Une turbine hydraulique est une machine tournante qui produit une énergie mécanique à partir d'eau en mouvement (cours d'eau ou marée) ou potentiellement en mouvement (barrage). Elle constitue le composant essentiel des centrales hydroélectriques destinées à produire de l'électricité à partir d'un flux d'eau. Elle a été inventée par Benoît Fourneyron en 1832, qui installa sa première machine à Pont-sur-l'Ognon[1].

Turbine hydraulique et générateur électrique, vue en coupe.
A=générateur; 1=stator ; 2=rotor;
B=turbine; 3=vannes réglables; 4=pales de la turbine; 5=flux d'eau; 6=axe de rotation de la turbine et du générateur

Classification

On distingue deux types de turbines hydrauliques : les turbines à action et à réaction.

Les turbines à action ou à impulsion transforment la pression hydraulique en énergie cinétique par un dispositif statique (injecteur), avant d'actionner la partie mobile. C'est le cas de[2] :

Dans le cas d'une turbine à réaction, la partie mobile provoque au contraire une différence de pression entre l'entrée et la sortie, telles :

La turbine Wells, qui utilise le mouvement de l'air provoqué par le mouvement des vagues à travers un tube vertical, n'est pas à proprement parler une turbine hydraulique.

Utilisation des différents types de turbine
nom rendement hauteur
de chute
débit
turbine Pelton 90 % hautes
turbine Banki 86 % faible
turbine Turgo 87 % à 90 % moyenne
turbine à vis d'Archimède 86 % basse variable
turbine à roue de pression rotatoire variable basse variable
turbine de bassin à vortex basse variable
turbine Francis 80 % à 95 % moyenne à haute
turbine Kaplan 90 % à 95 % basse fort
turbine VLH (Kaplan à ouverture variable) variable très basse faible à très faible

Choix de conception

Vitesse spécifique

La vitesse spécifique d'une turbine peut être définie comme la vitesse d'une turbine idéale, géométriquement similaire, qui produirait une unité de puissance pour une unité de hauteur de chute.

La vitesse spécifique d'une turbine est donnée par les fabricants (parmi d'autres caractéristiques), et se réfère toujours au point d'efficacité maximale. Ceci permet de réaliser des calculs précis des performances de la turbine pour une plage de hauteurs de chute et de débits.

(sans dimension)

avec :


En donnant aux constantes de cette formule la valeur numérique appropriée, la formule devient :

avec :

La vitesse spécifique ainsi calculée à partir du débit, de la hauteur de chute et de la puissance/vitesse de la génératrice, permet de définir le type de turbine à utiliser ainsi que ses dimensions.

Typiquement les machines bien conçues ont les valeurs suivantes[8] :

Les turbines réactives ont le plus haut .

Notes et références

  1. Benoit Fourneyron: inventeur de la turbine le Monde - 03/10/2011
  2. [PDF] Société Hydraulique d’Études et de Missions d'Assistance, « Dimensionnement des turbines », sur eduscol.education.fr/, (consulté le ).
  3. Ooreka, « Roue hydraulique », sur comprendrechoisir.com (consulté le ).
  4. « La turbine à vortex de Thomson », sur bea007.over-blog.com, (consulté le ).
  5. MJ2 Technologies, « Groupe turbo générateur pour très basse chute : Le concept VLH » [PDF], sur .mp-i.fr, (consulté le ).
  6. EDF, « La technologie VLH pour la future centrale hydroélectrique du Rondeau », sur lenergieenquestions.fr, (consulté le ).
  7. Concours général des lycées 2013, « L'eau, une énergie qui coule de source » [PDF], sur pedagogie.ac-aix-marseille.fr, (consulté le ).
  8. (en) James B. Calvert - Impulse Turbines: The Pelton Wheel

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Moulins avec une turbine hydraulique

- Turbine Fontaine de l'ancienne papeterie de Marnay - aujourd'hui le Musée Maurice-Dufresne.

Articles connexes

Liens externes

Pierre Crausse & François Vieillefosse, De l’eau à la lumière, un siècle d’énergie hydroélectrique en France, Toulouse, Nouvelles Éditions Loubatières, 2011, (ISBN 978-2-86266-649-5)