Tri martolod

Single de Alan Stivell
Face B The King of the Fairies
Sortie 1971
Enregistré 1971
Genre chanson bretonne, musique bretonne
Format 45 tours
Auteur Traditionnel
Label Fontana

Singles de Alan Stivell

Tri martolod (Trois matelots en français) est une chanson traditionnelle bretonne, rendue célèbre par l'interprétation, l'arrangement et les enregistrements faits par Alan Stivell.

Il s’agit d'une ronde à trois pas que l'on rencontre sur toute la côte de Bretagne et plus particulièrement en Sud-Cornouaille. On peut également la danser en gavotte du Bas-Léon.

Les paroles commencent par l’histoire de trois jeunes marins et dérivent rapidement sur un dialogue amoureux.

Histoire

Extrait des paroles sur la coque d'un bateau à Roscoff.

Ce chant traditionnel est créé par un Breton marin-pêcheur (ou plusieurs), vers le XIXe siècle.

Dans son recueil d'airs pour cornemuses, Polig Monjarret recense la mélodie qu'il intitule Tri-ugent martolod (60 marins). Cette chanson apparaît dans divers recueils de chansons bretonnes : dès 1968 dans Sonioù Pobl (« les chants du peuple ») de Skol Vreizh puis, sous le titre "Tri Martolod", dans Kanomp uhel (« chantons haut ») édité par la Coop Breizh.

Alan Stivell découvre cette chanson dans des stages de culture bretonne à l'âge de 15 ans. Il en fait le premier arrangement folk rock entre 1966 et 1970, avec notamment une introduction à la harpe celtique cordée métal[1]. Il crée une orchestration (harpe, violon, guitares, claviers, basse, batterie), une harmonisation et un arrangement (tempo, accords, suite harmonique...). Il interprète cette chanson à l'Olympia le lors d'un concert retransmis en direct sur Europe 1. Cependant, il l'avait ajouté à son set « pour avoir un nombre de titres suffisants ! »[n 1] Aujourd'hui, il la chante à tous ses concerts, dans des versions qui diffèrent souvent avec les tournées. Dans la même période, il sort un single, avec une interprétation légèrement différente, qu'il reprendra en 1993 sur Again. Avec Pop Plinn et Suite Sudarmoricaine, c'est le titre qui a été le plus programmé en radio. Alan Stivell l'interpréta sur de nombreux plateaux de télévision.

Interprétation de la chanson en duo par Nolwenn Leroy et Alan Stivell au festival de Colmar le .

La « Gavotte de Lannilis » se danse sur l'air de la chanson[2]. Le groupe Manau s'inspire de l'enregistrement d'Alan Stivell pour créer son titre La Tribu de Dana, mais sans demander l'accord à Alan Stivell ni préciser de qui provient l'arrangement. Il sample d'ailleurs au départ l'intro de harpe d'Alan Stivell, ce que ce dernier n'apprécie pas car c'est aussi le son de la première harpe celtique construite par son père[n 2].

À son tour, Nolwenn Leroy, qui la reprend sur son album Bretonne, l'interprète sur beaucoup de plateaux télé. La chanson est nommée aux NRJ Music Awards 2012 sur TF1 dans la catégorie « chanson francophone de l'année ». Aux Victoires de la musique sur France 2, elle l'interprète dans une version plus douce, proche de celle de Yann-Fañch Kemener et Didier Squiban, avec notamment Virginie Le Furaut à la harpe celtique, Robert Le Gall au violon et Frédéric Renaudin au piano[3].

Paroles de l'une des versions

C'est la version enregistrée notamment par Alan Stivell au début des années 1970. D'autres versions, dont celle de Tri Yann, enregistrée à la même époque, sont plus longues. Le texte d'origine atteint quinze couplets.

