Jean Clottes
Jean Clottes (2008)
Fonctions
Conservateur général du patrimoine
Président
Société préhistorique française
Biographie
Naissance
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Formation
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Conjoint
Renée Caussanel
Enfant
Isabelle Pébay-Clottes (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Jean Clottes, né le à Espéraza dans l'Aude, est un préhistorien français, spécialiste du Paléolithique supérieur et de l'art pariétal.

Biographie

Jean Clottes a fait ses études secondaires au lycée de Carcassonne de 1944 à 1950 et ses études supérieures la Faculté des Lettres de Toulouse, de 1950 à 1957[1]. Après avoir été professeur d'anglais débutant au lycée de Foix[2], il entreprend des études de préhistoire. Sa thèse portera sur les dolmens du Lot. Docteur ès lettres et sciences humaines depuis 1975, il fut ensuite le directeur des Antiquités préhistoriques de la région Midi-Pyrénées (à partir du ). Ancien conservateur général du Patrimoine au ministère de la Culture où il fut conseiller scientifique reconnu sur l'art préhistorique.

Jean Clottes est l'un des grands spécialistes de l'art préhistorique du Paléolithique. Il a étudié de nombreuses grottes préhistoriques (direction de fouilles et relevés d'art pariétal), comme la grotte de Niaux, Enlène et Les Églises en Ariège, la grotte du Placard en Charente, le Travers de Janoye dans le Tarn. Il a été le responsable de l'étude scientifique de la grotte Cosquer et de la grotte Chauvet (de 1998 à 2002).

Théorie du chamanisme pariétal

Jean Clottes a réalisé un important travail pour essayer de comprendre le cadre conceptuel des peintures rupestres, que l’on peut relier au chamanisme. La parution du livre Les Chamanes de la préhistoire, écrit en collaboration avec David Lewis-Williams (grand spécialiste sud-africain de l'art des Bushmen San et qui est à l'origine de l'hypothèse du paléochamanisme), lui permet d'avancer plusieurs arguments allant dans le sens de la reconnaissance d'une société paléolithique axée sur la pratique des rites chamaniques : pratique du crachis notamment avec de l’oxyde de manganèse mélangé à du charbon de bois qui peut avoir les propriétés d’une drogue (de type mescaline ou LSD) favorisant l’état de transe[3], main négative au pochoir qui se fond dans le roc pour aller dans l'univers des esprits et capter leur force et leur puissance, signes entoptiques (signes géométriques inorganisés : points, traits, zigzags, grilles[4]) caractéristiques du premier stade de transe, matérialisation des figures géométriques sous diverses formes (animaux, objets) lors du deuxième stade de transe[5]. L'ouvrage, considéré par certains comme novateur, a aussi été critiqué (par exemple par Jean-Paul Demoule[6]), amenant l'auteur à préciser ses vues en insistant sur le fait qu'il s'agit bien là d'une hypothèse scientifique étayée et non d'affirmations non fondées.

Publications

Récompenses et distinctions

Décorations

Notes et références

  1. « Jean Clottes - Préhistorien - Hominidés », sur www.hominides.com (consulté le )
  2. « Jean Clottes : « J'ai toujours été un Méridional » », sur ladepeche.fr,
  3. Patrick De Wever, Jean-Marie Rouchy, Peinture secrète et sacrée : l’ocre, EDP sciences, (lire en ligne), p. 11.
  4. Pendant leurs visions, les chamanes réalisent des esquisses ou des dessins très simples mais ne sont pas en état de représenter avec beaucoup de détails de grands animaux qui ornent aussi bien les grandes salles des grottes que les « camarins », endroits exigus.
  5. O'Dy Sylvie, « Selon le préhistorien Jean Clottes, les peintures ornant les grottes sont le fait de prêtres magiciens en transe », sur L'Express,
  6. Quant à l'interprétation de ces grottes, il a été à la mode, ces dernières années, d'évoquer les pratiques des chamanes [...]. Les preuves sérieuses manquent pour étayer ces affirmations trop générales — d'autant que l'on utilise souvent le terme de « chamane » de façon abusive, pour qualifier n'importe quel personnage censé être en rapport avec le surnaturel. in On a retrouvé l'histoire de France. Comment l'archéologie raconte notre passé, édition Gallimard, collection Folio Histoire, Paris, janvier 2016, page 51.
  7. Décret du 13 juillet 2000 portant promotion et nomination
  8. Décret du 15 mai 2015 portant promotion et nomination

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