Renommée depuis le Moyen Âge, l'orfèvrerie strasbourgeoise a tiré profit de sa position géographique, au cœur de l'Europe, entre le royaume de France et les territoires du Saint-Empire romain germanique.
Du XVe au XVIIIe s. Strasbourg s'affirme comme un centre de production d'orfèvrerie important, devenant la ville du royaume, après Paris, qui regroupe le plus grand nombre d'orfèvres[2],[3].
Le statut particulier laissé par Louis XIV à Strasbourg permet à celle-ci de conserver l'organisation corporative existante. Sa position, entre royaume de France et territoires du Saint-Empire romain germanique assure à son orfèvrerie originalité et rayonnement. Les artisans, français et allemands, participent à la définition de formes nouvelles. En effet la renommée européenne de la ville dans le domaine de l'orfèvrerie lui vient autant de la beauté des formes - régence, rocaille, Louis XV et Louis XVI - des écuelles à bouillon, chocolatières et cafetières, gobelets de Magistrat, couverts de table et nécessaires de toilette, que de la qualité exceptionnelle de son vermeil[2].
Inventaires et tables d'insculpation.
Rôle de Hans Haug
Le musée de l'Œuvre Notre-Dame conserve la plus ancienne collection d'orfèvrerie strasbourgeoise du Moyen Âge et de la Renaissance, dont la plus ancienne pièce répertoriée avec le poinçon de Strasbourg, un hanap (ou pyxide) de la seconde moitié du XIVe siècle, ainsi qu'une série de sept gobelets cylindro-coniques de la première moitié du XVe siècle, qui portent également le poinçon aux trois écus, mais pas de poinçon de maître[6].
La première étude que le conservateur Hans Haug consacre à l'orfèvrerie strasbourgeoise en 1914 couvre la période 1362-1870. En effet, alors que l'activité des artisans, depuis l'époque romaine jusqu'au Moyen Âge, est difficile à documenter avec précision, l'année 1362 marque un tournant à Strasbourg, puisque, pour la première fois, une Ordonnance tente de réglementer de manière plus rigoureuse leur travail, qui devient alors une profession à part entière[7].
Pendant la période germanique, quelques grands noms se détachent : Georges Kobenhaupt, Diebold Krug, Linhart Baur l'Ancien, Nicolaus Riedinger, Daniel Harnister.
Parmi les pièces luxueuses qui ont la faveur des cours princières figurent les objets exotiques montés en argent doré[8] : noix de coco pour Georges Kobenhaupt (avant 1567), œuf d'autruche pour Barthel Birtsch (1562) ou nautile pour Michael Freyder (vers 1620) ou Laurent Schaumann (1627).
Comme pour d'autres corps de métiers, les boutiques d'orfèvres se transmettent souvent de père en fils, formant parfois de véritables lignées. C'est le cas dès la Renaissance, des Krug, des Baur, des Freyder. Cependant, au XVIIIe siècle, deux grandes familles dynasties, tiennent le haut du pavé, les Imlin et les Kirstein, et à un moindre degré, les Buttner.
Chez les Imlin, Jean Louis I (Johann Ludwig), venu du Wurtemberg, est le premier à s'installer à Strasbourg et à être reçu maitre en 1689. Huit autres membres de sa famille seront ensuite inscrits à la maîtrise des orfèvres. Leur atelier devient le principal fournisseur des pouvoirs publics.
Arrivés à Strasbourg un peu plus tard, les Kirstein témoignent d'une plus grande longévité. Joachim Frédéric Kirstein (1701-1770), venu de Beelitz près de Berlin, est le premier de cette dynastie. Son petit-fils du même nom, Jacques Frédéric Kirstein (1765-1838) connaît une grande notoriété sous l'Empire et la Restauration : il est considéré comme le plus grand orfèvre de province de son temps. Joachim Frédéric Kirstein (1805-1860) est le dernier représentant de la lignée Kirstein.
