Les trois grandes faces nord des Alpes sont les faces nord des Grandes Jorasses dans le massif du Mont-Blanc, du Cervin dans les Alpes valaisannes, et de l'Eiger dans les Alpes bernoises. Gravies pour la première fois dans les années 1930, après de nombreuses tentatives et parfois des drames, elles sont restées la pierre de touche de l'alpinisme de difficulté.
Ces trois faces nord ont été gravies dans les années 1930 par des alpinistes allemands ou autrichiens. La face nord du Cervin (4 477 m) est gravie les et par les frères Franz et Toni Schmid[1],[2], celle des Grandes Jorasses (4 208 m), par Martin Meier et Rudolf Peters, du 28 au [3],[4], celle de l'Eiger (3 970 m) du 21 au par Anderl Heckmair, Ludwig Vörg, Heinrich Harrer et Fritz Kasparek[5],[6].
C'est Fritz Kasparek, en 1938, qui a le premier avancé la notion des trois grands problèmes alpins (« drei großen Wandprobleme »), dans l'ouvrage coécrit avec ses compagnons de cordée après la première de la face nord de l'Eiger[7]. L'expression est reprise par Anderl Heckmair pour son ouvrage de 1949 Die drei letzten Probleme der Alpen, traduit en français en 1951 sous le titre Les Trois Derniers Problèmes des Alpes[8], qui fait beaucoup pour la réputation des trois faces[9].
Le premier à avoir gravi les trois faces est Gaston Rébuffat, qui réussit en la seconde ascension de la Walker aux Jorasses, avec Édouard Frendo, la cinquième de la voie Schmid au Cervin en avec Raymond Simond, et la face nord de l'Eiger avec son client Paul Habran, Guido Magnone, Pierre Leroux et Jean Brunaud en 1952. Mais aux trois faces nord de Kasparek et Heckmair, il en ajoute trois autres dans son livre Étoiles et tempêtes (1954) et le film homonyme tourné avec Georges Tairraz et Maurice Baquet en 1955 : celles des Drus dans le massif du Mont-Blanc, du piz Badile dans la chaîne de la Bernina, et la Cima Grande di Lavaredo dans les Dolomites. Ces trois faces nord avaient aussi été gravies dans les années 1930 : la Cima Grande di Lavaredo par Emilio Comici et les frères Giovanni et Angelo Dimai les 13 et , les Drus par Pierre Allain et René Leininger en 1935, et le piz Badile par Cassin, Ratti et Esposito, du 14 au , avec Molteni et Valsecchi qui moururent d'épuisement, l'un à la montée, il fut hissé au sommet pour ne pas être laissé côté suisse, l'autre à la descente.
Face | Hauteur de la face | Hauteur du sommet | Première ascension | 1re hivernale | 1re solitaire | 1re solitaire hivernale | Record de vitesse |
Eiger | 1 800 m | 3 970 m | 1938 : Heinrich Harrer, Anderl Heckmair, Fritz Kaspareket Ludwig Vörg[6] | 1961 : Toni Hiebeler, Toni Kinshofer, Walter Almberger et Anderl Mannhard | 1963 : Michel Darbellay | 1978 : Tsuneo Hasegawa | 2015 : Ueli Steck (2 h 22)[10] |
Grandes Jorasses | 1 200 m | 4 208 m | 1935 : Martin Meier et Rudolf Peters (éperon Croz)[4] | 1963 : Walter Bonatti et Cosimo Zappelli (éperon Walker) | 1968 : Alessandro Gogna (éperon Walker) | 1979 : Tsuneo Hasegawa (éperon Walker) | 2008 : Ueli Steck (2 h 21) |
Cervin | 1 200 m | 4 478 m | 1931 : Franz Schmid et Toni Schmid[2] | 1962 : Hilti von Almen, Paul Etter | 1959 : Dieter Marchart | 1965 : Walter Bonatti (ouverture d'une voie nouvelle) | 2015 : Daniel Arnold (1 h 46)[11] |