Students for a Democratic Society
Histoire
Fondation
Dissolution
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Sigle
(en) SDSVoir et modifier les données sur Wikidata
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Students for a Democratic Society (SDS, Étudiants pour une société démocratique) est une organisation étudiante américaine qui s'est inscrit dans le mouvement étudiant de contestation des années 1960. Mouvement emblématique de la « New Left », qui refusait à la fois la soumission au bloc de l'Est et l'anticommunisme traditionnel de la gauche libérale américaine, cette organisation se développa rapidement à partir de 1965 avant de prononcer sa dissolution lors de sa dernière convention en 1969.

La SDS a fédéré le radicalisme étudiant dans le contexte de l'opposition à la guerre du Viêt Nam et a influencé profondément l'ensemble des organisations étudiantes qui lui ont succédé. Les notions de démocratie participative et d'action directe, ainsi que sa manière de s'organiser se retrouvent peu ou prou dans les différents groupes d'activisme étudiant au niveau national. Toutefois, aucune organisation étudiante de gauche n'a jamais atteint l'envergure de la SDS (100 000 membres en novembre 1968, quelques mois après la Convention nationale démocrate de 1968 à Chicago) ni n'a duré aussi longtemps.

Déclaration de Port Huron

La Déclaration de Port Huron (Port Huron Statement) est un texte rédigé à l'origine par un militant pour les droits civiques aux États-Unis, Tom Hayden. Présenté en juin 1962 à la convention d'un mouvement d'étudiants dénommé Students for a Democratic Society dans une localité de l'État américain du Michigan, Port Huron, il est discuté puis adopté pour devenir une référence de la Nouvelle Gauche américaine[1],[2],[3].

Convention de juin 1969

Effectifs du SDS
Date Nombre de membres Nombre de sections
3 000[4]
15 000[4]
automne 1967 30 000[5] 250 sections[5]
100 000[5] 350 à 400[5]

Depuis quelques années, le très organisé Progressive Labor Party (PL, marxiste-léniniste et qui considère que seule la classe ouvrière est révolutionnaire) fait de l'entrisme au sein du mouvement, accroissant ainsi des tensions qui conduisent à la dissolution de l'organisation lors de la convention de 1969.

La majorité forme le Revolutionary Youth Movement (RYM), qui soutient l'alliance avec les Black Panthers et de façon générale le mouvement afro-américain au niveau national, et avec les mouvements de libération nationale et tiers-mondiste à l'international[6], tandis qu'une minorité, menée par le Progressive Labor Party forme la Worker Student Alliance (en) qui prône l'immersion des étudiants au cœur des luttes ouvrières, refusant la question raciale au nom d'une conception orthodoxe de la lutte des classes[6] et qualifiant les Black Panthers de parti « bourgeois » et « réactionnaire »[7]. Les futurs membres du Weather Underground participent au RYM, ironisant sur le refus du PL de soutenir le Viet-Cong d'un côté, les Black Panthers de l'autre. À ses débuts, le Weathermen soutient ainsi à la fois le mouvement afro-américain et les mouvements anti-colonialistes, tout en étant composé exclusivement de Blancs, issus pour la plupart de la bourgeoisie progressiste de la côte est (parfois d'origine juive, comme David Gilbert (en)), à l'exception d'un américano-asiatique, Shin'ya Ono[8].

Notes et références

  1. Alexander Cockburn, « Le manifeste qui a failli changer l’Amérique : Il y a cinquante ans naissait la contre-culture », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne).
  2. http://ipr.univ-paris1.fr/spip.php?article246, par Caroline Rolland-Diamond, consulté le 12 février 2012.
  3. http://cle.ens-lyon.fr/92445260/0/fiche___pagelibre/&RH=CDL_ANG100106, par Frédéric Robert, consulté le 12 février 2012.
  4. a et b Dan Berger, Weather Underground. Histoire explosive du plus célèbre groupe radical américain, éd. L'Échappée, 2010, p. 54 (version originale : Outlaws of America: The Weather Underground and the Politics of Solidarity, Oakland : AK Press, 2006).
  5. a b c et d Dan Berger, Weather Underground. Histoire explosive du plus célèbre groupe radical américain, éd. L'Échappée, 2010, p. 92. Cite Max Elbaum, Revolution in the Air: Sixties Radicals turn to Lenin, Che and Mao, Londres, éd. Verso, 2002, p. 69.
  6. a et b Dan Berger, Weather Underground. Histoire explosive du plus célèbre groupe radical américain, éd. L'Échappée, 2010, chap. IV, p. 126 (version originale: Outlaws of America: The Weather Underground and the Politics of Solidarity, Oakland: AK Press, 2006).
  7. Dan Berger, op. cit., p. 130.
  8. Dan Berger, op. cit., p. 154.

Annexes

Article connexe

Bibliographie

Archives

Le texte intégral de la Déclaration de Port Huron : (fr) [1]

Articles

Études

Publications du SDS

Publications du gouvernement des États-Unis

Liens externes