Sous l'influence française, plusieurs autres figures se distinguent : Jean Jacques Ehrlen (maître en 1728), considéré comme l'un des meilleurs de sa génération[9] ; Jean Frédéric Baer (maître en 1746), découvert tardivement ; Jean Henri Oertel (maître en 1749), spécialiste des écuelles à présentoir ; Jacques Henri Alberti (maître en 1764), Jean Louis Buttner (maître en 1786).
La Révolution française prive Strasbourg de sa situation privilégiée à la limite du Royaume et de l'Empire. L'orfèvrerie strasbourgeoise, florissante pendant quatre siècles, perd une grande partie de sa clientèle[10] et connaît un rapide déclin[2].
En 1789, selon Hans Haug, on compte 105 ateliers d'orfèvrerie à Strasbourg[11], les uns orfèvres en vaisselle, les autres joaillers et bijoutiers, le Manuel du Commerce de 1824[12] n'en dénombre plus que 31. Seuls trois d'entre eux — Jean Frédéric Boden, François Daniel Imlin et Jacques Frédéric Kirstein — sont qualifiés d'« orfèvres en vaisselle »[10].
Le travail méthodique de l'érudit Adolphe Seyboth sur les rues de la ville, dans son Strasbourg historique et pittoresque depuis son origine jusqu'en 1870[13], permet de localiser nombre d'ateliers d'orfèvres avec une certaine précision.
Les orfèvres sont regroupés dans un quartier délimité par la rue des Grandes-Arcades, la rue des Hallebardes, la rue du Dôme et l'église des Dominicains, l'actuel Temple-Neuf. C'est à proximité du siège de la corporation, 15, rue du Dôme, que les pièces étaient poinçonnées[14].
Daniel Martin, dans son Parlement nouveau[15], publié l'année de sa mort en 1637, évoque déjà la rue des Orfèvres qui en regroupe plusieurs. Cette rue relie les deux plus grandes églises de Strasbourg, celle des Dominicains et la cathédrale. Elle est d'abord connue en 1276 sous le nom de Bredigergasse, la rue des Frères-Prêcheurs, et devient la Goldschmiedgasse à la fin du XVIIe siècle. Le poêle (siège) se trouve entre l'actuel no 15 de la rue du Dôme et les actuels nos 2-4 de la rue des Échasses[16] et rassemble autour de lui quelques demeures d'orfèvres, comme celle de Joachim Brackenhoffer[17], plusieurs fois ammestre, qui devait jouer un rôle important dans la vie corporative[14].
Les orfèvres semblent avoir choisi la proximité au cœur de la ville dans un quartier riche, jouxté par deux pôles religieux d'importance, par le Gymnase, devenu Académie en 1566, et par les centres politiques de la cité, la Pfalz, le Neubau et le Pfennigturm. Enfin le poêle de la corporation est également à courte distance. Toutefois seuls des orfèvres aisés ont été cités. Les compagnons, les ouvriers ou les maîtres de moindre importance n'avaient peut-être pas la possibilité de se loger dans cette partie de la ville[14].
Elles sont structurées en trois strates : apprentis, compagnons et maîtres, qui possèdent la plupart des droits corporatifs leur permettant de contrôler la corporation. Ce n’est qu’à la toute fin du XVe siècle que de réelles barrières à l’accession au statut de maître sont mises en place, notamment avec l’obligation de réaliser un chef d’œuvre[20].
Le poêle (ou siège) de la corporation se trouve à l'angle de la rue du Dôme et de la rue des Échasses[21].
Les corporations sont supprimées en 1790[22].
Le chef d'œuvre de maîtrise était exécuté après quatre, cinq ou six années d'apprentissage et quelques années de compagnonnage, dont les quatre dernières chez un maître strasbourgeois. Il était examiné et accepté par trois jurés renouvelés chaque année, en général deux orfèvres et un bijoutier[21].
