Dans la foi chrétienne, le don spirituel est un don du Saint-Esprit.
L'expression « don spirituel » (en grec χάρισμα πνευματικὸν, kharisma pneumatikon) est employée par l'apôtre Paul en Romains 1,11. Celui-ci dit, de façon plus elliptique, littéralement « les spirituels » (τὰ πνευματικά, ta pneumatika) en 1 Corinthiens 12,1 et 14,1. L'adjectif pneumatikos, traduit par spirituel, est fondé sur pneuma, l'Esprit.
À la fois l'Ancien Testament et le Nouveau Testament, et tout particulièrement les Épîtres de Paul, comptent plusieurs listes de dons spirituels[1],[2]. Afin d'éviter les confusions, il a été proposé de nommer plus spécifiquement quatre de ces listes : les sept dons, les charismes, les ministères, et le fruit de l'Esprit[3].
7 DONS | 9 CHARISMES | 5 MINISTÈRES | 1 FRUIT |
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Isaïe 11,2-3
(selon la version de la Septante) |
1 Corinthiens 12,8-10 | Éphésiens 4,11 | Galates 5,22-23 |
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Moins souvent évoquées, les listes suivantes se recoupent en partie avec les précédentes. Les auteurs bibliques parlent avec liberté ; la diversité et la multiplicité des dons de l'Esprit-Saint échappent à nos tentatives de catégorisation trop strictes.
Exode 31,3 ; 35,31 | Romains 12,6-8 | 1 Corinthiens 12,28 |
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Neuf dons du Saint-Esprit sont décrits par Paul de Tarse dans la première épître aux Corinthiens, chapitre 12.
L'apôtre Paul emploie en grec le mot χάρισμα, passé en français sous le vocable charisme, mais généralement traduit par don. Cela provient de la racine χάρις, grâce. Après avoir ainsi décrit la diversité des dons, Paul fait une comparaison avec le corps :
Au chapitre 13, Paul décrit la hiérarchie des dons, et fait un hymne à l'amour. Au chapitre 14, il établit une hiérarchie des charismes en vue de l'utilité commune.
Au sujet du parler en langues, Paul revient sur la nécessité de l'interprétation : « C'est pourquoi celui qui parle en langue doit prier pour pouvoir interpréter. Car si je parle en langue, mon esprit est en prière, mais mon intelligence n'en retire aucun fruit. » (1 Co 14,13-14). Pour plus de détails sur le parler en langues et l'interprétation, voir la glossolalie.
Neuf dons sont identifiés [4]:
On distingue ici deux formes, une quasi systématique et une plus précise qui appelle à un don d'interprétation
Plusieurs mouvements ont contribué à ramener l'importance des dons spirituels[5]. Ces mouvements ont été appelés "vagues" [6]. Il y a eu d'abord "la première vague", le pentecôtisme en 1906[7]. Puis "la deuxième vague", le mouvement charismatique en 1960. Finalement, "la troisième vague", le mouvement néo-charismatique en 1980.
Les charismatiques peuvent aussi bien être évangéliques que catholiques, anglicans ou d'autres dénominations chrétiennes. Tous insistent sur l’Esprit et son action dans les vies humaines et dans l’Église[8]. Le christianisme évangélique, principalement dans les courants du pentecôtisme, mouvement charismatique évangélique et mouvement néo-charismatique, accorde une importance particulière aux dons de l'Esprit Saint (1 Co 12,4-7).
Cette théologie donnant la priorité au parler en langues est cependant contestée à l'extérieur et au sein même du pentecôtisme. Le parler en langues peut être vu comme un charisme possible parmi d'autres. Un croyant peut être né de nouveau, et baptisé du Saint-Esprit, régénéré et rempli de foi, sans que cette vie dans l'Esprit se manifeste obligatoirement par le charisme des langues. « Tous ont-ils des charismes de guérison ? Parlent-ils tous en langues ? Tous interprètent-ils ? Vous, soyez zélés pour les charismes les meilleurs. »[9]