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Vernon Lee
Portrait de Vernon Lee (1881) par John Singer Sargent, Tate Britain.
Biographie
Naissance
Décès
(à 78 ans)
Florence (Italie)
Sépulture
Nom de naissance
Violet Paget
Pseudonyme
Vernon LeeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Indonésie (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
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Autres informations
Influencée par

Vernon Lee est le pseudonyme de l'écrivaine et essayiste britannique Violet Paget (1856-1935). Femme engagée, amie proche de Walter Pater qui était très lié au mouvement esthétique, et du peintre américain John Singer Sargent, elle a produit une dizaine de volumes remarquables sur l'art et la musique ainsi que des romans, nouvelles, pièces de théâtre, récits de voyage. Elle est aujourd'hui connue surtout pour ses textes fantastiques et ses théories esthétiques.

Biographie

Jeunesse et famille

Violet Paget naît en France le , au château Saint-Léonard, à Boulogne-sur-Mer, de Matilda Abadam et de Henry Ferguson Paget, un couple de Britanniques expatriés[1]. Violet est la demi-sœur du poète Eugene Lee-Hamilton (en) (1845-1907)[2], né d'une première union de sa mère avec le Capitaine Lee-Hamilton. Après une enfance passée en France, en Allemagne, et en Suisse, elle s'établit avec sa famille à Florence (Italie), où elle vit toute sa vie, à l'exception de ses périples estivaux réguliers et de son séjour forcé durant la première guerre mondiale en Grande-Bretagne[3],[4]. Violet Paget parle l'anglais, le français, l'italien dans sa résidence d'adoption et l'allemand[5].

L'écriture

Son premier essai, Studies of the Eighteenth Century in Italy (1880), se nourrit de son érudition précoce et de sa passion pour la musique baroque, la Commedia del'Arte, le théâtre italien et l'opéra. Il est publié dans Fraser's Magazine et traite notamment du poète librettiste Pietro Metastasio et des auteurs de théâtre Carlos Goldoni et Carlo Gozzi[3]. Elle le signe du nom de plume « Vernon Lee », en hommage à son demi-frère, qu'elle va adopter par la suite. Elle choisit ce pseudonyme masculin pour être prise au sérieux[1],[6].

Féministe engagée elle s'habille en garçonne. Elle est peut-être lesbienne, car elle a des relations longues et significatives avec trois femmes. Dans les années 1880, elle noue une amitié romantique avec la poétesse et historienne Agnes Mary Frances Robinson. La poétesse Amy Levy, autrice du poème « To Vernon Lee », lui voue une amitié amoureuse non payée de retour[7]. Elle fréquente Walter Pater à partir de 1881, et John Addington Symonds, devenant une spécialiste de la renaissance italienne comme en témoignent ses essais ultérieurs — Euphorion (1884) et Renaissance Fancies and Studies (1895)[4]. Via Walter Pater, elle se lie d'amitié avec Oscar Wilde.

En 1888, elle rencontre Clementina Anstruther-Thomson (en) - dite « Kit » - (1857-1921) avec laquelle elle entretient une relation non exclusive durant une douzaine d'années[4]. Violet Paget et sa famille résident d'abord en centre ville de Florence, avant de s'installer en 1889 à la Villa Il Palmerino, Settignano, entre Florence et Fiesole, où Violet demeure jusqu'à sa mort.

Ses nouvelles fantastiques explorent les thèmes de la hantise et de la possession, comme en témoignent les plus connues collectées dans Hauntings en 1890[8]. Dans ce livre composé de quatre histoires surnaturelles, Vernon Lee efface les limites entre l'art et le surnaturel[9]. Elle dédie sa nouvelle La voix maudite à la compositrice Mary Augusta Wakefield en 1887. En 1895, Prince Alberic and the Snake Lady est publiée dans The Yellow Book pour soutenir Oscar Wilde[10]. Vernon Lee est aussi une grande épistolière Parmi ses correspondants figurent la plupart des grandes figures intellectuelles de la fin du dix-neuvième siècle aux années 30 à travers l’Europe[1]. En témoigne son abondante correspondance avec de très nombreux auteurs et autrices, artistes, intellectuels, personnalités politiques du monde entier, parmi lesquels Henry James.

