].
Sarkissian a remporté l'élection présidentielle du dès le premier tour avec 52,82 % des voix selon les résultats définitifs de la Commission électorale centrale[4], mais l'opposition, emmenée par Levon Ter-Petrossian (président de 1991 à 1998), crie au scandale et à la fraude massive[5]. Selon les observateurs envoyés par l'OSCE, ces élections auraient pourtant grandement satisfait aux standards internationaux[6].
Le , peu après la révolution arménienne de 2018, Robert Kotcharian est accusé de « rupture de l'ordre constitutionnel », accusation pour laquelle il risque 15 ans de prison, pour des soupçons de fraudes électorales lors de l'élection présidentielle arménienne de 2008 en faveur de Serge Sarkissian[7]. Il est arrêté le lendemain 27 juillet[8].
Candidat lors de l'élection présidentielle du , Sarkissian la remporte dès le premier tour avec 58,64 % des votes[9].
Après avoir quitté la présidence le au terme de son deuxième mandat de cinq ans, Serge Sarkissian est élu Premier ministre le suivant par le Parlement avec 77 voix contre 17, sur proposition de son successeur au poste de président, Armen Sarkissian[10]. Il avait pourtant précédemment promis de ne pas briguer ce poste[11]. Il forme son gouvernement le . En réaction, des manifestations sont organisées à partir du [12] par le chef de l'opposition, Nikol Pachinian, qui est finalement arrêté[13].
Il présente sa démission le , face à la révolution arménienne de 2018 qui secoue depuis onze jours le pays[14]. Nikol Pachinian est libéré dans la foulée ainsi que deux autres députés arrêtés la veille. Lors de l'annonce de sa démission, Sarkissian déclare que « Nikol Pachinian avait raison. Et moi, je me suis trompé. Le mouvement de la rue ne voulait pas que je sois Premier ministre. Je satisfais votre demande et je souhaite paix et harmonie à notre pays »[15]. Il ajoute qu'il n'a pas voulu utiliser la force pour disperser les manifestants[16]. Le premier vice-Premier ministre Karen Karapetian redevient Premier ministre par intérim[17].
Alors que le Parti républicain d'Arménie avait renoncé à présenter un candidat, Pachinian est le seul candidat en lice pour lui succéder[18]. Le , l'Assemblée nationale rejette sa candidature par 45 voix pour et 55 contre[19]. Le jour même, Edouard Charmazanov, porte-parole du Parti républicain et vice-président du Parlement, avait déclaré qu'« après la rencontre insatisfaisante d'hier, je suis convaincu que monsieur Pachinian ne peut pas être Premier ministre »[20].
Finalement le , des membres du Parti républicain suggèrent que lors de la nouvelle session d'investiture programmée le , le parti pourrait voter en faveur de Nikol Pachinian[21]. Le , Nikol Pachinian est élu Premier ministre d'Arménie par 59 voix favorables, soit six de plus que la majorité minimum requise[22]. Le président du groupe parlementaire du Parti républicain Vagram Bagdassarian affirme avoir fait primer « la stabilité du pays »[23].
Le , il est inculpé pour corruption et interdit de quitter le pays[24].
Son procès débute le [25].
Serge Sarkissian se marie en 1983 avec Rita Dadaian, professeur de musique à Stepanakert, née en 1962 et décédée le de la maladie à coronavirus 2019[1]. Le couple donne naissance à deux filles, Anouch et Satenik. Sarkissian est également grand-père d'une petite-fille, Mariam, et deux petits-fils, Ara et Serge[2].