Selon les Ordonnances de 1362 et 1363, l'apposition d'un poinçon sur ses œuvres d'or et d'argent était déjà obligatoire auparavant, mais ces dispositions semblent avoir été peu respectées. Un nouveau texte de 1472 institue le premier poinçon connu : un écusson contenant trois petits écussons (ou palettes). L'orfèvre est tenu d'y ajouter sa marque personnelle, mais cette clause n'est pas observée. En 1534, l'écu aux trois palettes est surmonté de la fleur de lys, qui était le signe distinctif des monnaies de Strasbourg depuis le Xe siècle. En 1567 les armes de la corporation figurant sur ce poinçon de contrôle sont remplacées par celles de la ville, « d'argent à la bande de gueules ». Cette marque subsiste jusqu'en 1789, avec quelques variantes[6].
De 1540 à 1789, près de 500 orfèvres ont inscrit leur marque sur des tables d'insculpation, quatre grands diptyques en étain conservés par le Musée historique de Strasbourg. Il semble que les dernières années de l'Ancien Régime aient été un peu moins bien tenues à jour et que quelques orfèvres n'y figureraient pas, mais ces plaques constituent une documentation assez exceptionnelle dans les annales de l'orfèvrerie ancienne[6].
Qualité exceptionnelle de son vermeil. La dorure au feu sur un argent au titre inférieur à celui de Paris, autre avantage acquis, est à la fois plus éclatante et plus durable que celle d'autres lieux de production[2].
Le chapitre de Saint-Thomas, à Strasbourg, détient neuf sceaux, dont deux de Nicolas Rapp (maître en 1576) et deux autres d'Antoni Joham (maître en 1597)[24].
Victor Beyer et Jean Rott, « L'humanisme protestant strasbourgeois », Cahiers alsaciens d'archéologie, d'art et d'histoire, 1960, p. 94, [15]
le plus ancien sceau de l'Académie de Strasbourg :
et le sceau de la Faculté de théologie
Nombreuses au Moyen Âge, les commandes en provenance des maisons et institutions religieuses, ainsi que des paroisses, se raréfient à l'époque de la Réforme protestante. Les responsables ont en effet veillé à mettre les pièces à l’abri, sans avoir les moyens de les remplacer ou d'en acquérir d'autres. Également en raison de l'austérité prônée par la nouvelle religion, orfèvres et artisans d'art craignent alors une importante perte de clientèle. Cependant, grâce à leur réputation, le clergé catholique de la région et au-delà continue de leur passer commande, sans tenir compte de leur religion. Des objets liturgiques, tels que des encensoirs ou des ostensoirs, sont toujours utilisés par le nouveau culte protestant et le catholicisme ayant retrouvé une certaine vitalité dès la fin du XVIe siècle, et surtout après la guerre de Trente Ans, les demandes repartent à la hausse[25],[26].
Même si leur appartenance confessionnelle est rarement mise en avant dans le cadre de leur activité, les biographies des nombreux orfèvres strasbourgeois attestent que la plupart d'entre eux étaient luthériens. Plusieurs sont proches parents de pasteurs : fils (Jean Jacques Ehrlen, Jean Philippe Kraemer I, Carl Ludwig Emmerich, Georges Frédéric Strass) ou gendres (Nicolas Rapp, Jean Frédéric Buttner I).
Les reliures de livres de cantiques luthériens étaient des objets typiquement strasbourgeois, le plus souvent offerts aux épouses le jour de leur mariage, en harmonie avec leurs somptueuses robes de velours ciselé et d'or. L'orfèvre Jean Philippe Kraemer s'en était fait une spécialité[28]. Son atelier revêtait ainsi de reliures en argent ou en vermeil les livres de cantiques que — selon Hans Haug — « les dames protestantes portaient ostensiblement pour se rendre au culte[29] ».
Les orfèvres luthériens de Strasbourg fournissent également des objets liturgiques juifs (Judaïca) qui témoignent de la présence d'une communauté juive d'Alsace, attestée à Strasbourg dès le XIIe siècle. Néanmoins les pièces conservées restent rares, car les Juifs sont persécutés, puis bannis de la ville en 1389. L'annexion de Strasbourg par la France, ainsi que l'action de Cerf Beer, « préposé général de la nation juive » d'Alsace de 1764 à 1788[30], améliorent un peu leur condition qui reste cependant précaire jusqu'à la Révolution. Peu nombreux, les objets conservés datent plutôt de la seconde moitié du XVIIIe siècle, tels un bougeoir en argent formant boîte à bessamim (de) (havdalah)[31] de Jean Frédéric Fritz (1766) ou un chandelier de hanoucca de Jean Christian Zahrt (1769)[28].
Parmi les spécialités des orfèvres strasbourgeois on trouve le gobelet, mais avant tout l'écuelle en vermeil, accompagné de son présentoir et de son couvert, adapté à la forme parisienne dès 1730. le décor de ces pièces évolue du style rocaille au style Louis XVI et trouve rapidement la faveur des artisans strasbourgeois et alsaciens[2].
L'orfèvrerie est très présente dans les arts de la table, que l'on nommait « orfèvrerie de vaisselle », pour la distinguer de la bijouterie-joaillerie. Elle se décline en de multiples objets, mais on observe que les orfèvres strasbourgeois ont produit peu de grands services de table[28].
Au XVIIe siècle de petits nécessaires de voyage ne contiennent parfois qu'un couteau et une fourchette à deux dents, mais de nombreux accessoires sont dotés d'écrins ou de coffrets compartimentés recouverts de cuir gaufré. On rejoint la tradition augsbourgeoise d'où provient la quasi-totalité de la production des nécessaires de voyage au XVIIIe siècle[37].
Mais la confection de grands nécessaires de voyage est l'une des spécialités de Strasbourg. Des malles de cuir richement décorées et capitonnées de velours peuvent ainsi contenir jusqu'à soixante ou soixante-dix pièces de vermeil : grand miroir, cuvette avec aiguière, pots à fard, boîtes, flacons à parfums, écuelle, couvert, gobelet, bougeoir démontable.
L'ensemble le plus ancien est celui qui fut commandé entre 1740 et 1750 pour la landgravine de Hesse-Darmstadt. Pas moins de cinq orfèvres y ont participé : Imlin II et Imlin III, Senckeisen, Ehrlen et Vierling. Une sorte d'industrie collective s'est mise en place dans le quartier des orfèvres. Cependant, entre 1780 et 1790, les ateliers de Kirstein ou Alberti sont en mesure de fournir à eux seuls de tels ensembles[10].
Certains objets fabriqués par les orfèvres-bijoutiers portent le nom de Galanteriearbeit (« travail de galanterie »[38]). Il s'agit d'objets de luxe de petites dimensions, tels que des boîtes ou des étuis[21]. Ainsi, Jean Frédéric Buttner I ou Jean Regnard Burand s'étaient spécialisés en tabatières.
D'autres pièces de petite taille sont produites, telles que : boîte à mouches, épingle à cravate, bracelet, porte-monnaie, flacon à parfum. Des couvercles de bonbonnières ou de petits tableaux sont parfois ornés de reliefs en argent repoussé finement ciselé. Au début du XIXe siècle, notamment chez Jacques Frédéric Kirstein, puis chez Charles Raeuber, les scènes représentées évoquent le thème de la chasse et des animaux, très à la mode avec le développement du romantisme en France[40].
À la fin du XIXe siècle la production de prestige se tarit, mais expositions et publications commencent à mettre en lumière l'art de l'orfèvrerie de Strasbourg. Ainsi, en 1886, Marc Rosenberg (de), l'un des pères de l'histoire de l'orfèvrerie, consacre à Strasbourg un article intitulé « Une ville d'orfèvres oubliée », dans lequel il dresse un premier panorama, de la Renaissance au XIXe siècle[41].
