(fig. 1) Parcellisation lobaire de la face externe de l'hémisphère gauche.
En neuroanatomie, un sillon ou sulcus en latin scientifique (pl. sulci) est une dépression linéaire de la surface du cortex. Les dépressions les plus importantes sont aussi appelées des scissures.
Les sillons qui apparaissent les premiers lors du développement embryonnaire formeront les sillons primaires ou scissures[1].
Ils sont faciles à identifier chez tous les individus et servent à définir les frontières entre les lobes cérébraux (lobes frontal/pariétal, frontal/temporal, etc.).
La scissure interhémisphérique est la première à apparaître puis viennent la scissure de Sylvius (à partir de la 10e semaine de gestation) et la scissure de Rolando (vers la 20e semaine).
Sillons variables et constants
(fig. 2) Sillons constants de la face latérale, Bleu : lobe frontal, Jaune : lobe pariétal, Rose : lobe occipital, Vert : lobe temporal
(fig. 3) Sillons de la face interne (de l'intérieur de la scissure interhémisphérique)
(fig. 4) Face inférieure (sans le cervelet)
La topologie fine des sillons cérébraux est très variable d'un individu à l'autre mais il est possible d'identifier des figures constantes se retrouvant chez tous les sujets[2]. Ce sont ces sillons constants qui serviront à définir une parcellisation des hémisphères en lobes et en gyri.
Il faut savoir que ce sont des frontières théoriques car souvent, les sillons forment des dépressions linéaires discontinues, interrompues par des plis de passage.
En s'inspirant de la présentation de Houdé, Mazoyer et Tzourio-Mazoyer[1], l'anatomie corticale externe peut être décrite ainsi :
Parcellisation des lobes cérébraux
Sillons permettant la parcellisation lobaire de la face externe
Scissure de Sylvius, ou sillon latéral (en terminologie internationale) traverse le cerveau horizontalement en montant vers l'arrière
Scissure de Rolando, ou sillon central (en term. inter.), traverse le cerveau verticalement, perpendiculairement à la scissure de Sylvius
Sillons permettant la parcellisation de la face inférieure
Sur la surface inférieure des hémisphères, le lobe temporal n'a pas de limite marquée avec le lobe occipital.
Les gyrus fusiforme et lingual appartiennent à la fois à ces deux lobes.
Pour se repérer sur la face externe (fig. 2), il faut partir de la profonde scissure de Sylvius courant d'avant en arrière et chercher perpendiculairement trois sillons : au centre, on a le sillon central, entouré du sillon précentral et du sillon postcentral.
On trouve ensuite sur l'avant deux sillons perpendiculaires à ces derniers (plus ou moins continus): les sillons frontaux supérieur f1 et inférieur f2.
Sur l'arrière, un sillon perpendiculaire, le sillon intrapariétal.
En dessous de la scissure de Sylvius, on observe deux sillons parallèles à cette scissure, les sillons temporaux supérieur t1 et inférieur t2.
(fig. 5) Sillons sur la face latérale de l'hémisphère (dessin à la main d'après une pièce anatomique mettant en évidence la discontinuité des dépressions formant les sillons).(fig. 6) Sillons sur la face médiane.(fig.7) Sillons sur la face ventrale.(fig. 8) Sillons de la face postérieure.
Sillon intrapariétal circule vers l'arrière perpendiculairement au sillon postcentral (fig. 2 et 5).
On trouve en dessous de ce dernier, le rameau ascendant terminal de la scissure de Sylvius et le rameau ascendant terminal du sillon temporal supérieur. Ces derniers permettent en général de localiser les gyrus supramarginal et angulaire.
Sillons du lobe occipital
Sillon occipital antérieur de Wernike (fig. 5), profond et variable, sépare latéralement le lobe temporal du lobe occipital.
Sillon occipital transverse (o2), monte du pôle occipital et peut s'anastomoser avec le sillon intra-occipital.
Sillon occipital inférieur (o3), sillon inconstant, parfois en plusieurs parties, qui suit un trajet horizontal, souvent dans le prolongement postérieur du sillon temporal inférieur.
Scissure collatérale sur la face interne et inférieure du lobe temporal, sillon constant et profond, se développe d'arrière en avant à partir du pôle occipital.
L'insula est une partie du cortex située dans la profondeur de la scissure de Sylvius et non visible sur la face externe des hémisphères.
Sillon marginal supérieur et antérieur qui séparent l'insula du lobe frontal.
Sillon marginal postérieur sépare l'insula du lobe temporal.
Sillon central de l'insula est un sillon constant séparant les trois premiers gyrus de l'insula des deux derniers, plus longs et horizontaux.
Sur la face supérieure du lobe temporal dans la scissure de Sylvius, non visible de l'extérieur, se trouvent plusieurs sillons délimitant le gyrus de Heschl et le planum temporale, séparés par le sillon de Heschl.
Références
↑ a et bOlivier Houdé, Bernard Mazoyer, Nathalie Tzourio-Mazoyet, Cerveau et psychologie Introduction à l'imagerie cérébrale anatomique et fonctionnelle, puf, .
↑Ono, Kubick et Abernathey, Atlas of the Cerebral Sulci, Thieme Medical Publishers, Stuttgart,
Hanaway, Woolsey, Gado, Roberts, Atlas du cerveau, un guide visuel du système nerveux humain, De Boeck université,
Vincent Di Marino, Yves Etienne, Maurice Niddam, Atlas photographique en couleur du système nerveux central, Spinger, , 286 p.