« Tri martolod yaouank... la la la...
Tri martolod yaouank o voned da veajiñ (bis)

O voned da veajiñ, gê!
O voned da veajiñ (bis)

Gant 'n avel bet kaset... la la la...
Gant 'n avel bet kaset betek an Douar Nevez (bis)

Betek an Douar Nevez, gê!
Betek an Douar Nevez (bis)

E-kichen mein ar veilh... la la la...
E-kichen mein ar veilh o deus mouilhet o eorioù (bis)

O deus mouilhet o eorioù, gê!
O deus mouilhet o eorioù (bis)

Hag e-barzh ar veilh-se... la la la...
Hag e-barzh ar veilh-se e oa ur servijourez (bis)

E oa ur servijourez, gê!
E oa ur servijourez (bis)

Hag e c'houlenn ganin... la la la...
Hag e c'houlenn ganin pelec'h 'n eus graet konesañs (bis)

Pelec'h 'n eus graet konesañs, gê!
Pelec'h 'n eus graet konesañs (bis)

E Naoned er marc'had... la la la...
E Naoned er marc'had hor boa choazet ur walenn (bis)

Hor boa choazet ur walenn, gê
Hor boa choazet ur walenn (bis) »

Traduction française : Trois marins

Trois jeunes marins tra la la...
Trois jeunes marins s’en allant voyager (bis)

S’en allant voyager,
S’en allant voyager (bis)

Conduits par le vent tra la la...
Conduits par le vent jusqu’à Terre Neuve (bis)

Jusqu'à Terre Neuve,
jusqu'à Terre Neuve (bis)

Près des pierres du moulin, tra la la...
Près des pierres du moulin ils ont mouillé l’ancre (bis)

Ils ont mouillé l'ancre,
Ils ont mouillé l'ancre (bis)

Et dans ce moulin, tra la la...
Et dans ce moulin il y avait une servante (bis)

Il y avait une servante,
Il y avait une servante (bis)

Et elle me demande, tra la la...
Et elle me demande où nous avions fait connaissance (bis)

Où nous avions fait connaissance,
Où nous avions fait connaissance (bis)

À Nantes au marché, tra la la...
À Nantes au marché nous avions choisi un anneau (bis)

Nous avions choisi un anneau,
Nous avions choisi un anneau (bis)

Interprétations

Notes et références

Notes

  1. Bretons, n°80, octobre-novembre 2012, « L'hymne bis » : « Mais ce n'était pas un titre emblématique. Je proposais plutôt des morceaux ou des chants qui démontrent quelque chose, notamment que la Bretagne peut être moderne. Mon Tri Martolod n'était pas super rock, ce qui était un peu plus le cas pour Suite Sudarmoricaine. C'est peut-être justement ça qui a plu au plus large public. »
  2. Polémique autour d'un "sample" de "Tri Martolod" de Stivell par Manau, L'Humanité, 15 août 1998 : « L'une des choses qui m'a le plus choqué, c'est qu'ils aient pris ce son (de la harpe de son père, décédé - NDLR) qui pour moi est sacré. C'est comme si c'était le son d'un Stradivarius, mais dans la mesure où il n'y aurait eu qu'un seul Stradivarius (...). Il y a un peu quelque chose comme une profanation. Dans mon "Tri Martolod" à moi, il y a le thème traditionnel, et il y a mon arrangement musical, plus mes sons, plus mon interprétation. » Alan Stivell

Références

  1. Bretons, n°80, octobre-novembre 2012, « L'hymne bis »
  2. Gavotte de Lannilis, blog "Apprendre les danses bretonnes"
  3. Vidéo Nolwenn Leroy, Tri Martolod inédit aux Victoires de la Musique 2012
  4. Nozbreizh, extrait de la première version par Namnediz
  5. « La tribu de Dana », Le Monde, 20.08.2005, Martine Valo
  6. Anny Maurussane et Gérard Simon, Alan Stivell ou l'itinéraire d'un harper hero, Culture et Celtie, , 272 p. (ISBN 2-9526891-0-5), p. 255
  7. Vidéo Тебя Ждала par НАЧАЛО ВЕКА feat. Хелависа - (site officiel nachaloveka.ru)
  8. a et b Tahiti. "Tri Martolod" version collier de fleurs, ça vous dit ? sur letelegramme.com, 10 mars 2013
  9. Enregistrement de France 3 du concert de Nolwenn Leroy à Brest pour la St Partick
  10. « Santiano - Tri Martolod », sur youtube.com,
  11. “Dansez maintenant !” avec André Rieu, le “Roi de la Valse”, universalmusic.fr
  12. Xavier Alexandre, Le général qui fait chanter « Tri Martolod » par les chœurs de l’Armée rouge, Ouest-France, 16 mars 2012
  13. « Ensemble Choral du Bout du Monde. « Stér an dour » **** », sur Le Telegramme, (consulté le )
  14. « Dr. Peacock : reprise de "Tri Martolod" », sur Valkyries Webzine, (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

Liens externes