À Strasbourg, Hans Haug, conservateur et fondateur de musées, lui même collectionneur, joue un rôle majeur dans le regain d'intérêt porté à l'orfèvrerie, reléguée au rang des « arts mineurs » à l'époque moderne, et lui consacre expositions et publications qui font autorité. Après son décès accidentel en 1965, le relais est pris par sa veuve, l'historienne Geneviève Levallet-Haug (1892-1984[42]).
Grâce à la détermination de Hans Haug, les musées strasbourgeois sont particulièrement bien dotés. Chronologiquement, c'est le musée de l'Œuvre Notre-Dame qui détient les pièces les plus anciennes. Le musée historique de Strasbourg abrite les tables d'insculpation des orfèvres et quelques pièces rares, telles que les hanaps en forme de vigneron d'Isaac Stettner. Cependant c'est le musée des Arts décoratifs de Strasbourg qui possède le plus grand nombre d'objets, réalisés sous l'influence française. On y trouve également quelques dessins d'orfèvrerie, mais la plupart sont conservés au cabinet des estampes et des dessins de Strasbourg.
Le Trésor des Trois-Épis, conservé au musée Unterlinden de Colmar, comporte plusieurs pièces strasbourgeoises, dont un hanap sur pied à couvercle de Paulus Graseck[57],[58], un autre de Reinhart Odino, un gobelet de Wilhelm von Meie, celui de Steffan Vesuch, ainsi qu'un gobelet tripode de Théodore de Bry.
Plusieurs grands noms de l'orfèvrerie strasbourgeoise sont présents dans les musées parisiens, au musée des Arts décoratifs (Alberti, Ehrlen, Kirstein I, Vierling, Freyder, Imlin III) et au Louvre (Ehrlen, et surtout Nicolas Rapp avec son grand hanap daté de 1598[59]), ainsi qu'au château d'Écouen, dans le musée national de la Renaissance (Hans Mock).
La place du Saint-Empire dans les origines de l'orfèvrerie strasbourgeoise explique la présence de pièces majeures dans les musées allemands : le musée régional de la Hesse à Darmstadt (Kobenhaupt, Linhart Baur l'Ancien, Harnister, Imlin II ; le Badisches Landesmuseum à Karlsruhe (Jacob Weiss, Michael Freyder, Georg Freyder) ; le Landesmuseum Württemberg à Stuttgart (Birtsch) ; le Ostfriesisches Landesmuseum à Emden (aiguière et bassin de Reinhart Dietmar[60]) ; dans les collections du prince héréditaire de Furstenberg (de) à Donaueschingen et dans celles de Dresde avec des œuvres de Harnister (chope) [16] et Ölinger (Grünes Gewölbe).
C'est au musée historique de Bâle que se trouvent le reliquaire dit de Hallwyl, provenant du trésor de la cathédrale et considéré comme « le plus bel objet strasbourgeois du XVe siècle »[61], ainsi qu'un calice (vers 1620) de Philips Jacob Erhart et la coupe Wettstein (1649) de Georg Freyder, dit le Jeune[62].
En terre anglophone, le Victoria and Albert Museum de Londres a pu acquérir des pièces de Samuel Ölinger, de Birtsch et de Stahl, tandis que le réputé musée d'Art de Toledo dans l'Ohio achète en 1962 une coupe de Linhart Baur l'Ancien et quelques années plus tard plusieurs poudriers à couvercle de Jean Jacques Ehrlen.
Hôtels de Ville d'Obernai et Ribeauvillé.
Des pièces d'orfèvrerie strasbourgeoise sont régulièrement adjugées lors de ventes aux enchères publiques, parfois prestigieuses, par exemple chez Sotheby's ou Christie's. Le prix de vente peut atteindre plusieurs milliers d'euros pour un gobelet en vermeil signé par un grand nom, surtout s'il est de forme tulipe à côtes pincées[63], et plusieurs dizaines de milliers d'euros pour une écuelle couverte avec présentoir, signée[64]. La plupart vont rejoindre des collections particulières.