Simon MayrGiovanni Simone Mayr
Description de l'image Mayr, Simon - Italian composer.jpg.
Nom de naissance Johann Simon Mayr
Naissance
Mendorf, Drapeau de l'Électorat de Bavière Électorat de Bavière
Décès (à 82 ans)
Bergame, Drapeau du Royaume de Lombardie-Vénétie Royaume de Lombardie-Vénétie
Activité principale Compositeur

Johann Simon, dit Giovanni Simone, Mayr (né à Mendorf près d'Altmannstein (électorat de Bavière) le et décédé à Bergame le ), est un compositeur d'origine allemande.

Longtemps oublié, son œuvre est aujourd'hui considérée comme un chaînon significatif entre la tradition de l'opéra italien incarnée par Giovanni Paisiello et le bel canto romantique de Gioachino Rossini. Il a en outre contribué à introduire dans la musique italienne certains des apports de la musique germanique, notamment la science de l'harmonie et une attention accrue portée à l'orchestration.

Biographie

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Formation

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Né en Bavière, Mayr est le deuxième des cinq enfants d'un organiste et maître d'école[1] de village, Joseph Mayr (1738–1807) et de sa femme Maria Anna Prantmayer, fille d'un brasseur d'Augsbourg. Son père lui donne ses premières leçons de musique[2], discipline pour laquelle il montre des dispositions précoces : à sept ans, il savait chanter à vue et à neuf il est déjà un pianiste confirmé, exécutant notamment les œuvres de Johann Schobert. Très jeune, il commence à composer des lieder et devient membre du chœur de l'église où son père tient l'orgue. Il poursuit l'étude de la musique très largement en autodidacte, apprenant lui-même à jouer de divers instruments à cordes et à vent.

En 1769, il est envoyé parfaire sa formation au monastère bénédictin de Weltenbourg. Il en sort en 1774, pour entrer comme boursier chez les Jésuites d'Ingolstadt où il fait ses humanités en grammaire et en philosophie. Grâce à la protection du baron Thomas Maria de Bassus (it), il est admis à l'université d'Ingolstadt en 1777, inscrit successivement en rhétorique et en logique (1778-1779), en médecine (1780-1784) et enfin en droit (1784-1785)[2],[3]. Le baron de Bassus l'aurait employé comme professeur de musique dans son château de Sandersdorf (de)[1],[4], et il gagnait également sa vie en tenant l'orgue dans une église. En 1786, il publie à Ratisbonne sa première partition, un recueil de 12 lieder (Lieder bei dem Clavier zu singen).

Plusieurs auteurs soutiennent que, pendant ses études à Ingolstadt, Mayr fut en relations étroites avec les Illuminés de Bavière fondés par Adam Weishaupt et le baron de Bassus, dont les doctrines, tout comme les idéaux des Lumières dont elles sont inspirées, eurent une influence sur le développement de sa carrière musicale[5]. Mayr aurait été affilié aux Illuminati sous le nom d’Aristotiles et aurait également été franc-maçon[6],[7].

Après avoir quitté l'université, Mayr aurait tenu l'orgue de l'église des Augustiniens d'Ingolstadt, puis de la cathédrale en 1787[8]. En 1787 (ou 1786), il se rend en Italie pour compléter sa formation musicale. Il aurait suivi le baron de Bassus qui, après le séquestre de ses biens en Bavière, était allé s'installer en Suisse dans le canton des Grisons, à Poschiavo et, de là, serait passé en Valteline[6]. En , il compose une messe et des vêpres pour la fête annuelle du sanctuaire de Tirano en Lombardie[6]. À Bergame, il étudie auprès de Carlo Lenzi, maestro di cappella[2], avant d'aller à Venise en 1790, grâce à la protection du chanoine-comte Pesenti, pour étudier auprès de Ferdinando Bertoni, maître de chapelle de la Basilique Saint-Marc, composant essentiellement de la musique religieuse, notamment des oratorios pour l'hôpital des Mendicati, dont le premier s'intitule Jakob a Labano fugiens.

Premiers opéras et premiers succès

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À Venise, Mayr fait la connaissance de Piccinni, revenu dans la cité des Doges en 1793 et de Peter von Winter, qui l'encouragèrent à écrire pour la scène lyrique. C'est à la Fenice – où l'on pense qu'il devait jouer plusieurs années dans l'orchestre comme altiste – qu'il produit son premier opéra, Saffo (1794)[2]. Son deuxième ouvrage, Lodoïska (1796), sur un sujet déjà traité par Cherubini, remporte un succès honorable et son premier opera buffa, Un pazzo ne fa cento, la même année, lui apporte la reconnaissance. Son premier véritable triomphe vient avec Ginevra di Scozia, donné en 1801 à Trieste.

