Le tutorat est une relation formative entre un enseignant, le tuteur, et un apprenant. Il se distingue de l'enseignement classique impliquant professeurs et élèves par une formation individualisée et flexible. Le tuteur n'a pas forcément toutes les connaissances que doit maîtriser l'apprenant au terme de sa formation car son rôle n'est pas d'apporter des réponses aux problèmes posés mais de guider l'apprentissage.

Le tutorat s'applique dans des contextes différents dans lesquels le tuteur peut avoir différents statuts. Un tuteur en entreprise aura généralement un statut juridique soumis à une réglementation stricte (qui variera selon les pays) alors que le rôle de tuteur en école pourra être pris par n'importe quel enseignant ou même étudiant.

Dans le contexte des études, on peut définir le tutorat comme une forme d'aide individualisée qui vise à apporter en dehors du contexte de la classe, une aide personnalisée aux études. Outre cette définition large, il peut prendre de nombreux aspects, notamment selon

Approche historique du tutorat

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Les pères du tutorat

Le tutorat en France sous l'Ancien Régime

C’est sous l’Ancien Régime que l’on voit en France le tutorat être mis en pratique. On l’applique en effet dans les écoles accueillant des enfants défavorisés tant pour pallier des problèmes économiques que par pédagogie. On peut citer en particulier les Écoles de Charité de Démia, l’Institut des Frères des Écoles chrétiennes, fondé par Jean-Baptiste de La Salle, ou encore la Maison royale de Saint-Louis, fondée par Madame de Maintenon en 1686. Le rôle du tutorat y est primordial :

Le tutorat à travers le monde

Le tutorat interculturel

Durant les années cinquante et soixante, les États-Unis sont confrontés à une immigration massive, composée principalement de Mexicains et de Portoricains. Ces populations forment alors des minorités ethniques. Parallèlement, une autre minorité ethnique, la population noire d’Amérique est enfin prise en considération et des politiques de déségrégation sont mises en place.

L’Europe aussi connaît à partir de ces années une forte immigration liée au développement économique caractéristique de cette période. Plusieurs pays d’Europe de l’Ouest accueillent des populations venant des pays méditerranéens sous-développés. Les enfants de ces populations sont amenés tout naturellement à être scolarisés dans leur pays d’accueil mais cela pose certains problèmes. D’abord, ils ne sont pas forcément bien acceptés. Ensuite, ils doivent apprendre une nouvelle langue, une nouvelle culture et une scolarité différentes de la leur. Ces enfants rencontrent souvent des difficultés.

Aux États-Unis comme en Europe, les enfants rencontrent les mêmes problèmes d’intégration d’autant plus que les professeurs ne savent souvent pas comment gérer ce genre de situation. C’est dans ce contexte qu’apparaît le tutorat interculturel. L’idée consiste à mettre ensemble des élèves de cultures différentes (culture d’accueil et culture étrangère ou deux cultures étrangères avec deux niveaux d’intégration) les uns (les tuteurs) chargés d’apporter aux autres (les tutorés) ce dont ils ont besoin.

Ainsi, plusieurs projets et initiatives font leur apparition. Des enfants noirs de Manhattan reçoivent des tuteurs étudiants de junior high school chargés de les aider dans leurs apprentissages, trois domaines étant concernés : les mathématiques, le vocabulaire et l’orthographe. Les enfants noirs de Boston bénéficient de cours en espagnol par des Portoricains et inversement, les enfants portoricains reçoivent des cours d’anglais. Les Indiens Navajos reçoivent des cours d’anglais par des condisciples anglophones. En Grande-Bretagne, de jeunes ressortissants du Penjab sont initiés à l’anglais par des autochtones de l’agglomération londonienne. Toutes ces initiatives ont pour ambition de favoriser l’intégration des minorités ethniques et ainsi, de prévenir des crises sociales interethniques. Les tuteurs, ayant une plus grande marge de manœuvre que les enseignants (soumis à des règles et normes précises), sont mieux placés pour parvenir à ces fins.

Au Viêt-Nam avant, le tutorat était lié aux érudits confucianistes[4].

Les fonctions du tuteur en apprentissage par problèmes

En apprentissage par problèmes lors du travail en groupe, on peut résumer les fonctions du tuteur par l'acronyme mnémotechnique C.Q.F.D : Conduire, Questionner, Faciliter, Diagnostiquer[5] :

  1. organiser le groupe et répartir les rôles
  2. prendre connaissance du document fourni
  3. comprendre et éclaircir le problème
  4. établir une liste de questions à résoudre pour traiter le problème
  5. préciser les objectifs d'apprentissage
  6. établir un plan d'action, avec un "qui fait quoi". Le tuteur intervient pour vérifier que chaque étape est validée avant de passer à la suivante. Il rappelle les objectifs finaux.
  1. connaître le niveau de compréhension des étudiants,
  2. mettre en évidence les points de désaccord
  3. éclaircir les points de blocage
  4. pousser à aller plus loin.