Vernon Lee est connue pour ses nombreux récits de voyage en Italie, France, Allemagne, Irlande, Angleterre, Écosse, Suisse, Espagne, Gibraltar et Maroc et ses essais sur le Genius Loci, le génie des lieux, qui rendent compte de la séduction particulière de certains lieux. Elle se lie d'amitié avec Irene Forbes Mosse. Le peintre Telemaco Signorini est de ses amis. Vernon Lee et son amie Mary Robinson sont les modèles d'Anatole France pour ses personnages principaux dans Le Lys rouge (1894).

L'esthétique

Vernon Lee se nourrit des dernières publications scientifiques, prend position dans les débats du temps relatifs à l’esthétique et à l’éthique et partage ses réflexions avec ses proches[3],[9]. Elle publie un grand nombre d'essais (Juvenilia, The Beautiful, Renaissance Fancies and Studies, Music and its Lovers, Beauty and Ugliness, The Handling of Words, Le Rôle de l’élément moteur dans la perception esthétique visuelle) et de dialogues philosophiques (Euphorion, Baldwin, Belcaro, Althea, Hortus Vitae).

Avec Clementina Anstruther-Thomson, Vernon Lee développe sa propre théorie esthétique, à partir de l'observation scientifique des modifications physiques (rythme cardiaque, respiration, posture, mouvements musculaires) perceptibles lors de la contemplation des œuvres d'art[4]. Elle se nomme « étudiante en esthétique » dans son volume Belcaro de 1881, signifiant par là qu'elle détourne son attention de l'art dans son contexte historique vers les effets de l'art sur l'expérience individuelle[4]. A l'aune des travaux de William James, Theodor Lipps, et Karl Groos, ou de Bernard Berenson. C'est dans Beauty and Ugliness qu'elle introduit pour l'une les premières fois le concept d'Einfühlung (empathie) et d'« Inner mimicry » (imitation interne)[5],[11].

Le pacifisme

Pacifiste engagée, elle s'oppose ouvertement à la Première Guerre mondiale, résidant durant le conflit à Londres, adhérant à l'Union of Democratic Control (en), un groupe de pression visant à réduire l'influence des militaires sur le pouvoir parlementaire[12]. Sa pièce allégorique antimilitariste Satan the Waster est dédiée à son ami Romain Rolland qu'elle admire pour son grand roman Jean-Christophe, et la campagne qu'elle mène en sa faveur vaut à celui-ci d'obtenir le Prix Nobel de Littérature en 1915[3].

Lee Vernon est aussi une fervente anti-vivisectionniste et une féministe convaincue[5].

Après guerre, de retour à Florence en 1919, elle devient l'amie du jeune Mario Praz qu'elle influence notablement dans ses choix professionnels et esthétiques. Dans l'entre-deux-guerres, sa notoriété diminue du fait de son engagement pacifiste, mais en 1925, par l’entremise de Mary Robinson, alors Mme Duclaux, elle rencontre les peintres André et Berthe Noufflard qui seront ses plus proches amis en France durant les dix dernières années de sa vie.

Sa bibliothèque est conservée au British Institute of Florence. Ses archives se trouvent aux États-Unis: Vernon Lee Archive, Miller Library, Colby College, Maine et peuvent être consultées en ligne. Les lettres reçues par Vernon Lee peut être consultées à la Somerville College Library, Oxford.

Vernon Lee écrit plus de 30 livres, parmi lesquels une pièce de théâtre, Ariadne in Mantua (1903), une cinquantaine d'essais et plusieurs collections d'histoires parmi lesquelles Pope Jacynth and Other Fantastic Tales (1904). Le drame allégorique Satan the Waster (1920) révèle son pacifisme[3].

Vernon Lee est enterrée à Florence le [13].

Postérité

La professeure Sophie Geoffroy de l'Université de la Réunion crée en 2007 l'International Vernon Lee Society pour promouvoir la vie et l'œuvre de Vernon Lee et de son entourage. Les membres constituent un vaste réseau d'universitaires dont les disciplines recoupent la littérature angliciste et les études de genre. Elle entretient des liens avec l'Université Paris-Diderot, l'Université de la Réunion et l'Associazione Culturale Il Palmerino, à Florence[5].

