Bruno de La Salle
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Nationalité
Activité
Autres informations
Distinction

Bruno de La Salle est un conteur, chanteur, auteur, collecteur, metteur en scène, organisateur de festivals du conte, pédagogue et producteur de radio français né le à Toulon, fondateur et directeur artistique du Conservatoire contemporain de littérature orale (CLiO), à Chartres puis Vendôme.

Biographie

Bruno de La Salle naît le à Toulon[1] dans une famille lyonnaise. Il passe une grande partie de son enfance à Givors[2] où il commence à écrire des poèmes et du théâtre, encouragé par Luc Estang, Jean Cayrol, Jean Dasté. Il compose aussi une série de rêves parlés qu’il interprète devant de petits groupes d’amis. À vingt ans, il voyage au Moyen-Orient, en Afrique, en Australie et en Inde.

De retour à Paris, il se produit avec ses rêves dans les cabarets de la rive gauche. Il fréquente des musiciens, travaillant autour des frères Baschet, le Groupe des Lettristes. Il rencontre André Voisin et Marie-Louise Tenèze du musée des Arts et Traditions populaires qui l’initient à leurs travaux respectifs sur le conte[2]. Il suit des cours de sociologie à la faculté de Censier.

Participation au renouvellement de l'art de conter

Mai 1968 et ses bouleversements le conduisent à repenser son action poétique à travers une forme contemporaine qui s’apparenterait à la littérature orale traditionnelle. Il lui reste à la définir, à la mettre en œuvre, à l’expérimenter avec d’autres artistes. Il commence en 1969, avec la narration musicalisée de deux versions transposées du Chaperon Rouge et de la Pêche de Vigne, en s’accompagnant d’un Cristal Baschet, au théâtre de l'Épée de Bois, au Jardin d'acclimatation[3] puis au Festival d'Avignon où il revient presque chaque année. Cette expérience fait l'objet de premiers enregistrements en 1978[4] et 1979[5].

Cette première récitation publique suscite chez les responsables culturels un mouvement d’intérêt pour cette forme d’expression que chacun pensait disparue. Il est sollicité pour raconter dans toute la France et à l’étranger. Pendant quatre années, il va faire un premier apprentissage en se produisant dans des écoles, des bibliothèques, des maisons des jeunes et de la culture et des festivals[6].

Il remarque vite, cependant, que cette idée d’un art disparu le classe au rang des « antiquités », alors qu’il conçoit au contraire le conte comme un art de demain. Tout en continuant à raconter, il s’attache à sensibiliser les gens qu’il rencontre à la modernité de cette expression et les incite à participer à son développement[7]. Dans cette intention il suscite, jusqu'au milieu des années 1980, des rencontres, des stages et des ateliers, et produit des émissions radiophoniques en France et dans les pays francophones[8],[9].

En 1972, pour l’ERA de Genève et sur invitation de René Zosso, il organise un premier atelier de contes suivi de plusieurs autres, en particulier à la bibliothèque expérimentale pour la jeunesse de La Joie par les Livres au Petit-Clamart[10], à l’abbaye de Royaumont avec l’aide de Nacer Khémir[11], au sein de l’association l’Âge d’Or de France avec Évelyne Cevin, à Grenoble dans les bibliothèques de quartier alors en plein essor[12]. En 1977, il suscite la première rencontre de nouveaux conteurs à Vannes avec une dizaine d’artistes, écrivains, chanteurs, chercheurs, bibliothécaires ; en 1978, une seconde rencontre au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou[12] est relayée en 1979 par France Culture, alors dirigée par Yves Jaigu[13].

Ces rencontres et ateliers lui donnent l’occasion d’accompagner les débuts des principaux conteurs d'aujourd'hui qui, comme il l’a fait avant eux, commencent, dans cette fin des années 1970, à exercer ce nouveau métier sous des formes et dans des conditions extrêmement variées.

Création du Conservatoire de Littérature orale

Dix ans après ses débuts, ce que l’on appelle dorénavant « le renouveau du conte » est devenu une réalité qui se révèle, à ses yeux, incertaine et quelquefois discutable. Il craint de voir cette providence artistique que représente la littérature orale, réduite au rang d’un art mineur. Il décide, en 1981, de créer un Centre de Littérature orale, le CLiO, pour y rassembler les moyens de recherche et d’apprentissage de l’art du récit et de l’épopée qui demeure pour lui le modèle d’excellence de toute littérature[14].

Il y réalise ses premières grandes récitations collectives et musicales avec le compositeur Jean-Paul Auboux et le soutien de France Culture et du Festival d'Avignon : en 1981, L’Odyssée d’Homère[15],[16],[17], qu’il reprendra en solitaire en 1991 ; en 1982 et 1983, Le Récit de Shéhérazade (co-écrit avec Pascal Fauliot et Abbi Patrix) ; en 1984 et 1985, Le Cycle du Roi Arthur et Perceval (co-écrits avec Pascal Fauliot).

Au cours de ces créations, il fait connaître une seconde génération de conteurs tels que Abbi Patrix, Yannick Jaulin, Michel Hindenoch, Pascal Fauliot, Jean-Loup Baly.

Il réalise en même temps des émissions sur France Culture, soit de création, soit d’information sur la littérature orale universelle ou sur le conte contemporain.

Il organise ou participe à la mise en place de festivals de conteurs, comme ceux de Chevilly-Larue, des Oralies de Provence, du Festival des Arts du récit en Isère et de Radio France. La fréquentation des grands textes qu’il présente presque chaque année lui montre la nécessité de développer un style oral spécifique à la narration, au sein de laquelle la métrique, le rythme et le chant sont prépondérants. L’étude, l’adaptation, la réécriture ou la traduction de ces textes grecs, moyen-orientaux, celtes, médiévaux et plus récemment celle du Récit ancien du Déluge, genèse mésopotamienne, sont pour lui des occasions d’apprentissage sans cesse renouvelées.

Il publie, de 1985 à 1990, une série d’albums, « Les Contes de toujours », pour laquelle il réécrit à partir de versions orales collectées, les contes traditionnels français les plus célèbres. Puis, en 1996, une autobiographie contée : Le Conteur amoureux qui rassemble une partie de ces contes, accompagnés de réflexions et d’apologues sur son métier. Durant les années 1980, le Centre de Littérature orale demeure principalement un lieu de préparation et de production de grandes narrations collectives que Bruno de La Salle conçoit pour qu’elles demeurent pérennes. Cependant le nombre d’aspirants-conteurs s’accroît régulièrement et avec lui, la nécessité de les accueillir et de les aider. Il devient nécessaire de mettre en place un programme régulier de formations et de manifestations, de créer un centre de documentation.

Ces réalisations sont rendues possibles grâce à la reconnaissance du CLiO comme structure d’intérêt national, accordée en 1987 par Robert Abirached, alors à la tête de la direction du Théâtre et des Spectacles au Ministère de la Culture, ainsi que par l’aide des collectivités locales de la Région Centre, puis en 1995, par l’implantation du CLiO en Loir-et-Cher, à Vendôme.

Bruno de La Salle crée, en 1991, l’Atelier Fahrenheit 451, dans le but d’offrir aux nouveaux conteurs la possibilité d’acquérir des capacités comparables à celles dont disposaient leurs ancêtres conteurs, griots, aèdes, troubadours ou poètes.

Il y reçoit, entre autres, Jean-Claude Bray, Jeanne Ferron, Fiona Mac Léod, Philippe Campiche, Isabelle Jacquemain, Olivier Noack, Bruno Walerski, Vincent Pensuet, Guylaine Kasza, Marie-Claire Sauvée et y accueille actuellement de jeunes conteurs, entourés d’anciens, plus chevronnés.

En 1996, il crée un site Internet à travers lequel il cherche à promouvoir la pratique de l’oralité contemporaine par l’accès à une base bibliographique et documentaire, ainsi que par la production d’œuvres orales. En 1997, il organise à Vendôme la Trace des Paroles, premier Salon du Livre de Conte et des Conteurs devenu le rendez-vous attendu des différents acteurs du domaine. Il est également l’un des membres fondateurs du projet MONDORAL, qui, depuis 2000, travaille au développement des arts de la parole, avec le soutien du ministère de la Culture[18]. En 2004, il crée La Chanson des pierres, qui s’apparente à une épopée contemporaine. Ses Rencontres d'Été et d'Hiver deviennent, en 2006, EPOS, le festival des histoires organisé à Vendôme. Il reçoit de 5 à 6000 spectateurs chaque année, au tout début de l'été, lors d'une semaine mêlant une quarantaine de spectacles, un Salon du Livre de Conte, une nuit où Tout le monde raconte ! célèbre pour son fil de près de 15 heures d'histoires racontées par chacun.

Distinction

Récompenses

Œuvre

Spectacles

Émissions radiophoniques

France Culture diffuse les émissions radiophoniques consacrées à l'art du conte produites par Bruno de La Salle et retransmet sur ses ondes l'enregistrement des spectacles donnés par le conteur au Festival d'Avignon[13] :

Enregistrements

Publications

Ouvrages
Articles

Notes et références

  1. « Bruno de La Salle », sur cnlj.bnf.fr
  2. a et b La Dépêche du Midi, 28 septembre 2007.
  3. Le Monde, 5 avril 1975.
  4. Le Trésor du rêve, 1978.
  5. Féerie-Soir, 1979.
  6. Le Monde, 14 juillet 1979.
  7. Pénélope Driant, 2014, p. 86.
  8. Le Monde, 3 août 1980.
  9. Le Monde, 13 août 1981.
  10. Pénélope Driant, 2014, p. 24.
  11. « Fondation Royaumont. Conte et tradition orale », sur royaumont-archives-et-bibliotheque.fr, 26 août 1er septembre 1979
  12. a et b Pénélope Driant, 2014, p. 24-25.
  13. a et b Centre national de la littérature pour la jeunesse, p. 10.
  14. « Bruno de La Salle, invité du musée de l’imprimerie », La République du Centre,‎ (lire en ligne)
  15. a b et c Le Monde, 25 décembre 1981.
  16. Silvia Monfort lui avait déjà commandé une Odyssée en 1972 pour l'ouverture du Carré Thorigny
  17. Le Monde, 21 septembre 1972.
  18. Morgane Le Bars, 2012, p. 8-9.
  19. « Arrêté du 17 janvier 2013 portant nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres », sur culture.gouv.fr
  20. « Grand Prix SGDL du roman Jeunesse », sur sgdl.org
  21. Jean Perrot, « Recherche et littérature de jeunesse en France : Recherche pure ou appliquée ? », , p. 19
  22. a b c et d Centre national de la littérature pour la jeunesse, p. 12.
  23. (BNF 39479718)
  24. a et b (BNF 39497392)
  25. (BNF 39497509)
  26. (BNF 39497550)
  27. (BNF 39497613)
  28. a b c d e f g h i et j Centre national de la littérature pour la jeunesse, p. 11.
  29. (BNF 39497844)
  30. Le Monde, 10 avril 2015.
  31. « La Chanson des pierres », sur brunodelasalle.fr
  32. (BNF 40244684)
  33. C'est pas pour dire... 12 novembre 2011.
  34. « Miroirs du Merveilleux », sur mondoral.org

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Revue de presse

Le Monde
« L'Arbre aux contes », articles et billets de Christina Marino dans Le Monde
Autres périodiques

Webographie