Les tutorats d'entrée en études de santé

Pour réaliser des études médicales, que ce soit des études de médecine, de chirurgie-dentaire, de sage-femme ou encore de kinésithérapie ou d'ergothérapie dans certaines villes, il est nécessaire de passer par la Première Année Commune aux Études de Santé, anciennement connu sous le nom de PACES. Cette année est conclue par un concours très sélectif ouvrant les portes aux différentes filières sus-citées. C'est seulement grâce à un classement en rang utile à cette épreuve que l'étudiant peut continuer d'étudier dans la voie qu'il aura choisi.

Dans certaines villes, les étudiants des années supérieures organisent des tutorats pour venir en aide aux étudiants de première année dans la préparation de ces concours.

Le tutorat dans les études d'infirmiers

Introduction

Dans le cadre de la réforme, la place du tutorat, auprès des étudiants en soins infirmiers est primordiale. Le tuteur de stage constitue un pivot essentiel dans le processus de l'alternance intégrative, son projet d'accompagnement des étudiants, en collaboration avec le Maître de stage et les professionnels de proximité doit permettre aux étudiants d'acquérir progressivement les compétences professionnelles attendues. Cette réforme implique une nouvelle organisation, de nouveaux rapports entre les personnels des structures de soins (dont le rôle dans la formation est renforcée) et l'Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI). La redéfinition des rôles touche prioritairement les "Tuteurs de stage", placés au centre des collaborations entre le référent de l'IFSI, le Maître de Stage et les Professionnels de Proximité. Investis d'une mission de formation et d'évaluation renforcée, les futurs Tuteurs vont devoir construire de nouvelles compétences.

Contexte d'émergence de la réforme des études

Rôle et responsabilité des tuteurs de stage

Le soignant exerçant des fonctions d'encadrement est responsable de l'organisation du stage :

Démarche d'accueil, suivi du présentéisme

Le soignant expérimenté (le tuteur) représente la fonction pédagogique du stage. L'accompagnement par le tuteur sur les lieux de stage permet de considérer l'IFSI et le terrain comme deux lieux d'apprentissage. En conséquence, le tuteur aura pour missions :

Conclusion

Le tutorat permet d'accompagner l'étudiant infirmier sur son chemin de formation par le biais de partage de valeurs, de vision, de travail réel. L'évaluation du tutorat a montré de réels bénéfices dans l'accueil et l'intégration du stagiaire infirmier dans une équipe, voire une accélération d'acquisition de nouvelles compétences.

Formation à distance et tuteurs

Le Tutorat à distance se développe dans les dispositifs de FOAD prenant en compte les spécificités de ces environnements pédagogiques.

Les compétences du référentiel de tuteur

Le référentiel du certificat de compétences « tuteur » délivré par les CCI et AFNOR Certification définit compétences :

  1. Accueillir et intégrer le salarié.
  2. Organiser et planifier le parcours d’acquisition des compétences du salarié.
  3. Former, accompagner et transmettre les connaissances, les savoir-faire, savoir agir et la culture d’entreprise.
  4. Évaluer les acquis et suivre la progression professionnelle de l’apprenant.
  5. Accompagner l'insertion professionnelle, organiser les relations avec les acteurs concernés par le parcours de l’apprenant (centre de formation interne ou externe, hiérarchie…).

Notes et références

  1. Rémi Bachelet, « Le tutorat par les pairs : quels fondamentaux, quels dispositifs, quels résultats ? », dans De Boeck (dir.), Le tutorat par les pairs, (lire en ligne).
  2. « Une typologie des situations de service », dans M. Cerf et P. Falzon (dir.), Situations de service travailler dans l’interaction, Paris, Presses universitaires de France, 1re éd..
  3. Marc Nagels, Pouvoir d’agir et maîtrise des usages professionnels. Le tutorat par les pairs en formation de directeurs des soins. Le tutorat de pairs dans l’enseignement supérieur. Enjeux institutionnels, technopédagogiques, psychosociaux et communicationnels, L’Harmattan, (ISBN 2343004145), p. 193-215.
  4. (vi) Trung tâm Gia Sư Đỗ Nhân, « gia sư trong giáo dục địa phương trước thế kỷ 18 », sur giasudonhan.com (consulté le ).
  5. D. Smidts, J.-M. Braibant, P. Wouters et M.-N. de Theux, « Un outil audiovisuel pour former les tuteurs en pédagogie active », dans Actes du 2e colloque ENSIETA et ENST Bretagne, Brest, (lire en ligne).

Sources

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe