Tourelle des Perdrix, feu d'entrée du port de Loctudy et de la rivière de Pont-l'Abbé, Bretagne

La signalisation maritime est constituée par l'ensemble des dispositifs mis en place pour aider la navigation maritime. L'objectif de cette signalisation est de :

Ces dispositifs peuvent être visuels, sonores ou radioélectriques : ce sont les phares, les balises, le GPS, le Loran C, etc.

La mise en place et l’entretien du système de signalisation sont encadrés par la convention « SOLAS 74 » (règle no 13 du chapitre V) de l’OMI qui dispose que les gouvernements contractants doivent assurer l'installation et l'entretien d'aides à la navigation lorsque ces mesures se justifient par l'intensité de la navigation et par le degré de risque et qu'ils doivent également s'assurer que les renseignements relatifs à ces aides seront mis à la disposition de tous les usagers. Cette convention a été ratifiée par pratiquement tous les pays ayant une façade maritime.

En France l’entretien et la diffusion des informations sur les dispositifs de balisage et de navigation sont assurés par le service des Phares et balises. Celui-ci maintient environ 8 000 dispositifs de balisages dont 3 300 phares et feux, 2 300 bouées, parmi lesquelles 1 100 sont lumineuses et 3 systèmes de radionavigation. La densité du dispositif n'est pas uniforme : très dense en Bretagne, où la navigation présente des difficultés particulières, peu important en Méditerranée où les côtes sont généralement accores.

Les dispositifs d'aide à la navigation

Les dispositifs d'aide à la navigation sont constitués principalement :

Classifications des phares et des feux en France

Feux d’entrée de port du Palais à Belle-Île-en-Mer

Les phares et feux sont classés en trois catégories :

Pour qu'un phare ou un feu soit vu de loin, il faut que son foyer lumineux soit placé haut (ce qui réduit l'effet de la rotondité de la terre) et que le faisceau lumineux soit puissant. La combinaison de ces 2 éléments définit la portée du feu ou du phare.

En France, le service des Phares et balises de France, distingue phares et feux de la manière suivante. Un phare doit présenter 2 des 4 caractéristiques suivantes :

En France métropolitaine et dans les DOM-TOM, 150 phares répondent à ces critères. Les autres sont classés dans la catégorie des feux.

Le balisage

Article détaillé : balisage.

Le balisage est constitué des tourelles fixes situées à terre ou en mer, de bouées flottantes et d'amers. Ces balises indiquent les dangers en mer et délimitent les chenaux d'accès aux ports.

Les tourelles et les bouées peuvent émettre un signal lumineux de nuit, de portée réduite, permettant leur identification.

Les balises, comme les feux et les phares, peuvent être équipées d'émetteurs sonores pour permettre leur localisation par temps de brume.

Les aides à la navigation radioélectrique

Les aides à la navigation radioélectrique permettent à l'aide d'un récepteur dédié installé dans le navire de capter les signaux de plusieurs stations émettrices (stations terrestres ou satellites). La position du navire est déduite automatiquement en exploitant les relèvements et/ou distances des différents émetteurs. Les systèmes en usage aujourd'hui sont :

Historique de la signalisation maritime

Les phares antiques

Article détaillé : Phares antiques.

Avec l'essor rapide du commerce maritime, Phéniciens et Grecs utilisent très vite des feux pour baliser les passages dangereux. Les Romains équipent un grand nombre de ports de tours lumineuses.

Le plus célèbre phare antique est celui que fit construire Ptolémée Ier, roi d'Égypte, sur l'île de Pharos, face à Alexandrie. Le phare d'Alexandrie, mesurant 135 mètres de haut, a été l'une des Sept Merveilles du monde. La tour aujourd'hui disparue a laissé son nom aux phares actuels.

Les premières balises

À partir du XVe siècle les premières balises sont installées dans les estuaires et rivières pour indiquer les chenaux aux navires ainsi que les dangers.

XVIIe siècle : Les premiers phares français

Après une longue éclipse, la construction des phares est relancée à la fin XVIIe siècle.

