Nom de naissance |
Бакаев Зелимхан Хусаинович Zelimkhan Khoussaïnovitch Bakaev |
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Naissance |
Grozny |
Décès |
(à 25 ans) (disparition) |
Activité principale | Chanteur |
Genre musical | Pop |
Instruments | Chant |
Zelimkhan Bakaev (en russe : Зелимхан Бакаев), dit Zelim Bakaev, né le à Grozny en Tchétchénie en Russie et disparu le pendant les persécutions des homosexuels tchétchènes, est un chanteur russe d'origine tchétchène. Il chantait principalement en tchétchène.
Zelim Bakaev naît en 1992 à Grozny, capitale de la Tchétchénie.
Passionné de musique pop, il débute dans la chanson. Il se produit surtout en Tchétchénie, mais aussi au Daghestan, en Ingouchie et à Moscou[1].
En 2013, il participe au concours musical tchétchène-ingouche « Assa » dans la catégorie « Découverte de l'année »[2].
Sa chanson Мичахь хьо лела безам obtient un succès en Tchétchénie et y devient un tube[3]. Il est l'artiste le plus recherché sur Guvera (un service de musique en streaming gratuit) en Tchétchénie en 2015[4].
En 2017, il s'inscrit au casting de l'émission New Star Factory de la chaîne Muz-TV, à Moscou[1],[5].
Le , Zelim Bakaev revient à Grozny pour le mariage de sa sœur. Trois heures après son arrivée, il est arrêté par des hommes en habits militaires du groupe armé d'intervention rapide « Terek »[1], selon le témoignage de deux de ses amis recueilli par la chaîne de télévision Dozhd TV[6]. Il aurait été arrêté sur des soupçons d'homosexualité[7]. La Tchéchénie était depuis plusieurs mois le lieu d'une intense persécution des personnes LGBT[8]. Les amis du chanteur ont aussi déclaré qu'il lui était devenu interdit de chanter en Tchéchénie[1].
Son téléphone portable est désactivé le jour même. Quelques jours après, sa mère, Malika Bakaeva, reçoit par WhatsApp un message disant qu'il était parti à l'étranger[1],[9]. La mère du chanteur demande alors l'aide du Conseil des droits humains et du ministère de l'Intérieur tchétchènes pour retrouver son fils. Le , le ministre tchétchène de la Politique nationale, des Relations extérieures, de la Presse et de l'Information, Djamboulat Oumarov, dément devant la presse que les autorités tchétchènes auraient arrêté Zelim Bakaev : « C'est un garçon sans histoires, il n'est pas wahhabite ni terroriste. Aucun organisme ne l'a embarqué, personne n'en a rien à cirer de lui »[3]. Une source au ministère de l'Intérieur a déclaré qu'il n'y aurait pas d'enquête sur sa disparition car il était « adulte et majeur »[10].
Le , une vidéo retransmise par la chaîne de télévision Grozny TV montre le chanteur déclarant qu'il est en Allemagne[2],[11]. Mais rien n'indique où et quand cette vidéo a été tournée, les spectateurs remarquent que son comportement est forcé, que le mobilier est russe et qu'une boisson visible n'est pas vendue en Allemagne[12]. De plus, interrogée par des défenseurs des droits humains, la Commission européenne a indiqué que Bakaev n'était jamais entré sur le territoire de l'Union européenne[13],[14].
En octobre, la presse LGBT internationale relaie des déclarations de sources sur place selon lesquelles le chanteur a été torturé et tué par des membres des services de sécurité tchétchènes dans le cadre d'une purge antigays[7],[12],[15],[16],[17],[18],[19].