Charles Oulmont
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Biographie
Naissance
Décès
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PontoiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Clément Charles OulmontVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Père
Léon Oulmont (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Paul Oulmont (oncle)
Maurice Fould (d) (beau-frère)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Distinctions

Charles Oulmont est un homme de lettres, né le à Mulhouse et mort le à Pontoise[1],[2].

Biographie

Famille

Charles Oulmont est le fils de Léon Oulmont (1855-1909), inspecteur général des Finances et directeur général des manufactures de l'État[3],[4] originaire d’Épinal, et de Nanette Lantz, dont le salon à Paris, 5 place Malesherbes, fut fréquenté par des musiciens comme Jules Massenet, Camille Saint-Saëns, Maurice Ravel et Gabriel Fauré. Son grand-père maternel Lazare Lantz (1823-1909)[5], notable et élu mulhousien, dirigeait l'entreprise Lantz Frères spécialisée dans l'impression sur tissus[6]. Durant sa longue existence il a toujours revendiqué haut ses racines alsaciennes et lorraines[7].

En juillet 1914, il épouse Alice Cahen-Léon (1886-1919), sœur de l’écrivain Edmond Cahen, puis se remarie le 7 mars 1922 avec Renée Christiane Bourgeon (1897-1992). De son premier mariage, il a un fils, Bernard (1915-1964). De 1910 à 1933, il habite au 101, boulevard Malesherbes à Paris, puis au 16, rue de Béarn à Saint-Cloud et, à la fin de sa vie, rue Tavet à Pontoise. À la belle saison, il résidait souvent à Charmoy (Yonne) puis à Courcelles (Aisne).

Formation

Élève au lycée Carnot à Paris, il étudie les lettres à la Sorbonne, auprès de ses « maîtres » Émile Faguet, Auguste Lanson, Émile Boutroux, Joseph Bédier. Il soutient ses thèses de doctorat ès-lettres en 1911 sur « Pierre Gringore et la poésie morale, politique et dramatique à la veille de la Renaissance », et sur « Les débats d’amour du clerc et du chevalier dans la littérature politique du Moyen Âge ». Nommé à la faculté des lettres de Nancy, il se coule mal dans le moule académique et démissionne rapidement, préférant se consacrer entièrement à la littérature, encouragé par Bédier.

Jusqu’en 1910 il poursuit en parallèle au Conservatoire de musique de Paris des études de piano et de composition, dirigées par Gabriel Fauré et Jean Roger-Ducasse. C’est alors qu’il abandonne la perspective d’une carrière musicale, jetant au feu le manuscrit d’un quatuor à cordes que Jacques Thibaud, Georges Enesco, Pierre Monteux et Pablo Casals venaient d’interpréter, mais que Fauré jugeait un exercice encore inabouti[8].

Ses premiers écrits datent d’avant la Première Guerre mondiale, études littéraires ou d’histoire de l’art, puis simultanément des pièces de théâtre et des romans qu’il publiera après 1918. Ses thèmes préférés relèvent toujours de l’analyse psychologique du couple et de l’antagonisme des sexes, traités sur le mode comique ou tragique. Après la Seconde Guerre, les thèmes de ses romans relèvent davantage des questions morales, sociétales et religieuses qu’il n'a cessé jusqu’à sa mort d’étudier avec passion.

Critique et conférencier

Charles Oulmont n’oubliera jamais les acquis de sa formation philologique et musicale. Excellent connaisseur de la langue et de la musique françaises, il a donné des milliers d’articles, de conférences et d’émissions de radio, en France et en Europe, sur des sujets d’histoire littéraire et musicale ainsi que d’histoire de l'art. Conférencier éclectique et disert, sachant captiver son public, il lui était souvent demandé d’illustrer au piano les thèmes choisis, notamment à partir de ses souvenirs sur Fauré, Debussy, Ravel, Gounod, Chausson, Duparc, Satie.

Il travailla aussi avec la chanteuse Yvette Guilbert sur des textes de poésies et chansons médiévales qu’il avait découverts. À partir de l’entre-deux-guerres, il assura à la TSF et pour les radios francophones belge et suisse des émissions de critique sur les lettres, le théâtre, la musique et les expositions artistiques. Simultanément il fut dans les mêmes domaines le correspondant parisien de nombreux journaux de province et de l’étranger.

