Militant des droits civiques (d) |
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Naissance | Hale's Ford (Virginie) |
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Décès | |
Sépulture |
Tuskegee University Campus Cemetery (d) |
Nom de naissance |
Booker Taliaferro Washington |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Mère |
Nataly Anette (d) |
Beau-parent |
Washington Ferguson (d) |
Fratrie | |
Conjoints |
Fannie Smith Washington (en) (de à ) Olivia Davidson (en) (de à ) Margaret Murray Washington (de à ) |
Enfants | |
Statut |
A travaillé pour | |
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Parti politique | |
Membre de |
National Negro Business League (en) |
Archives conservées par |
Booker Taliaferro Washington, né le dans une petite plantation de tabac, nommée Hale's Ford, dans le comté de Franklin en Virginie, mort le à Tuskegee dans l’Alabama, est enseignant, écrivain américain et un défenseur des droits des Afro-Américains. Il est le cofondateur et premier président du Tuskegee Institute, devenu la Tuskegee University.
Booker T. Washington[2] est né esclave, d'un père inconnu[3], probablement blanc et d'une mère esclave afro-américaine, dans une ferme du Sud-Ouest de la Virginie[4].
À l'abolition de l'esclavage, en 1865, il exerce divers travaux manuels avant de poursuivre des études à l'université de Hampton, en Virginie. Il devient ensuite lui-même enseignant à Hampton.
Sur recommandation du président de l'université de Hampton, le général Samuel C. Armstrong (en) [5],[6], Booker T. Washington fonde en 1881 la première école normale chargée de former les enseignants, destinée aux populations noires dans le Sud, l'institut de Tuskegee en Alabama[7]. Ce projet est critiqué par W. E. B. Du Bois, pour qui il est impossible de s’accommoder du système ségrégationniste. D'autre part, Du Bois s'inquiète du soutien financier et médiatique en provenance d'hommes d'affaires blancs qui voient dans cette école un système permettant de maintenir les Noirs à un rang subalterne et de contrôler cette main d’œuvre.
Le 1895, Booker T. Washington prononce le discours du compromis d'Atlanta[8] qui marque le tournant de sa carrière lors de l'inauguration de l'Exposition internationale des États producteurs de coton à Atlanta. Devant une assemblée composée de personnes blanches et noires, il expose ses convictions sur l'émancipation de son peuple, trente ans après la fin de l'esclavage. Il déclare : « Nous pouvons, sous toutes les facettes de notre existence sociale, être séparés comme les doigts, mais nous unir en une main pour toute chose essentielle à notre progrès mutuel[9]. » Ces paroles marquent durablement les esprits. Pour Booker T. Washington, des positions de soumission à l'égard des Blancs sont perceptibles et cela traduit une incapacité à sortir de la ségrégation. Son discours attire les foudres d'autres représentants noirs de l'époque. Toutefois, sa volonté de cohésion des deux groupes, sa foi dans une convergence des intérêts des deux « races » (Booker T. Washington emploie le terme de race pour parler des Noirs et des Blancs), lui permettent de se faire entendre des plus hautes instances blanches du Sud comme du Nord.
En 1901, il publie Up From Slavery, qui devient rapidement un livre à succès. En octobre il est le premier Afro-Américain invité, par un président des États-Unis Theodore Roosevelt[10], à un dîner officiel à la Maison-Blanche. Dans le film Ragtime (1981), il est présenté comme « le premier Noir à la Maison-Blanche », bien qu'il soit probable que plusieurs personnes afro-américaines aient été présentes à la Maison Blanche auparavant, mais pas en tant qu'invité officiel. La visite fait grand bruit. Les journaux commentent des réactions outrées et racistes de personnes blanches. Néanmoins la véracité de ces réactions racistes est difficilement vérifiable.
Jusqu'à sa mort en 1915, Booker T. Washington fait figure de représentant majeur de la communauté afro-américaine des États-Unis. Il s'occupe notamment de Sarah Rector.
Il s'est marié trois fois[11] :
Il repose au cimetière du campus de l'université de Tuskegee aux côtés de ses épouses et de ses enfants[12].
Le , le sénateur John McCain, défait à l'élection présidentielle face au candidat métis Barack Obama, a fait référence à Booker T. Washington, dans son discours de clôture de la campagne. Comme le veut la tradition américaine, dans un paragraphe, John McCain fait l'éloge de la victoire de son adversaire vainqueur, qui se trouve être le premier président des États-Unis d'Amérique d'origine métisse. Dans cet éloge il met en relief qu'il aura fallu une centaine d'années entre l'invitation officielle à la Maison-Blanche de Booker T. Washington et l'élection de Barack Obama.