Le plus vieux phare de France, le phare de Cordouan, est construit dans l’estuaire de la Gironde en 1584.

Le plus ancien phare breton est celui du Stiff sur l’île d’Ouessant, mis en service en 1700[1].

1823 L’invention de Fresnel révolutionne les phares

Lentille de Fresnel

Fresnel révolutionne la signalisation maritime en concentrant les rayons lumineux par réfraction avec de grandes lentilles à échelons au lieu du système existant qui réfléchissait la lumière sur des miroirs paraboliques : la lentille de Fresnel. Il met au point son invention à l'Arc de Triomphe, à Paris, et l'installe pour la première fois dans le phare de Cordouan.

XIXe siècle : la phase d'expansion

De nombreux phares sont construits en France au cours du XIXe siècle : on compte 24 phares en 1800, 361 en 1883.

1912 La Révolution de la TSF

L’Heure universelle, qui permet de recaler l’horloge de bord utilisée pour mesurer la longitude, est diffusée sur les ondes depuis la tour Eiffel.

Vers 1940, le développement des aides radio-électriques

Durant la Seconde Guerre mondiale, grâce à l’évolution rapide de l’électronique et aux efforts de recherche liés aux besoins militaires, sont développés :

Jusqu’en 2000, le dispositif de signalisation des côtes françaises va comprendre plusieurs systèmes nationaux ou internationaux d'aides radioélectriques à la navigation (ARN), qui se sont développés depuis les années 1950 (radiophares, RANA, TORAN, LORAN C puis DGPS). Ces dispositifs ne couvrent généralement qu'une partie du domaine maritime. Ils répondent à des besoins parfois distincts de la sécurité de la navigation maritime (activités économiques de pêche, dragage, hydrographie, besoins militaires).

1980, la normalisation des systèmes de balisage

Une trentaine de systèmes de balisage coexistaient dans le monde au XXe siècle. L’Association internationale de la signalisation maritime (AISM) fait adopter en 1980, lors d’une conférence à Tokyo, un système de balisage normalisé dit AISM. Les océans sont répartis en deux zones de balisage. La zone A (Europe, Afrique, Océanie, Asie sauf Japon, Corée et Chine) et la zone B (Amériques, Pacifique, Japon, Corée, Philippines) dans laquelle les couleurs du balisage latéral sont inversées.

1985 La mise en place du GPS (Global Positionning Service)

L'arrivée du GPS en 1985 rend obsolètes les autres systèmes d'aide radio électriques qui vont petit à petit disparaitre. Aujourd'hui ne subsiste que le LORAN C.

Les développements récents en France

Cette section doit être actualisée. Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés. Améliorez-la ou discutez-en.Raison : Les informations sont antérieures à 2004.
L'automatisation des phares

Les phares sont progressivement automatisés pour réduire les coûts et parce que la technologie permet désormais de garantir leur fiabilité sans une présence humaine permanente. Le premier phare automatisé en France est le phare d’Ar Men qui perd ses gardiens en 1990. Le dernier phare automatisé sera le phare de Kéréon le .

Galileo

Le futur système européen de positionnement par satellites Galileo, lorsqu'il deviendra opérationnel vers 2010, devrait s'intégrer aux systèmes de radio-navigation d'aide à la navigation.

L'expérimentation de l'AIS

Le service des Phares et balises teste le Système d’information automatique (AIS acronyme de Automatic Identification System) en vue de son application au balisage. Ce système, aujourd'hui généralisé sur les navires de commerce, permet, grâce à un émetteur récepteur VHF, d'identifier, de localiser et de connaître la route de chaque navire. Ce service est utilisé en premier lieu par les stations terrestres chargées de surveiller le trafic des routes commerciales fréquentées. Il permet également de prévenir les collisions, chaque navire disposant des informations précitées dans sa zone de navigation.

Notes et références

  1. « Le Phare du Stiff, Ouessant », sur Penn Ar bed (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes