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Bronislaw Kania, né le à Opalanka (en) en Pologne et guillotiné le à la maison d'arrêt de Douai, est un leader régional du syndicat CGT du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais et un des résistants polonais en France durant la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle il anime la grande grève des mineurs de mai-juin 1941.
Bronislaw Kania naît le à Opalanka (en) en Pologne.
Arrivé en France dans les années 1920[1], il est mineur à Escaudain dans le Nord, selon l'historienne Odette Hardy-Hémery, puis salarié à Peñarroya, en raison de son licenciement à cause des mesures prises contre les syndicalistes et les communistes[1], puis revient travailler au fond à la mine de Courcelles-lès-Lens : la fosse no 7 - 7 bis de la Compagnie des mines de l'Escarpelle[1].
Peu avant la Seconde Guerre mondiale, il participe à la lutte antifasciste pendant la guerre d'Espagne au sein des Brigades internationales[1].
De retour des Brigades internationales[1], il s'engage dans la résistance intérieure française[2] et dirige la FTP-MOI aux côtés de Jan Rutkowski et Rudolf Larysz pendant la grande grève des mineurs de mai-juin 1941[1],[3].
Le 21 octobre 1942, il attaque à Lille, rue de Béthune, la Taverne lilloise, causant de nombreux morts et blessés parmi les soldats allemands[1].
Présenté comme « l’un des piliers de l’organisation terroriste du Nord et du Pas-de-Calais » par le quotidien Grand Écho du Nord du 1er août 1943, il est guillotiné peu après[1], pour avoir effectué quinze sabotages de voies ferrées, exécuté un volksdeutsch, et opéré un attentat contre le commissariat de Noeux-les-Mines[1]. Son exécution a lieu à la prison de Douai le .
Après la Seconde Guerre mondiale, ses camarades sont revenus en Pologne, dans la région charbonnière de Walbrzych[2], où la ville décide d’inaugurer une rue en son nom[2].
Une rue de la ville de Walbrzych en Pologne a pris son nom dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque quelque 6 000 mineurs polonais du nord France sont rentrés au pays pour participer à sa reconstruction, dans le cadre de la Reemigracja vers le cœur industriel du bassin minier de Silésie[4].
En octobre 2016, une loi de décommunisation promulguée par le gouvernement en Pologne de Andrzej Duda a imposé aux communes de débaptiser les rues et monuments portant le nom de communistes[5] parmi lesquels également Aleksy Czeredziak, Thomas Rabienga et Roman Piotrowski. Son application est confiée à un « Institut de la mémoire nationale » (IPN), organisme étatique composé d’historiens choisis pour leur anticommunisme[4] et on apprend que six Polonais ayant milité dans l’hexagone contre Franco et Hitler ont été inscrits sur une « liste noire » à Walbrzych[4].
Le maire de Sallaumines, Christian Pedowski, adresse alors à la ville de Walbrzych un courrier de protestation signé par 133 membres du PCF et de la CGT du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais[5], avec le soutien de Dominique Ben, de l’Institut CGT d’histoire sociale du Douaisis[4]. Ils font remonter l'affaire jusqu'au député Jean-Jacques Candelier, la sénatrice Michelle Demessine, et l'ex-premier ministre Jean-Marc Ayrault, devenu ministre des Affaires étrangères[6]. Finalement, il a été annoncé le 13 juillet 2017 que Walbrzych renonce à débaptiser quatre rues portant les noms de figures de la Résistance en France, parmi lesquelles également celles portant le nom de la Famille Burczykowski, d'Aleksy Czeredziak et de Roman Piotrowski.