Bientôt, ses opéras sont représentés dans toute l'Italie et dans toute l'Europe. Il reçoit des commandes de Milan (13 opéras), de Rome, de Florence, de Naples, de Venise (31 opéras) et de nombreux autres théâtres italiens, et ses ouvrages sont donnés également à Paris, Vienne, Londres, Dresde et Berlin. Il compose quelque soixante-dix opéras dont plusieurs eurent du succès. Le plus célèbre reste Medea in Corinto (de) créé au Teatro San Carlo de Naples en 1813.

Il épouse Angiola Venturali, fille d'un marchand vénitien, mais celle-ci meurt l'année suivante, en donnant naissance à leur enfant, qui meurt avant son premier mois. En 1804, il épouse la sœur cadette de sa première femme, Lucrezia Venturali († 1844), avec qui il eut une fille unique, Nina, en 1805[2], qui eut elle-même des descendants[9].

L'enracinement à Bergame

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En 1803, il succéda à son maître Lenzi comme maître de chapelle de la Basilique Santa Maria Maggiore de Bergame, fonction qu'il devait conserver jusqu'à sa mort, déclinant toutes les propositions qui lui furent faites pour aller occuper d'autres postes plus prestigieux qu'on lui offrit à Vienne, Saint-Pétersbourg, Lisbonne, Londres (1807), ainsi qu'à Milan, Novare, Dresde et à Paris à la cour de Napoléon Ier (1805).

Cette stabilité fit de lui le personnage central de la vie musicale de Bergame, qui était particulièrement riche. Il y organisa des concerts, faisant notamment connaître la musique de Haydn, Mozart et Beethoven et fonda en 1805 les célèbres « Leçons charitables de musique » (Lezioni caritatevoli di musica) qui permettaient de former douze jeunes gens issus de familles pauvres. Elles permirent de découvrir le talent du jeune Gaetano Donizetti, qui lui resta toujours fidèle et ne cessa de reconnaître sa dette vis-à-vis de son ancien professeur. Ainsi, en 1840, lorsque la ville de Bergame lui rendit hommage en donnant une représentation de L'esule di Roma, Donizetti insista pour prendre Mayr dans sa loge afin que son vieux maître reçût sa part des applaudissements[10].

En 1809, Mayr fonda le « Pieux institut musical » (Pio istituto musicale), une institution charitable de secours aux musiciens nécessiteux et à leurs familles. En 1822, il participa à la création de l'Union philharmonique (Unione filarmonica), association de musiciens professionnels et amateurs et, en 1823, il fut élu président de l’Ateneo di scienze, lettere ed arti (Académie des sciences, lettres et arts de Bergame), poste qu'il occupa pendant une dizaine d'années.

Avec l'avènement de Rossini, les compositeurs d'opéras de la génération de Mayr se retrouvent brutalement éclipsés. Mayr se détourne progressivement de la scène lyrique pour se consacrer à nouveau à la musique sacrée et davantage à l'enseignement. D'autant plus qu'il est atteint de cataracte, il voit sa vue décliner à partir de 1822. Après une opération ratée, il devient complètement aveugle en 1826. Il donne son dernier opéra, Demetrio, en 1824. Il rend visite à sa sœur en Bavière en 1838, après quoi il ne quitte plus Bergame.

Il meurt d'une attaque à l'âge de 82 ans et est enterré dans la Basilique de Bergame, à peu de distance de son élève Donizetti.

Œuvres

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Mayr totalise quelque 600 œuvres dont environ 70 opéras.

Opéras

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Musique vocale profane

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Cantates profanes

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Autre musique vocale profane

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Musique sacrée

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Oratorios et drames sacrés

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Autre musique sacrée

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Musique instrumentale

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Musique symphonique

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Musique de chambre

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Œuvres pour clavier

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Postérité

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Notes et références

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  1. a b c et d guildmusic.
  2. a b c d et e Grove 2001.
  3. Fétis 1868, Selon d'autres sources, il serait entré à l'université en 1781 et y aurait étudié la théologie et le droit canon, p. 41.
  4. Massimo Lardi, Il barone de Bassus, L'ora d'oro, Poschiavo 2009, p. 285-293.
  5. Ces auteurs se fondent notamment sur les notes ou zibaldone compilées par Mayr vers la fin de sa carrière (Source : Wikipédia anglophone). Ils font également observer que l'interruption de ses études universitaires en 1785 coïncide avec l'expulsion des étudiants suspectés d'illuminisme de l'université d'Ingolstadt.
  6. a b et c italianopera.
  7. Massimo Lardi, Il barone de Bassus, L'ora d'oro, Poschiavo 2009, p. 426.
  8. selon Girolamo Calvi dans une notice biographique de Mayr publiée au XIXe siècle dans La Gazette musicale de Milan.
  9. donizettisociety.
  10. Ce n'est pas un hasard si Bergame avait choisi, pour rendre hommage à l'enfant du pays, un ouvrage de 1828 dans lequel l'enseignement et l'influence de Mayr sont encore sensibles, depuis le choix du sujet tiré de la Rome antique jusqu'à l'orchestration en passant par l'écriture vocale.

Voir aussi

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Bibliographie et sources

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Liens externes

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