Nom de naissance | Татьяна Павловна Балашова |
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Naissance |
Saint-Pétersbourg, Empire russe |
Décès |
Bagnoles-de-l'Orne[1], France |
Activité principale | comédienne |
Activités annexes | Metteuse en scène, écrivaine, scénariste, professeure d'art dramatique |
Lieux d'activité | Paris, France |
Tania Balachova, de son vrai nom Tatiana Pavlovna Balachova (en russe : Таня Балашова, diminutif de Татьяна Павловна Балашова), est une comédienne française[2] d'origine russe, née le à Saint-Pétersbourg et morte le à Bagnoles-de-l'Orne[1] (Orne).
Elle fait ses études d'art dramatique au Conservatoire royal de Bruxelles. Tania Balachova travaille en 1928 avec Antonin Artaud, qui avait tenté une autre approche du travail de l'acteur, une utopie dont elle témoigne dans un entretien avec Bernard Dort[3], le à l'Institut d'études théâtrales de la Sorbonne[4],[5].
Durant l'Occupation, elle fait la création mondiale du rôle d'Inès Serrano, le , dans Huis clos de Jean-Paul Sartre, au théâtre du Vieux-Colombier, avec Gaby Sylvia dans le rôle d'Estelle et Michel Vitold dans celui de Garcin. Ce trio incarnera l'existentialisme sartrien.
Passionnée de pédagogie, elle commence à enseigner l'art dramatique en 1945 au théâtre du Vieux-Colombier en compagnie de Michel Vitold, puis au théâtre de l'épée de bois.Elle est très proche de la méthode du réalisme psychologique de Constantin Stanislavski ; son théâtre-école est très réputé, la formation proposée, très complète tout en rompant avec l'académisme, sera reprise par Lee Strasberg à New York au sein de l'Actors Studio fondé en 1947 où de nombreux artistes du cinéma américain recevront ce genre d'enseignement.
Une pléiade d'artistes est issue du cours Balachova : Niels Arestrup, Stéphane Audran, Darry Cowl, Robert Hossein, Tatiana Moukhine, Daniel Emilfork, Reine Bartève, Michael Lonsdale, Catherine Sellers, Antoine Vitez, Delphine Seyrig, Laurent Terzieff, Denise Péron, Véronique Nordey, Jean-Louis Trintignant, Douchka, Raymond Devos, Roger Hanin, Dominique Lavanant, Bernard Uzan, Didier Flamand, Claude Giraud, Loleh Bellon, François Berléand, Claire Magnin, Pascale de Boysson, Maurice Garrel, Daniel Ceccaldi, Josiane Balasko, Jean-Claude Dreyfus, Sylvie Joly, Pierre Arditi, Zouc, Bernard Fresson, Pierre Debauche, Anne Vernon, etc. C'est toute une génération d'acteurs et comédiens qui sera formée par Tania Balachova entre 1945 et 1973. Elle déclenchera aussi des vocations hors de l'art dramatique : la photographe Rosine Nusimovici transposera cet enseignement si particulier en l'appliquant dans son art pictural[6].
Balachova compte parmi ses collaborateurs pédagogues des comédiens, artistes et metteurs en scène de renom, comme Claude Régy[7], François Perrot, Maurice Garrel, Claude Aufaure, etc. qui assurent des cours chaque jour en divers lieux à Paris comme, le théâtre de la Gaité, le théâtre Récamier, le théâtre de Poche Montparnasse, elle-même donnant des cours jusqu'en 1973 dans son atelier personnel situé face au square des Batignolles. Le danseur Christian Uboldi[8], issu de la troupe de Maurice Béjart, anima des classes de danse contemporaine dans cette école.
Après son décès, son assistante, la comédienne Véra Gregh[9] (décédée à Antigua, Guatemala, en 2008) reprend la direction du Théâtre-école Tania Balachova qu'elle installe alors à Montmartre, avenue Junot, où la journaliste reporter et photographe guatémaltèque Maria Cristina Orive met à sa disposition les vastes locaux de sa maison (dessinée par Adolf Loos) où résidait autrefois l'écrivain Tristan Tzara.
Quelques écrits relatifs à la pédagogie[10] de Balachova ont pu parvenir à l'actrice Juliette Binoche qui a été formée par Véra Gregh. Ces documents sont publiés dans Les cahiers du cinéma en (p. 80-81).
Un de ses célèbres anciens élèves, le comédien Michael Lonsdale, témoigne de l'enseignement reçu[11].
Son père Pavel Balachoff est journaliste en Russie. Sa famille émigre en 1910 vers la Belgique. Tania Balachova s'est mariée en 1924 avec l'acteur et réalisateur belge Raymond Rouleau qu'elle a connu à Bruxelles où Boris Balachoff, son frère, était propriétaire de salles de cinéma ainsi que de la société belge Titra. Elle est la tante de Dimitri Balachoff, membre du conseil d'administration de la Cinémathèque royale de Belgique et journaliste à Bruxelles dans la presse écrite et télévisée mais également directeur de laboratoires et studios cinématographiques.
Elle meurt le à Bagnoles-de-l'Orne à l'âge de 71 ans, des suites d'une crise cardiaque[1]. Elle est inhumée au cimetière de Saint-Coulomb[12], près du camping de La Guimorais qu'elle avait fréquenté[13]. Elle est inhumée au cimetière de Saint-Coulomb, dans l'Ille-et-Vilaine[14].