Œuvre de Vernon Lee

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Théâtre

Contes, nouvelles, romans, biographies

Essais, dialogues philosophiques

Peace with Honour: Controversial Notes on the Settlement. London: Union of Democratic Control, 1915.

Satan the Waster: a Philosophic War Trilogy with Notes and Introduction. London: John Lane, 1920. Rpt. With preface added in 1930.

The Handling of Words and other Studies in Literary Psychology. London: John Lane, 1923. Rpt. Lincoln: University of Nebraska Press, 1968 (with an introduction by Royal A. Gettmann).

The Handling of Words and other Studies in Literary Psychology. D. Seed ed. & intr. Lewiston: Edward Mellen Press, 1992.

Lee, Vernon (ed.) Art and Man: Essays & Fragments, by Clementina Anstruther-Thomson. Introduction by Vernon Lee. London: John Lane, 1924; Freeport, NY: Books for Libraries Press. 1924. Reprinted 1969.

The Golden Key. London: John Lane, 1925. Rpt. Leipzig : B. Tauchnitz, 1925.

Proteus: Or the Future of Intelligence. London: Kegan Paul, Trench, Trübner & Co., 1925.

The Poet’s Eye. Notes on Some Differences Between Verse and Prose. London: Hogarth Press, 1926.

Music and Its Lovers: An Empirical Study of Emotional and Imaginative Responses to Music. London: G. Allen & Unwin, 1932.

Articles et chapitres de livres

« Musical expression and the Composers of the 18th Century » . New Quarterly Magazine, April 1877.

« The Artistic Dualism of the Renaissance ». The Contemporary Review (Septembre 1879) : 44-65.

« The Art of Singing, Past and Present » . British Quarterly Review. Oct. 1880.

« Botticelli at the Villa Lemmi ». The Cornhill Magazine. July-Dec. 1882.

« The Responsibilities of Unbelief: A Conversation between Three Rationalists ». The Contemporary Review 43 (May 1883): 685-710.

Review of Giosuè Carducci, Lettere disperse ed inedite di Pietro Metastasio, vol. I (Bologne, Zanichelli). The Academy n° 602, (Nov. 17, 1883): 331.

« The Immortality of the Maestro Galuppi » . Chap. 1 in Juvenilia, vol. II, 1887.

« Orpheus in Rome: Irrelevant Talks on the Use of the Beautiful ». The Contemporary Review. June 1889: 828-49.

« Emerson, Transcendentalists and Utilitarians ». The Contemporary Review, LXVII (March 1895), 345-420.

« Cosmopolis » 1896. Rpt. 1904.

« The Need to Believe: an Agnostic’s Notes on Professor Wm. James » . The Fortnightly Review, LXXII (n. s. LXVI), Nov. 1899, 827-42.

« Le rôle de l’élément moteur dans la perception esthétique visuelle ». MS essay. 1901.

Vernon Lee and C. Anstruther-Thomson « Michelangelo’s Medicean Tombs ». Architectural Review. (16, no. 94, Septembre 1904), 101-110.

Lee, Vernon. « Introduction to The Life of St Mary Magdalen ». transl. from the Italian of an unknown XIVth century writer by Valentina Hawtrey. John Lane, 1904.

« The Riddle of Music ». The Quarterly Review 204 (Jan. 1906): 207-27. A scholarly review of: The Power of Sound by Edmund Gurney (London: Smith & Elder, 1880); Vom Musikalisch Shönen by Eduard Hanslick (9th ed. Leipzig: Barth, 1896); Essai sur l’esprit musical by Lionel Dauriac (Paris: Alcan, 1904); Les rapports de la musique et de la poésie by Jules Combarieu (Paris: Alcan, 1894); Die Musik als Ausdruck by Friedrich von Hausegger (Munich, 1887); La logique des sentiments by Théodule Ribot (Paris: Alcan, 1905); Grundegung der Aesthetick by Theodor Lipps (Hamburg: Voss, 1903).

« Beauty and Sanity » . Laurus Nobilis: Chapters on Art and Life. London: Bodley Head, 1909.

