Wi-Fi 6
La IEEE 802.11ax, également appelée Wi-Fi 6 par la Wi-Fi Alliance, est une norme conçue pour les réseaux sans fil locaux ou Wi-Fi[1],[2],[3] et qui succède au Wi-Fi 5. La normalisation est faite par l'IEEE ; la norme a été ratifiée en février 2021 et la publication de la version finale a eu lieu le 19 mai 2021[4],[5].
Le standard 802.11ax est conçu pour pouvoir fonctionner sur tout le spectre fréquentiel entre 1 et 7,1 GHz, si ces bandes sont disponibles, en complément des bandes 2,4 et 5 GHz déjà utilisées par les versions précédentes. Les appareils présentés au CES 2018 atteignent une vitesse maximale de 11 Gbit/s. Cette norme optimise les performances pour des déploiements denses : les débits crêtes sont quatre fois plus élevés que ceux atteints avec la norme IEEE 802.11ac, même si le débit nominal n'est supérieur que de 37 % au plus. La latence est également 75 % plus faible.
Pour améliorer l'utilisation efficace du spectre, la nouvelle version introduit des méthodes telles que l'OFDMA, déjà utilisées pour la 4G, la modulation 1024-QAM et la prise en charge pour la liaison montante en plus de la liaison descendante du MIMO et du MU-MIMO (en) afin d'augmenter le débit. Des améliorations de la consommation électrique et de nouveaux protocoles de sécurité sont également ajoutés par cette norme, tels que Target Wake Time et le WPA3.
Selon les opérateurs cellulaires, cet IEEE est nécessaire au développement de la 5G qui nécessite des fréquences porteuses très élevées, des bandes passantes massives, une haute densité de stations de base et de terminaux, ainsi qu'un nombre sans précédent d'antennes. Le Wi-Fi 6E est aussi nécessaire pour améliorer l'expérience des utilisateurs de smartphones et autres terminaux mobiles, tout en évitant aussi, pour un certain temps au moins, la congestion du réseau Wi-FI pour de nombreuses applications privées industrielles, mais aussi pour des applications 'en extérieur' de l'industrie de la finance à haut débit dans les pays riches ou très peuplés, et notamment dans les environnements résidentiels et éducatifs denses, les noeuds de transport, trains, métros, et stades quand le nombre de spectateur y est élevé[6].
En matière environnementale, dans le contexte de l'impact environnemental du numérique qui se développe exponentiellement depuis la fin du XXe siècle, et dans le cadre d'une recherche d'amélioration de l'efficacité énergétique des communications 5G[7],[8],[9], le Wi-Fi 6E est parfois présenté comme pouvant théoriquement diminuer le déchargement et la durée de vie de la batterie des smartphones (à service égal) en permettant à l'appareil de mieux cartographier ses communications avec un routeur, ce qui permet que son antenne reste allumée moins longtemps. Cependant in fine et plus globalement, par Effet rebond, l'ouverture large du réseau, sans licence, encourage à nouveau les usages fortement consommateurs de bande passante et à forte empreinte écologique et énergétique (streaming de films/vidéo en haute définition, jeux immersifs, réalité virtuelle et/ou augmentée, souvent sans mémoire tampon et avec des vitesses de téléchargement de plus en plus rapide)[10].
Quelques études empiriques et/ou des expériences contrôlées faites en laboratoire ont montré que le « scannage WiFi agressif » qui « améliore considérablement la vitesse à laquelle les nœuds mobiles rejoignent le réseau WiFi » en intérieur, a au contraire des effets secondaires hélas considérables dans les « environnements sans fil surpeuplés », avec des effets négatifs en termes de consommation d'énergie et de débit pour les nœuds mobiles[11]. Des études cherchent à évaluer et/ou réduire la consommation énergétique croissante de l'Internet et des terminaux de type smartphones[12],[13], mais l'empreinte écologique et l'empreinte carbone globale du Wi-Fi 6E ne semblent pas avoir été évaluées (surtout si l'on tient compte des énergies grises mobilisées par l'informatique) ; par ses usages et ses besoins en infrastructure, cet IEEE pourrait encore nous éloigner de la Sobriété numérique et de l'Informatique durable.
Existent aussi des enjeux nouveaux de sécurité informatique, rendue plus difficile par l'accélération des débits, via un nombre accru de points d'accès, déployés dans un environnements de réseaux complexes parfois non fiables[14],[15].
La norme 802.11ax vise à améliorer la norme 802.11ac pour optimiser la connexion Wi-Fi dans les zones très denses i.e gares, aéroports, centre commerciaux, etc. Cette norme permet ainsi à plusieurs utilisateurs de se connecter simultanément au même point d'accès en utilisant une technologie déjà présente dans les réseaux mobiles 4G/LTE et 5G.
Cette amélioration est permise par l’utilisation de l’OFDMA (Orthogonal Frequency-Division Multiple Access). Dans le cas des versions Wi-Fi utilisant OFDM ou OFDMA, la bande de fréquence utilisée pour la transmission de données est composée de multiples canaux, des sous-porteuses. Dans les technologies précédant le 802.11ax, les groupes de sous-porteuses sont attribués à un instant donné, à un seul utilisateur qui utilise la totalité de la largeur de la bande. L’OFDMA permet d'attribuer chaque sous-porteuse à des utilisateurs différents. Pour augmenter le nombre de sous-porteuses, l'écart spectral radio entre sous-porteuses passe de 312,5 kHz (802.11ac) à 78,125 kHz[22]. On a donc la même largeur de bande en 802.11ax et 802.11ac mais quatre fois plus de sous-porteuses. Afin de servir ces multiples utilisateurs, 802.11ax approfondit le MU-MIMO (Multiple User Multiple Input Multiple Output) mise en place par la norme 802.11ac. On passe à 8 flux simultanés contre 4. Chaque utilisateur est connecté au point d'accès le plus performant en fonction de sa position physique.
L’Uplink Resource Scheduler du point d'accès s'appuie sur l’OFDMA. Celui-ci permet l'allocation simultanée de ressources radio (sous-porteuses) à plusieurs utilisateurs, de définir des priorités entre les utilisateurs et d'allouer les sous-porteuses en fonction de leurs usages et ainsi de limiter les engorgements. Le 802.11ax permet aussi une rétrocompatibilité avec les normes 802.11a/b/g/n/ac.
Index MCS | Type de modulation | Taux de codage | Débit de données (en Mb/s) | |||||||
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Canaux de 20 MHz | Canaux de 40 MHz | Canaux de 80 MHz | Canaux de 160 MHz | |||||||
GI de 1600 ns [note 2] | GI de 800 ns | GI de 1600 ns | GI de 800 ns | GI de 1600 ns | GI de 800 ns | GI de 1600 ns | GI de 800 ns | |||
0 | BPSK | 1/2 | 8 | 8.6 | 16 | 17.2 | 34 | 36.0 | 68 | 72 |
1 | QPSK | 1/2 | 16 | 17.2 | 33 | 34.4 | 68 | 72.1 | 136 | 144 |
2 | QPSK | 3/4 | 24 | 25.8 | 49 | 51.6 | 102 | 108.1 | 204 | 216 |
3 | 16-QAM | 1/2 | 33 | 34.4 | 65 | 68.8 | 136 | 144.1 | 272 | 282 |
4 | 16-QAM | 3/4 | 49 | 51.6 | 98 | 103.2 | 204 | 216.2 | 408 | 432 |
5 | 64-QAM | 2/3 | 65 | 68.8 | 130 | 137.6 | 272 | 288.2 | 544 | 576 |
6 | 64-QAM | 3/4 | 73 | 77.4 | 146 | 154.9 | 306 | 324.4 | 613 | 649 |
7 | 64-QAM | 5/6 | 81 | 86.0 | 163 | 172.1 | 340 | 360.3 | 681 | 721 |
8 | 256-QAM | 3/4 | 98 | 103.2 | 195 | 206.5 | 408 | 432.4 | 817 | 865 |
9 | 256-QAM | 5/6 | 108 | 114.7 | 217 | 229.4 | 453 | 480.4 | 907 | 961 |
10 | 1024-QAM | 3/4 | 122 | 129.0 | 244 | 258.1 | 510 | 540.4 | 1021 | 1081 |
11 | 1024-QAM | 5/6 | 135 | 143.4 | 271 | 286.8 | 567 | 600.5 | 1134 | 1201 |
Notes
Réseaux locaux 802.11 : standards physiques | ||||||||
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Protocole 802.11 |
date[23] | Fréquence | largeur de bande |
Débit binaire[24] | Nombre maximum de flux MIMO |
Codage / Modulation | Portée | |
Intérieur | Extérieur | |||||||
(GHz) | (MHz), (GHz) | (Mbit/s), (Gbit/s) | (mètres) | (mètres) | ||||
802.11-1997 (d'origine) | juin 1997[23] | 2,4 | 79 ou 22[25] MHz | 1, 2 Mbit/s | NC | FHSS, DSSS | 20 m | 100 m |
802.11a (Wi-Fi 2) |
sept 1999[23] | 5 3,7[A](US) |
20 MHz | 6 Mbit/s à 54 Mbit/s | 1 | OFDM | 35 m | 120 m (5 GHz) 5 000 m[A] (3,7 GHz) |
802.11b (Wi-Fi 1) |
sept 1999[23] | 2,4 | 22 MHz | 1 Mbit/s à 11 Mbit/s | 1 | DSSS | 35 m | 140 m |
802.11g (Wi-Fi 3) |
juin 2003[23] | 2,4 | 20 MHz | 6 Mbit/s à 54 Mbit/s | 1 | OFDM | 38 m | 140 m |
802.11n (Wi-Fi 4) |
oct 2009[23] | 2,4 5 |
20, 40 MHz | 6,5 à 150 Mbit/s Mbit/s[B] |
4 | OFDM | 70 m (2.4 GHz) 35 m (5 GHz) |
250 m[26] |
802.11ac (Wi-Fi 5) |
déc 2013[23] | 5 | 20, 40, 80, 160 MHz | 6,5 Mbit/s à 3,4 Gbit/s | 8 | OFDM | 12-35 m | 300 m |
802.11ad | déc 2012[23] | 57 à 71 | 1,7 à 2,16 GHz | jusqu’à 6,75 Gbit/s[27] | NC | OFDM ou porteuse unique |
10 m[28] | 10 m |
802.11af (en) | fév 2014[23] | 0,054 à 0,79 | 6 à 8 MHz | 1,8 à 568,9 Mbit/s | 4 | OFDM | 100 m | 1 000 m |
802.11ah | mai 2017[23] | 0,9 | 1 à 8 MHz | 0,6 à 8,6 Mbit/s[29] | 4 | OFDM | 100 m | 100 m |
802.11ax (Wi-Fi 6 et 6E) |
fév 2021[30] | 1 à 7,1[31] | 20, 40, 80, 160 MHz | 8 Mbit/s à 10,5 Gbit/s | 8 | OFDM, OFDMA | 12-35 m | 300 m |
802.11ay (en) | mars 2021[30] | 58,3 à 70,2 | 2,16 à 8,64 GHz | 20 à 176 Gbit/s | 4[32] | OFDM ou single carrier | 100 m | 500 m |
802.11be (Wi-Fi 7) |
2024[30] | 2,4 5 et 6 |
20 40 80 160 320 MHz | 16[33] | OFDM ou single carrier | 30 m Guard interval 0,8µs |
120 m Guard interval 3,2µs | |
Voir aussi :
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