Sebald détestait son prénom Winfried Georg, dans lequel il voyait un « prénom vraiment nazi » ; et il préférait donc s'appeler lui-même «Bill» ou «Max».
Son père, sous-officier, est entré juste avant la guerre dans la Wehrmacht, et il a connu sa mère à l'époque des préparatifs de l'invasion de la Pologne en 1939. C'est pourquoi, selon Sebald, on pouvait le considérer comme un « produit du fascisme ».
Durant sa jeunesse, Sebald fut exaspéré par le silence de la génération de son père sur les évènements de la guerre, mais aussi par le peu d'intérêt que la littérature et la société allemandes en général manifestaient à l'égard des nombreuses destructions en Allemagne dues aux bombardements alliés durant les derniers mois de la guerre.
Parallèlement à sa carrière universitaire, il a entamé, à partir de la fin des années 1980, une œuvre littéraire qui a suscité une grande attention avant tout en Grande-Bretagne, aux États-Unis (où Susan Sontag s'est beaucoup engagée en sa faveur) et en France. Sebald a même été pressenti comme candidat sérieux au prix Nobel de littérature. Depuis le milieu des années 1990, la critique littéraire allemande s'intéresse également à son œuvre.
Dans ses travaux, Sebald s'est particulièrement intéressé aux étrangers et aux émigrés qui, comme lui, quittent leur pays et tentent une nouvelle vie ailleurs. Ses récits, de tonalité très mélancolique, sont toujours accompagnés de photos. Cette forme d'écriture mixte se retrouve aussi dans sa poésie et ses textes critiques. W. G. Sebald s'est consacré à l'étude de la littérature allemande, et à la promotion de la littérature de langue allemande dans les pays anglophones.
Il est mort en 2001, victime d'un accident cardiaque alors qu'il était au volant de sa voiture.
W. G. Sebald et son ouvrage Les Anneaux de Saturne sont évoqués par John le Carré dans son tout dernier roman Silverview (2021), traduit en français et publié aux éditions du Seuil en 2022 sous le titre L'Espion qui aimait les livres.
Vertiges (Schwindel, gefühle), roman, traduit de l'allemand par Patrick Charbonneau, Actes Sud, 2001
Les Émigrants : quatre récits illustrés (Die Ausgewanderten), roman, traduit de l'allemand par Patrick Charbonneau, Actes Sud, 1999
Les Anneaux de Saturne (Die Ringe des Saturn), roman, traduit de l'allemand par Bernard Kreiss, Actes Sud, 1999
De la destruction comme élément de l'histoire naturelle (Luftkrieg und Literatur), essai, traduit de l'allemand par Patrick Charbonneau, Actes Sud, 2004
Séjours à la campagne (Logis in einem Landhaus), traduit de l'allemand par Patrick Charbonneau, Actes Sud, 2005
Austerlitz, roman, traduit de l'allemand par Patrick Charbonneau, Actes Sud, 2002.
D'après nature : poème élémentaire (Nach der Natur), traduit de l'allemand par Sibylle Muller et Patrick Charbonneau, Actes Sud, 2007
Campo Santo, traduit de l'allemand par Patrick Charbonneau et Sibylle Muller, Actes Sud, 2009
Ombres errantes. Aux limbes de la Création, traduit de l'allemand par Patrick Charbonneau, revue Fario no 9 (p. 9-53), Paris, 2010
Vue cavalière de la Corse, traduit par Patrick Charbonneau, revue Fario no 10 (p. 17-92), Paris, 2011
La Description du malheur. À propos de la littérature autrichienne, traduit de l'allemand par Patrick Charbonneau, Actes Sud, 2014
Nul encore n'a dit (Unerzählt), avec des lithographies de Jan Peter Tripp, traduit de l'allemand par Patrick Charbonneau, Éditions Fario, 2014
Amère Patrie. À propos de la littérature autrichienne, traduit de l'allemand par Patrick Charbonneau, Actes Sud, 2017