Camille Chautemps, né le à Paris et mort le à Washington, D.C., est un homme d'État français. Il est plusieurs fois président du Conseil des ministres sous la IIIe République.
Camille Chautemps naît le dans le 3e arrondissement de Paris[1]. Il est le fils d'Émile Chautemps[1], le frère de Félix Chautemps et le neveu d'Alphonse Chautemps. Comme ses frères, il est élève au lycée Marceau de Chartres[2], puis diplômé de la faculté de droit de Paris. Il est initié franc-maçon[3] le 8 décembre 1906 aux Démophiles (Grand Orient de France), à Tours. Il sera accusé par l'extrême droite d'être un instrument de la maçonnerie et présenté comme étant un haut gradé à la suite d'une erreur de l'abbé Tourmentin, qui le désigne comme un 32° du Rite écossais[4].
Il entre au conseil municipal de Tours en 1912, devient député radical-socialiste d’Indre-et-Loire en 1919 et le reste jusqu’en 1928. Il est ensuite élu député du département de Loir-et-Cher de 1928 à 1934, puis sénateur de ce même département de 1934 à 1940 (sur l'aile droite du parti), maire de Tours de 1919 à 1925, plusieurs fois ministre (1924 à 1926), il devient président du Conseil de la Troisième République en 1930 et de novembre 1933 à janvier 1934, appelé par Albert Lebrun.
Il démissionne de la présidence du Conseil après l'affaire Stavisky.
Il est ministre d'État du Front populaire, puis succède à Léon Blum de à à la tête du gouvernement.
À partir de 1938, tentant de poursuivre l'expérience du Front populaire, il procède à la nationalisation des chemins de fer et à la création de la SNCF. Il se retire deux jours après l'Anschluss. Cette démission fut de sa propre initiative, sans que le Parlement n'ait mis en cause sa responsabilité : ce départ illustre très bien l'impossibilité pour les institutions françaises de l'époque de faire face à une crise internationale. Il est vice-président du Conseil des gouvernements Édouard Daladier, puis du gouvernement Paul Reynaud, au sein duquel il pèse en faveur de l'armistice[5],[6]. Il fait partie du gouvernement de Philippe Pétain jusqu'au . Franc-maçon, trente-troisième degré du Rite écossais ancien et accepté et membre de son Suprême conseil, quand, le 13 août 1940, est promulguée la loi portant interdiction des associations secrètes et obligeant les fonctionnaires et les agents de l’État à souscrire une déclaration à leur sujet, Chautemps s’empresse de déclarer à Pétain son allégeance[7].
En , chargé d'une mission officieuse, il part pour Washington, D.C., et choisit d'y demeurer jusqu'en 1944, date à laquelle il gagne l'Afrique française du Nord. Malgré les protestations écrites qu'il a émises contre les rafles de juifs[8], il est, dans le cadre de l'épuration, condamné en par contumace à cinq ans de prison par la Haute Cour[9],[10]. Il bénéficie d'un décret d'amnistie en 1954 [11]. Il partage alors sa vie entre Paris et Washington, D.C., où réside sa famille.
Il repose au Rock Creek Cemetery de Washington, D.C.[12]
Dans sa jeunesse, il est un joueur de rugby à XV évoluant au poste de pilier[13]. Après avoir débuté en 1920 avec l'Union sportive Tours rugby[14], il rejoint l'équipe première senior du Stade français[13]. Le 12 janvier 1938 — par décret, dans sa fonction de président du Conseil et malgré l'opposition de son sous-secrétaire d'État aux sports, aux loisirs et à l’éducation physique —, il accorde l'agrément du gouvernement (S.A.G. : Société agréée par le gouvernement) à la Ligue française de rugby à XIII, agrément qui lui était refusé depuis sa création en avril 1934[15].
Adepte de la pratique du ski[16], il préside les championnats du monde de ski alpin 1937 à Chamonix.
Marié avec Renée Landais, fille d'Émile Landais, maire de Chacé et conseiller général radical du Maine-et-Loire[17], il est notamment le père de Jean Chautemps, journaliste et rédacteur en chef du Midi Libre[18], et de Claude Chautemps, pilote de guerre puis pilote d'essais au CEV.
Il épousa Juliette Durand-Texte en secondes noces.