T-26 modèle 1933
Image illustrative de l’article T-26 (char)
T-26 mod. 1933 exposé au musée du siège de Léningrad (ru) de Kirovsk (oblast de Léningrad). Ce char a été repêché en mai 2013 au fond de la Neva, dans le secteur des combats de Nevski Piatatchok.
Caractéristiques de service
Type Char léger d'infanterie
Service 1931–1945 (URSS)
1936–1953 (Espagne)
1940–1961 (Finlande)
Utilisateurs Drapeau de l'URSS Union soviétique
 République espagnole
Drapeau de l'Espagne Espagne
Drapeau de la Finlande Finlande
Drapeau de la République de Chine République de Chine
Drapeau de la Turquie Turquie
Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Drapeau de la Roumanie Royaume de Roumanie
Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie
Drapeau du Royaume de Hongrie Royaume de Hongrie
Royaume d'Afghanistan
Conflits Guerre civile espagnole
Seconde guerre sino-japonaise
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Hiver
Guerre civile chinoise
Invasion anglo-soviétique de l'Iran
Production
Concepteur Vickers-Armstrong
OKMO (en)
Année de conception 1928-1931
Constructeur Usine no 174 (Léningrad) (ru)
Usine de tracteurs (Stalingrad) (en)
Production 1931–1941
Unités produites 10 300 exemplaires (+ 1 701 châssis)
Variantes voir article
Caractéristiques générales
Équipage 3 (Chef de char, pilote, tireur)
Longueur 4,65 m
Largeur 2,44 m
Hauteur 2,24 m
Masse au combat 9,6 t
Blindage (épaisseur/inclinaison)
Type Plaques en acier rivetées
Frontal (caisse) 15 mm / °
Latéral (caisse) 15 mm / 90°
Dessus (caisse) 610 mm
Plancher (caisse) 15 mm
Frontal (tourelle) 15 mm / °
Latéral (tourelle) 15 mm / 90°
Arrière (tourelle) 15 mm / 90°
Haut (tourelle) 15 mm
Armement
Armement principal Un canon 20K mod. 1932 (ru) de 45 mm (122 obus)
Armement secondaire Une mitrailleuse DT coaxiale de 7,62 mm (2 961 coups)
Mobilité
Moteur GAZ-T-26 (type Armstrong Siddeley), à plat de quatre cylindres à refroidissement par air (6 600 cm3)
Puissance 90 ch (66,2 kW) à 2 100 tr/min
Transmission Boîte cinq vitesses avant, une vitesse arrière
Suspension Ressort à lames
Vitesse sur route 26 km/h
Vitesse tout terrain 16 km/h
Puissance massique 9,38 ch/t
Réservoir 290 L + 110 L avec réservoir externe
Autonomie 220240 km
Autonomie tout terrain 130140 km

Le T-26 est un char léger d'infanterie produit par l'URSS de 1931 à 1941, à près de douze mille exemplaires. Inspiré du Vickers 6-Ton, dont la licence de production avait été achetée aux Britanniques, c'est un des chars les plus réussis des années 1930. Il constitue l'ossature des forces blindées de l'armée rouge en 1941, mais à la suite des pertes effroyables qu'il subit lors de l'offensive allemande, il perd rapidement ce rôle face aux blindés plus modernes, et dès la mi-1942, il est relégué à des rôles secondaires.

Histoire

Cherchant à remplacer ses MS-1 vieillissants, l'Union soviétique achète en 1931 quinze chars Vickers Mark E type A à Vickers-Armstrongs, ainsi qu'une licence de production. Les blindés britanniques sont testés à l'académie de l'artillerie Dzerjinskiy, à Léningrad. Le ministère de la Guerre donne l'ordre de mettre ce véhicule en production, alors même que les études et les essais n'ont pas été réalisés. Deux prototypes, désignés TMM-1 et TMM-2, sont alors réalisés par le bureau expérimental OKMO de l'usine Bolchevik de Léningrad, sous la direction de N. V. Barikov et S. A. Ginzburg, puis la production est lancée sous la désignation de T-26 modèle 1931.

Un T-26 modèle 33 lors de la parade militaire germano-soviétique à Brest-Litovsk le 22 septembre 1939.

