L'isle Saint-Jean est le nom donné par les Français à l'île aujourd'hui connue sous le nom d'île du Prince-Édouard.
Après 1713, la France entreprit de raffermir sa présence dans toute l'Acadie. Outre la construction de Louisbourg, elle était résolue d'organiser une colonie sur l'île Saint-Jean qui deviendra en 1799 l'île du Prince-Édouard. Les débuts du peuplement sont lents et en 1728, on n'y dénombrait que 297 résidents permanents. Au cours des années 1740-1750, des centaines d'Acadiens fuyant la Nouvelle-Écosse s'exilèrent sur l'île et la colonie compta plus de 4 000 habitants en 1755.
Le principal village de l'île était Port-LaJoye, où se tenaient les autorités administratives et militaires, au sud de la baie où se trouve la capitale actuelle de Charlottetown. Un Lieu historique national du Canada y est maintenant établi sous le nom de Skmaqn-Port-la-Joye–Fort-Amherst[1].
Après un siège de plusieurs semaines, Louisbourg tomba aux mains des Anglais le . Deux semaines plus tard, un ordre de déportation fut donné aux Acadiens de l'Isle Saint-Jean. Les autorités anglaises avaient abandonné leur initiative d'assimiler les Acadiens dans les treize colonies anglaises et voulurent plutôt qu'ils retournassent en France. Près de 4 600 Acadiens vivaient alors sur l'Isle Saint-Jean. En , 3 100 habitants furent capturés et déportés en France tandis que les autres réussirent à se cacher ou à s'enfuir.
Sur les douze navires qui déportèrent les Acadiens, trois coulèrent : le Duke William (364 morts), le Violet (280 morts) et le Ruby (213 morts). En tout 1 649 personnes, soit 53 % des déportés, se noyèrent ou moururent de maladies[2]. Le Mary fut particulièrement touché par la maladie avec environ 255 décès (presque tous des enfants).