Sortie | 1968 |
---|---|
Enregistré |
Studio CBE, Paris France |
Durée | 31 min 14 s |
Genre | Variété |
Producteur |
Production Asparagus
|
Label |
Disques Vogue Reprise Philips |
Albums de Françoise Hardy
Comment te dire adieu est le neuvième album édité en France et à l'étranger de la chanteuse Françoise Hardy. L'édition originale est parue en France à la fin novembre 1968. Sans titre distinctif à sa sortie, cet album fut identifié par celui de son principal succès à partir de sa réédition en disque compact en novembre 1995.
Après avoir honoré divers contrats avec les télévisions allemande, espagnole, autrichienne, belge et suisse en janvier, Françoise Hardy signe un contrat chez Warner-Brothers/Reprise Records et s’envole début février pour une tournée promotionnelle à Montréal. Elle enchaîne ensuite avec l'Angleterre pour effectuer une tournée des villes universitaires pendant une semaine. Dans le même temps, elle fait la promotion en radio et télévision de son premier single sorti chez United Artists, major avec laquelle elle a également signé un contrat pour que soit distribuées les productions de sa société Asparagus au Royaume-Uni[1]. Le 45 tours en question est lancé avec le titre Now You Want to Be Loved, la version anglaise de la chanson Des ronds dans l’eau du film Vivre pour vivre de Claude Lelouch[2].
Les étapes sont[3].:
Du 26 février au 16 mars, elle effectue une tournée en Afrique du Sud : Pretoria, Johannesburg, Durban, Le Cap.
À partir du 22 avril : un dernier tour de chant au cabaret du palace-hôtel Savoy, de Londres. Le couturier, Paco Rabanne lui « façonne » pour l’occasion une impressionnante combinaison métallique qui fait sensation.
Un dernier gala à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, clos les prestations scéniques prévues pour l'année.
Après les succès remportés à l’étranger, son manager Lionel Roc, veut marquer une pause côté tournées pour qu'elle puisse préparer de nouvelles chansons en anglais, en italien et en allemand, sans oublier celles de l’album annuel en français.
Cette pause dans les tournées est l’occasion que Françoise Hardy veut saisir pour ne plus en faire. La rumeur sur son désir de délaisser la scène au profit du disque, se propage.
Le mercredi 15 mai, alors que la révolte étudiante gagne la France entière, Paco Rabanne crée l’évènement lors de l’inauguration de l'Exposition internationale de diamants à Paris en lui faisant porter « la minirobe la plus chère du monde » – faite de plaquettes d’or incrustées de diamants.
Face aux « évènements » qui prennent de l’ampleur, le directeur artistique de Vogue suggère à ses artistes de s’éloigner de la capitale. Françoise Hardy regagne alors la maison en Corse en compagnie de Jacques Dutronc.
Après ces vacances impromptues, le temps est consacré, comme prévu, aux compositions et enregistrements de chansons destinées aux marchés étrangers et à la préparation de son huitième album. Malgré les nombreux désaccords qui se font jour avec les associés de la société de production Asparagus, l'album sort en temps voulu, porté par la chanson Comment te dire adieu.
À la recherche de mélodies, Françoise Hardy déniche chez un éditeur un instrumental américain, signé Arnold Goland et intitulé It Hurts to Say Goodbye, qui lui paraît très « accrocheur »[5]. Ne se sentant pas d'écrire un texte dessus, son agent Lionel Roc lui suggère de faire appel à Serge Gainsbourg. Après l’avoir rencontrée chez lui, Gainsbourg accepte. Quelque temps plus tard, alors qu’elle était à Londres pour son quatrième tour de chant au Savoy, Serge se déplace pour lui soumettre son texte. Il a eu l’idée d’en accentuer la rythmique à la césure de mots possédant la syllabe, « ex » :
De surcroît, il a ajouté des parties parlées. La chanteuse, tenant à ce que soit repris « très exactement l’instrumental d’Arnold Goland », en confie l’orchestration à Jean-Pierre Sabar, son accompagnateur sur scène[6]. En studio, Gainsbourg en suit les enregistrements. Dans la foulée, il lui offre une chanson originale : L’Anamour.
Début octobre 1968, Françoise Hardy s’était envolée pour le Brésil, pour participer au 3e Festival International de la chanson populaire de Rio de Janeiro. Festival où elle remporta le trophée, « Coq d’or » pour sa chanson, À quoi ça sert ?. Antônio Carlos Jobim et Chico Buarque remportèrent pour leur part, le premier prix avec leur chanson Sabiá (le merle), défendue par le duo vocal, Cynara & Cybele. Retenue par Françoise Hardy, la chanson a été adaptée en français par Frank Gérald, sous le titre, La Mésange.
La version originelle est une chanson française intitulée : J’ai le mal de toi. Elle fut écrite et composée par Michel Rivgauche et Jack Diéval pour le Concours Eurovision de la chanson 1960. Interprétée par la chanteuse Frédérica, elle ne fut pas sélectionnée. La chanteuse belge, Lily Castel, la défendit à son tour pour un autre concours de chansons (Musik Ohne Grenzen, diffusé sur la BRT), en 1965. Cette année-là, Colette Deréal l’ajoute à son répertoire[8].
La même année, Al Stillman en fait l'adaptation anglaise sous le titre : The Way of Love. Interprétée par Kathy Kirby, la chanson obtient un tel succès, que Michel Rivgauche en écrit une seconde version française. Intitulée Parlez-moi de lui, cette nouvelle mouture sera créée par la chanteuse Dalida, en 1966. Par la chronologie des versions successives, Parlez-moi de lui est considérée comme étant l’adaptation de The Way of Love[9].
L’album est composé de cinq créations : L'Anamour, Il vaut mieux une petite maison dans la main qu’un grand château dans les nuages, Étonnez-moi, Benoît...!,... dont deux écrites et composées par Françoise Hardy : À quoi ça sert ? et La Mer, les étoiles et le vent. De six adaptations en français : Comment te dire adieu (It Hurts to Say Goodbye), Où va la chance ? (There but for Fortune), Suzanne, La Mésange (Sabiá), La Rue des cœurs perdus (Lonesome Town), Parlez-moi de lui (The Way of Love) ainsi que d’une nouvelle reprise d’Il n’y a pas d’amour heureux. Insatisfaite de l'accompagnement qui en a été fait sur son album précédent, Françoise Hardy a demandé à Jean-Pierre Sabar d'en faire une nouvelle orchestration.
La chanson Comment te dire adieu, deviendra un des gros succès de l’année 1969. Placée au sommet du hit-parade, elle redonnera un coup de fouet à la carrière de Françoise Hardy et fera partie des incontournables de son répertoire. Dans une moindre mesure, Étonnez-moi Benoît...! rencontre aussi le succès.
Les 12 chansons qui composent le disque ont été enregistrées en stéréophonie. Françoise Hardy est accompagnée par les orchestres de Jean-Pierre Sabar, d'Arthur Greenslade (en), de Mike Vickers (en) et de John Cameron (en).
Nota bene : Dans les années soixante, l’industrie discographique française est axée en priorité sur la vente de super 45 tours. Les nouvelles chansons de Françoise Hardy sont donc d’abord éditées sur ces supports.