Amateur d'art et collectionneur

Collectionneur d'art, il s’était formé en aidant son oncle, le docteur Paul Oulmont, médecin-chef des hôpitaux de Paris, à constituer une importante collection de dessins et peintures du XVIIIe siècle, léguée en 1917 à la ville d’Épinal[9]. Il a poursuivi cette tradition familiale en contribuant de son vivant et après sa mort à enrichir les collections de plusieurs musées, dont les musées des Beaux-Arts de Strasbourg, de Mulhouse et de Besançon, le musée Tavet-Delacour à Pontoise, et le musée des Avelines à Saint-Cloud auquel il a notamment fait don d'œuvres du peintre Eugène Carrière qu’il admirait particulièrement[10].

Écrivain, dramaturge, musicien et critique, sa carrière d’homme de lettres éclectique s’étendit sur près de sept décennies. Il figura sur la scène culturelle parisienne de l'entre-deux-guerres et jusque dans les années 1970, sans aller toujours au-delà de succès d’estime. Ses souvenirs sont pleins d’anecdotes sur les nombreux artistes et personnalités qu’il a connus ou avec qui il a correspondu ou travaillé, par exemple l’écrivain Tristan Bernard, le poète Max Jacob[11], le compositeur Florent Schmitt, des acteurs et actrices français et étrangers, etc.

Fondation Charles-Oulmont

Durant la Seconde Guerre mondiale, face à la menace nazie, il put grâce à l’aide du consul général du Portugal à Bordeaux, Aristide de Sousa Mendès, trouver refuge à Lisbonne où ses conférences avaient été appréciées avant-guerre. Une partie de ses collections ayant été spoliée par l’Occupant durant son absence, il bénéficia en 1964 d’une indemnisation partielle par la République fédérale d’Allemagne.

Il décida de consacrer en 1982 cette somme à la création d’un Centre d’aide aux artistes, qui devint après sa mort la Fondation Charles-Oulmont. Celle-ci, sous l'égide de la Fondation de France, décerne chaque année depuis 1984 des prix destinés à soutenir des artistes et des créateurs dans les quatre domaines de prédilection de son fondateur : théâtre, musique classique, arts plastiques[12] et littérature[13].

Publications et récompenses

Etudes et essais

Romans

Adaptations théâtrales

Théâtre

Poésie

Souvenirs

Œuvres complètes

Les Œuvres complètes de Charles Oulmont ont paru chez l’éditeur strasbourgeois Istra en 1969-1971, en 37 volumes.

Prix décernés par l'Académie française

Notes et références

  1. « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le ).
  2. Archives départementales du Haut-Rhin, commune de Mulhouse, année 1883, vue 281/791, avec mentions marginales de mariage et de décès.
  3. Dictionnaire historique des inspecteurs des Finances 1801-2009. Dictionnaire thématique et biographique, Institut de la gestion publique et du développement économique, 2012.
  4. Fabien Cardoni, Nathalie Carré de Malberg et Michel Margairaz, Dictionnaire historique des inspecteurs des Finances, Paris, Comité pour l'histoire économique et financière de la France, , 1131 p. (ISBN 978-2-11-097521-8), p. 852.
  5. « Lazare lantz », sur scd.uha.fr.
  6. Vingt ans à Mulhouse 1855-1875, par Emile Boissière, imprimerie E. Protat, Macon, 1876, 149 p.
  7. Cf. les premiers chapitres (pages 5 à 54) de ses mémoires. Charles Oulmont, Noces d’or avec mon passé, Paris, Crépin-Leblond, , 436 p..
  8. Charles Oulmont, Noces d'or avec mon passé, p. 68 à 79.
  9. « La collection Paul Oulmont », sur artaujourdhui.info.
  10. « Musée de Saint-Cloud », sur musee-saintcloud.fr.
  11. Anne Kimball, Max Jacob écrit : lettres à six amis, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 317 p. (ISBN 978-2-7535-3271-7), p. 17-62.
  12. Par ex. Francis Herth en 1987.
  13. « Fondation Charles Oulmont », sur fondation-charles-oulmont.org.

Voir aussi

Archives

Bibliographie

Liens externes