Le T-26, bien qu'utilisant des équipements soviétiques, est alors une copie quasiment conforme du char Vickers, dont il reprend surtout la suspension fiable constituée de deux groupes de deux bogies reliés par un ressort plat, lui-même fixé au châssis. Un barbotin à l'avant, une poulie de tension à l'arrière et quatre rouleaux porteurs complètent le train de roulement. Le moteur GAZ T-26, dérivé du moteur à six cylindres en ligne essence Armstrong-Siddeley Puma, est monté à l'arrière et entraîne les barbotins, grâce à la transmission qui traverse la gauche du poste de combat. Par rapport au modèle original, les Soviétiques ont néanmoins amélioré les tourelles : sur leur modèle, elles ont un arc de tir de 265 degrés et les mitrailleuses sont montées sur rotule. Les fentes de vision sont aussi élargies, mais les sièges de gauche restent fixes. La caisse est construite par le rivetage de plaques de blindage, le conducteur prend place à l'avant droit derrière un volet blindé.

Étroitement apparenté au Vickers à sa conception, le T-26 évolue très vite vers un char complètement différent et bien supérieur à son modèle. La configuration d'armement à deux petites tourelles utilisée sur le modèle 1931 céda la place, en 1933, à une seule tourelle armée d'un puissant canon 20K de 45 millimètres de calibre, utilisée aussi sur le BT-5. La masse du véhicule passe alors de 8,4 à 9,4 tonnes.

Quelques-uns des plus de 80 T-26 modèle 1933 livré par l'URSS à la république de Chine en 1938. Ils furent mis en service par la 200e division de l'armée nationale révolutionnaire.

Ce T-26 modèle 1933 est la version la plus prolifique du char avec 2 127 exemplaires produits entre 1933 et 1936. Ils sont engagés pour la première fois en 1934 et 1935, en Mandchourie, lors des incidents de frontière avec l'empire du Japon. Les Républicains espagnols reçoivent quant à eux 362 T-26 modèle 1933 qui sont opposés lors de la guerre d'Espagne aux Panzerkampfwagen I allemands et aux CV-33 italiens et qu'ils dominent complètement grâce à leur armement. Cependant, le T-26 se révèle à cette occasion très vulnérable aux obus des canons antichars qui commencent à apparaître, comme le PaK-36.

Au début 1938, la république de Chine en commande pour lutter lors de guerre sino-japonaise et mit en ligne environ 80 entre 1938 et 1939 au sein de sa 200e division. Celle-ci remporte plusieurs victoires mais elle allait perdre la plus grande partie de son équipement en combat mais aussi à cause de pannes irréparables liées à l’absence de pièces détachées, l’aide soviétique allant déclinant.

La nécessité d'améliorer la protection du blindé se fait jour, ce qui conduit au lancement de la production du T-26 modèle 1938, construit par soudure et non plus par rivetage, comme les modèles précédents. Le profil de la tourelle devient semi-conique, dont l'inclinaison des parois améliore la protection offerte. Par la suite, on applique cette solution aux flancs de la caisse, donnant naissance au T-26 modèle 1939 qui sera le dernier modèle de la série. Au total, 11 218 exemplaires du T-26 ont été produits en dix ans.

Les T-26 de tous les modèles participent encore aux affrontements frontaliers de Khalhin-Gol en Mongolie contre l'armée impériale japonaise en mai-août 1939, puis à l'occupation de l'est de la Pologne en 1939. Leur engagement contre la Finlande pendant la guerre d'Hiver, en 1940, montre une fois de plus que leur blindage est devenu insuffisant et ils se révèlent incapables de percer la ligne Mannerheim.

Au début de 1941, 9 665 unités sont en service dans l'armée rouge. En mai 1941, au moment de l'opération Barbarossa, elles équipent en théorie une compagnie par division de fusiliers et sont au moins aussi valables que les nombreux Panzer I et II de la Wehrmacht. Cependant, ces blindés sont souvent vieux et mal entretenus, les équipages manquent d'entraînement et sont mal commandés, et la plupart seront détruits ou abandonnés avant la fin de l'année. Ils disparaissent alors rapidement de l'inventaire soviétique, cédant la place aux nouveaux modèles alors en production, comme le T-34 ou le T-60. En revanche, les Finlandais et les Allemands, qui en avaient capturé un grand nombre, les utilisent jusqu'à la fin de la guerre, souvent dans les opérations contre les partisans.

Variantes

T-26 modèle 1938
T-26 durant la bataille de Moscou en décembre 1941.
SU-5-3 avec mortier de 152 mm, modèle 1931

Notes et références

Annexes

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Bibliographie

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