« The Religious and Moral Status of Wagner » . The Fortnightly Review. New Series, 89, Jan-June 1911, pp. 868-885.

« The Ethics of Glass Houses ». The Nation (1912).

« Vicarious Tragedy ». The Nation XI (29 June 1912): 466-7.

« Angels Fear to Tread ». The Nation XI (7 September 1912): 828-9.

« The Sense of Nationality ». The Nation XII (12 October 1912): 96-8.

« Lessons of History ». The Nation (1913).

« Ein neuer Schweizer Roman ». Literarische Rundschau, 1913, pp. 471-473. Review of Waser, Maria. Die Geschichte der Anna Waser. Ein Roman aus der Wende des 17. Jahrhunderdts. Stuttgart, Berlin: Deutsche Verlags-Anstalt, 1913.

« The Policy of the Allies ». The Nation XVI (2 February 1915): 649-50.

« Bismarck Towers ». The New Statesman IV (20 February 1915): 481-3.

« Militarists against Militarism ». Labour Leader XII, no. 13 (1 April 1915): 3.

« May Day Messages for British Women ». Labour Leader XII, no. 17 (29 April 1915): 5.

« Après la Mêlée ». The New Statesman V (19 June 1915): 249-51.

« The Wish for Unanimity » and « The Willingness for War », France-Italy, 1911-13”. [written before August 1914]. The Cambridge Magazine IV (12 June 1915): 482, 484.

« War the Grave of All Good ». Labour Leader XII, no. 43 (28 October 1915): 3.

« Enmity ». War and Peace III, no. 25 (October 1915): 11-12.

« The Heart of a Neutral ». The Atlantic Monthly CXVI (November 1915): 687.

« Letter to the Editor ». The Nation XV (22 August 1914): 766-7.

« Introduction ». Mnemic Psychology. By Richard Semon. Transl. from the German by Bella Duffy. New York: Macmillan, 1923. 11-53. Rpt. London; Allen and Unwin, 1923.

« Introduction ». Art and Man: Essays and Fragments. By Clementina Anstruther-Thomson. London: John Lane, The Bodley Head, 1924.

« John Singer Sargent: In Memoriam ». In Evan Charteris (ed.). John Singer Sargent. London: Heinemann, 1927.

Traductions en français

Pour en savoir plus

Bibliographie

Liens externes

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Notes et références

  1. a b et c « Biographie de Vernon Lee · HoL », sur eman-archives.org (consulté le )
  2. (en) « Lee-Hamilton, Eugene Jacob », dans Dictionary of National Biography, 1912 supplement, vol. Volume 2 (lire en ligne)
  3. a b c d et e (en) « Vernon Lee | English essayist », sur www.britannica.com (consulté le )
  4. a b c d et e (en) Dylan Kenny, « Between Me and My Real Self: On Vernon Lee », sur The Paris Review, (consulté le )
  5. a b c et d (en-GB) « The International Vernon Lee Society – ESSE » (consulté le )
  6. Holly Williams, « Pourquoi les écrivaines utilisent des pseudos masculins? », BBC News Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) « To Vernon Lee by Amy Levy. Edmund Clarence Stedman, ed. 1895. A Victorian Anthology, 1837-1895 », sur www.bartleby.com (consulté le )
  8. (en-US) Matthew Wills, « The Forgotten Master of the Ghost Story », sur JSTOR Daily, (consulté le )
  9. a et b (en) Brandon Chao Chi Yen, « Art, Psychology and Morality: The Dionysiac and the Apollonian in Vernon Lee’s Hauntings », Journal of the Short Story in English., no 62,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Vernon Lee, Prince Alberic and the Snake Lady, 56 p. (lire en ligne)
  11. (en-GB) Sophie Geoffroy, « Vernon Lee et la Beauté : pour une esthétique féministe et humaniste engagée, by Sophie Geoffroy », sur The Sibyl, A Journal of Vernon Lee Studies, (consulté le )
  12. (en-US) Dennis Denisoff, « Vernon Lee », sur Kendall College of Arts and Sciences, (consulté le )
  13. (en) « Vernon Lee (1856-1935) », sur fr.findagrave.com (consulté le )