1 : carte dynamique ; 2 : carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes.
Hochfelden est une bourgade alsacienne du nord-est de la France située à 382,5 km à l'est de Paris ; entre Metz (108,6 km) et Strasbourg (30,3 km). Au niveau départemental, les villes les plus proches sont Brumath (10,5 km) et Haguenau (17,5 km) puis Saverne (15,5 km)[2].
Les montagnes du massif des Vosges et la plaine d'Alsace ont pour prolongement en Allemagne, la plaine du Pays de Bade et le massif de la Forêt-Noire. Cet ensemble a pour origine le bombement d'une pénéplaine post-hercynienne. Cette déformation fut causée par une compression engendrée par la formation (ou orogenèse) des Alpes. Ce bombement s'est vu suivre par un effondrement tectonique central où le Rhin, de Bâle à Francfort, constitue le graben central[3]. Du côté alsacien, le piémont des Vosges est formé par les collines dites sous-vosgiennes dont les sols sont constitués de roches calcaires. C’est une zone de transition entre les grès et les granites des Vosges et les alluvions de la plaine d‘Alsace. Ces collines s’étirent à l'est des Vosges sur plus de cent kilomètres du nord au sud de l’Alsace sur une largeur allant de deux à vingt kilomètres. Les montagnes vosgiennes constituent une barrière aux précipitations atmosphériques venant de l'ouest. La pluviométrie est donc moins importante sur les collines sous-vosgiennes que sur le versant lorrain, le climat y est plus sec et plus chaud[Note 1].
Altitudes
Le territoire de Hochfelden est situé sur le champ de fracture de Saverne ; ceci fait que son relief se caractérise par les vallonnements des collines sous-vosgiennes[4]. Les altitudes observées à Hochfelden se situent entre 153 et 218 mètres. La majeure partie des habitations de la bourgade sont construites sur un même flanc de colline. La mairie située au centre-ville est construite à une altitude de 180 mètres. Un peu plus haut, l'église catholique est édifiée au sommet de cette éminence ; ceci fait que son haut clocher est visible de loin. L'altitude la plus haute se signale sur la colline du Scherlenheimerberg (218 m) mais son sommet se situe sur le finage de Scherlenheim à 222 m. Les points les plus bas se rencontrent dans le lit de la rivière de la Zorn, 159 mètres vers Melsheim et 153 mètres vers Schwindratzheim. À l’est du bourg, le flanc de la colline du Galgenberg s'élève à partir de 158 mètres au niveau du ruisseau Bachgraben jusqu'à 202 mètres en limite avec le finage de Schwindratzheim[5].
Voies de communication
Réseau routier
La grande voie de communication qu'est l'autoroute A4 traverse de part en part, au nord du bourg, le territoire communal. Pour y accéder, il est nécessaire de se rendre vers la sortie autoroutière 46 de Hochfelden au niveau du péage de Schwindratzheim à 2 km de distance. Une autre rocade est la sortie autoroutière 45 de Saverne à 15 km de distance.
Hochfelden est un nœud routier de plusieurs voies d'importance départementale. La route départementale 25 (ou RD 25) relie Pfaffenhoffen située au Nord à Wasselonne située au Sud. Une portion de cette route a été transformée en chemin vicinal entre Hochfelden et le carrefour entre Alteckendorf et Bossendorf. L'origine de ce fait est la mise en service de l'autoroute A4. Cette portion est remplacée par la RD 32 entre le carrefour précité et le péage autoroutier et par la RD 100 entre le péage et Hochfelden. La RD 59 relie Hochfelden à Griesbach-le-Bastberg située au nord-ouest, tandis que la RD 7 relie Hochfelden à Bouxwiller[6]. La RD 421 relie Saverne à Brumath. Cette voie traverse d'ouest en est le centre-ville de Hochfelden (rue du , rue Lebocq, rue des Manteaux-rouges, route de Strasbourg). Entre le et le cette route fut interdite par arrêté préfectoral pour le transit des poids-lourds de plus de 7,5 tonnes entre Dettwiller et Mommenheim[Note 2].
Voies fluviale et cyclable
Située sur le canal de la Marne au Rhin entre Saverne et Strasbourg, Hochfelden possède un port de plaisance. Le chemin de halage du canal est emprunté par le grand itinéraire cyclable EuroVelo 5 (EV5 Via Romea Francigena de Londres à Rome/Brindisi).
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 749 mm, avec 10,1 jours de précipitations en janvier et 10,3 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Waltenheim-sur-zorn », sur la commune de Waltenheim-sur-Zorn à 5 km à vol d'oiseau[9], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 652,2 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 38 °C, atteinte le ; la température minimale est de −14,9 °C, atteinte le [Note 3],[10],[11].
Hochfelden est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4],[14],[15],[16].
Elle appartient à l'unité urbaine de Hochfelden, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[17] et 5 662 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[18],[19].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 5]. Cette aire, qui regroupe 268 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[20],[21].
La première mention du bourg remonte à l'an 816 lorsqu'un dénommé Théodoric y établit un acte de donation au profit de l'abbaye de Wissembourg, dans (actum hoc feldis publice...). La première mention du nom Hochfelden date de 968, bien que le nom soit orthographié de diverses manières dans les documents ultérieurs : Hoffelden en 1200 ou encore Hochveldesdorf[22].
Hochfelden, prononcé [oxfɛldən] est composé de deux mots d'origine germanique ; hoch « haut » et Feld « champs », avec une désinence -en, alors que le pluriel allemand est -er. Le toponyme signifie donc en langue française « le(s) haut(s) champ(s) », le bourg étant édifié sur une colline qui surmonte la vallée de la Zorn. Le toponyme en langue alsacienne est Hohfalde, prononcé [hof'.ɑldɛː][23].
Histoire
Préhistoire et antiquité
Les premières traces humaines à Hochfelden remontent au Paléolithique supérieur, sous la forme d’outils en silex, associés à des ossements de mammouth et d’équidés. Si ces premières traces ne sont probablement que les vestiges d’une occupation temporaire liée à des campements de chasseurs, le Néolithique marque le début d’une occupation plus permanente du site, comme semble l’indiquer la découverte de sépultures de cette époque[24], et notamment les recherches entreprises depuis janvier 2022 par Archéologie Alsace avec la mise au jour d'un village, de trois nécropoles allant jusqu'à l'époque gallo-romaine[25]
Moyen Âge
Le site est densément peuplé au Haut Moyen Âge, comme l’attestent le nombre important de sépultures alamanes et franques découvertes sur place. L’une de ces tombes, datée du Ve siècle, a livré un très riche mobilier indiquant que son occupante était une femme de très haut rang, ce qui tend à indiquer que la localité était également un lieu de pouvoir à cette époque[26].
En 968, la localité, qui porte déjà le nom de Hochfelden, fait partie du domaine royal et constitue un élément du douaire d’Adélaïde de Bourgogne lorsqu’elle épouse Otton Ier. À cette époque, la ville est un centre administratif et économique important à l’échelle régionale[22]. Par le jeu des héritages, Hochfelden passe aux mains des Saliens en 1025, puis des Hohenstaufen en 1138. Peu de temps après, dans la seconde moitié du XIIe siècle, une église de style roman est construite à l’intérieur de l’enceinte, tandis que les remparts et le château sont renforcés[22].
Époque contemporaine
Le soir du , des groupes de jeunes se forment dans les rues. Chantant d’abord des chants alsaciens, puis des chants révolutionnaires en français ainsi que la Marseillaise, ils se rendent au monument aux morts, sur lequel ils déposent un drapeau français et une gerbe décorée de rubans tricolores. Sur le trajet, le cortège est salué par les applaudissements de la population. Très rapidement, la Gestapo arrive sur place et arrête 206 personnes, qui sont immédiatement internées au camp de Schirmeck : la plupart seront ensuite enrôlés de force dans l’armée allemande et envoyés sur le front de l’est. Le samedi suivant, un détachement de SS arrive de Karlsruhe et fouille toute la ville, maison par maison, et l’administration municipale est remplacée par un Staatskommissar. Afin d’encourager la résistance française, Radio Londres évoque quelques semaines plus tard la manifestation[27].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis sa création.
En 2021, la commune comptait 4 042 habitants[Note 6], en augmentation de 2,23 % par rapport à 2015 (Bas-Rhin : +3,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[33],[Note 7].
En 2014, la commune comptait 3 528 habitants, en augmentation de 7,53 % par rapport à 2009 (Bas-Rhin : 1,65 %, France hors Mayotte : 2,49 %).
Premier dimanche du mois de septembre : messti du village.
Tuile artisanale Lanter.
Économie
La brasserie Meteor est fondée à Hochfelden en 1640. Elle est aujourd'hui la première brasserie indépendante d'Alsace et revendique le titre de plus ancien site brassicole de France.
La commune héberge une décharge aujourd'hui fermée. La pollution au lindane du site demeure.
La brasserie Eschenbrenner ouvre en juillet 2021[36]. Florian Eschenbrenner réinvente la bière en proposant jusqu'à 60 recettes innovantes [1]. En 2023 l'entrepreneur Hochfeldois s'attaque à la gousse de vanille de Madagascar en ouvrant une société d'import en gros [2].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Chapelle gothique de pèlerinage « Chapelle Saint-Wendelin ».Musée du Pays de la Zorn et synagogue.
Tableau représentant saint Wendelin de 1659, offert par Anna Barbara veuve d'Ascagne Albertini, gouverneur et bailli de Benfeld.
Cloche datant du XIIIe siècle.
Une inscription en allemand indique le début des travaux de sa construction, le , et les noms de ses bâtisseurs, Henri d'Achenheim, Nicolas Schorlin et Jean Lobel :
« ANNO DNI M.CCCC.XXXV. UF MITWOCH NOCH SANT ULRICHZ DAG IST DIESZER GEBU ANGEVANGEN UND SINT DIS DIE BUMEISTER MIT NAMEN HEINRICH VON ACHENHEIM GENANT VON LUTENHEIM CLAUS SCHORLIN UND HANS LOBEL PFLEGER »
L’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul, citée dès le IXe siècle ; l'édifice actuel date de 1826. Le clocher a été surélevé en 1889-1890. Elle faisait partie autrefois du château de Hochfelden, dont ne subsiste qu’un fragment de mur à l’arrière de l’église et l’empreinte dans le parcellaire.
La synagogue construite en 1841, en remplacement d’un bâtiment plus ancien, sur des plans de Louis Furst, pour une communauté qui comptait à l’époque 219 âmes. Un bâtiment annexe abritait un bain rituel ou miqvé, une salle de réunion et une école. L'association ARCHE a rénové la synagogue désaffectée en 1995 et l'a transformée en musée de pays.
Le cimetière de 1859 (achat des parcelles de terrain) et 1860 (construction du mur de clôture).
L’église protestante de 1895 en brique rouge. La communauté est une filiale de la paroisse de Schwindratzheim.
La place du Marché accueille, depuis 2004, Garde corps, une œuvre de Mathieu Mercier.
Église Saints-Pierre-et-Paul.
Vue intérieure de la nef vers le chœur.
Vue intérieure de la nef vers la tribune d'orgue.
Orgue de tribune Stiehr-Mockers (1841).
Personnalités liées à la commune
Auguste Kassel, né en 1862 à Hochfelden, médecin de campagne et collecteur du folklore, des us et coutumes de l'Alsace, décédé en 1931.
Jean-Pierre Hirsch, né en 1948, historien, professeur d'histoire-géographie pendant de nombreuses années au collège de Hochfelden, auteur notamment d'un ouvrage sur les débits de boisson en Alsace[37].
Jean Baptiste Bouffleur, né le à Hochfelden, prêtre réfractaire sous la Révolution française, curé à Ingwiller de 1801 à 1804 puis curé à Minversheim de 1804 à 1824 et enfin curé à Haguenau de 1825 jusqu'à sa mort le à Haguenau. Une rue à Hochfelden porte son nom (rue du Chanoine-Bouffleur)[38].
François Joseph Thierse, né le à Hochfelden, prêtre missionnaire à l'île Maurice ; supérieur de la communauté de Notre-Dame du Grand Port, décédé le .
Peter Ober né en 1813, pionnier de l'alpinisme, a largement contribué à l'essor touristique de Interlaken en Suisse, il était appelé "Interlakens Guter Geist", décédé en 1869
François-Xavier Corbet, né en 1836, missionnaire spiritain, préfet apostolique à Pondichéry (Inde), puis premier évêque de Madagascar Nord, décédé en 1914 et enterré en sa cathédrale de Diego-Suarez (Antsiranana).
Les armes d'Hochfelden se blasonnent ainsi : « De gueules à saint Pierre de carnation, chevelé et barbé d'argent, auréolé d'or, habillé d'une tunique aussi d'argent, ceinturée d'or, et d'un manteau du même, tenant de sa dextre une clef d'argent et de sa senestre un livre ouvert du même. »[39].
Jean-Michel Boehler, Une société rurale en milieu rhénan : la paysannerie de la plaine d'Alsace (1648-1789), Strasbourg, PUS, , 2469 p. (ISBN2-86820-139-3)
Collectif et sous la direction de Antoine Pfeiffer, Protestants d'Alsace et de Moselle : lieux de mémoire et de vie, Strasbourg/Ingersheim, Oberlin/SAEP, , 318 p. (ISBN2-7372-0812-2)
(fr + gsw) Hans Lienhart, Surnoms et sobriquets des villes et villages d'Alsace, Steinbrunn-le-Haut, Éditions du Rhin, , 238 p. (ISBN2-86339-033-3)
Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck et Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d'Alsace, La Nuée Bleue, , 676 p. (ISBN978-2-7165-0250-4 et 2-7165-0250-1)
Histoire de Hochfelden
Georges Lévy-Mertz, « Hochfelden, carrefour antique », Pays d’Alsace, no 72, , p. 3-7 (ISSN0245-8411, lire en ligne)
Bernhard Metz, Hochfelden, lieu central et fortifié, Saverne, SHASE (Pays d'Alsace, cahier 208), (ISSN0245-8411)
Alphonse Wollbrett, « Le bourg et l’ancien château de Hochfelden », Pays d’Alsace, no 72, , p. 9-13 (ISSN0245-8411, lire en ligne)
Géographie et statistiques
Jacques Baquol, L'Alsace ancienne et moderne ou Dictionnaire géographique, historique et statistique du haut et du Bas-Rhin., Strasbourg, Chez l'auteur, année 1851
↑Pour illustrer ce propos, on peut signaler les précipitations annuelles des deux métropoles lorraines, Metz 766 mm/an et Nancy 759 mm/an et celles de l'autre côté du Massif des Vosges, de Strasbourg 610 mm/an et surtout de Colmar avec seulement 581 mm/an (Moyenne nationale de 770 mm/an). Chiffres donnés par le site internet Linternaute.
↑Cet arrêté préfectoral destiné à réduire les nuisances causées aux riverains fut annulé en 2009 par le tribunal administratif de Strasbourg après une plainte de l'Union régionale du transport d'Alsace. La préfecture a interjeté appel mais en 2010 la cour administrative d'appel de Nancy n'a pas encore rendue sa décision. Dernières Nouvelles d'Alsace, Pages locales (édition de Saverne) du 28 septembre 2010.
↑Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Carte routière et touristique Michelin, Vosges Alsace 1/200000-1 cm:2 km.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )