Coordonnées | |
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Pays | |
Administration territoriale de la Géorgie|République autonome | |
Raïon (district) | |
Massif | |
Vallée |
Ortobalagan |
Localité voisine |
Gyuzle (Гюзле) |
Type | |
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Altitude de l'entrée |
2 250 m (2 256 m ?) |
Longueur connue |
16 065 mètres |
Le gouffre Krubera-Voronja (ou Krubera-Voronya, en géorgien : კრუბერის გამოქვაბული) est, de 2001 à 2003 puis de 2004 à 2017, la cavité souterraine naturelle, connue et accessible depuis la surface, la plus profonde du monde. Elle fait partie du système souterrain de l'Arabika, dans les monts de Gagra. Depuis fin , c'est la seconde plus profonde cavité naturelle après le gouffre Veryovkina.
Cette cavité est située dans le massif de l'Arabika, partie des monts de Gagra, en Abkhazie, région autonome sécessionniste de la Géorgie, dans le Caucase occidental. Elle fait partie du système souterrain Arabika.
La profondeur actuelle de cette cavité, atteinte le dans le siphon terminal, est de 2 197 mètres[1]. La précédente profondeur maximale atteinte, le , était de 2 190 mètres, déjà en siphon. Auparavant, en janvier 2007, cette profondeur s'établissait à 2 140 mètres ; cela depuis , quand l'expédition russe (CAVEX) avait déjà accru la profondeur précédemment atteinte. En 2004, une équipe ukrainienne y avait en effet franchi la barre mythique des −2 000 mètres, pour la première fois dans l'histoire de la spéléologie, en atteignant −2 080 mètres.
Le point bas de cette cavité est également accessible par deux autres entrées du système souterrain Arabika : le gouffre Kuybyshev et l'abîme Heinrich, situés un peu plus bas en altitude. Une entrée supérieure baptisée gouffre Berchil (Berchilskaya Cave), située 100 mètres au-dessus de l'entrée Krubera-Voronja, devrait permettre de rejoindre le système souterrain Arabika en lui ajoutant 100 mètres de profondeur supplémentaires.
Le record mondial de profondeur est détenu une première fois par cette cavité, de 2001 à 2003, alors qu'elle n'était explorée à cette époque que jusqu'à −1 710 mètres de profondeur par une équipe de spéléologues russes et ukrainiens.
Avant cette date, le record de profondeur fut longtemps détenu successivement par deux cavités françaises, le gouffre Jean-Bernard (−1 602 m) et le gouffre Mirolda (−1 732 m), avec un bref intermède pour la cavité autrichienne Lamprechtsofen (−1 632 m).
Une nouvelle profondeur record de −2 196 m[2] ou −2 197 m[3] est atteinte en 2012 dans Krubera-Voronja par l'équipe ukrainienne UkrSA. En 2014 la cavité gagne trois mètres grâce à une entrée supérieure, la grotte d'Arbaika[4]. Le record de profondeur (−2 199 m) reste détenu par cette cavité jusqu'en 2017.
En effet, fin , la grotte Aleksandra Verovkina ou Veryovkina Cave, située également sur les monts de Gagra, est explorée jusqu'à la profondeur de 2 204 m[5], puis jusqu'à 2 212 m en après le sondage du siphon terminal[6] et - 2223 m en août 2023[7].
Voronja (ou Voronya) signifie corbeau.
Krubera est une forme dérivée du patronyme d'Alexandre Kruber, géographe et karstologue russe du début du XXe siècle, sommité de la karstologie russe et soviétique.
Jusqu'en 1983, la cavité était connue sous le nom de gouffre Sibirskaïa (gouffre sibérien), ainsi dénommée car elle fut découverte dans les années 1960 par une expédition de spéléologues sibériens venus de Krasnoïarsk, Novossibirsk et Tomsk.
Les événements marquants de l'exploration de cette cavité sont les suivants[8] :
L'exploration d'une telle cavité est évidemment une épreuve physique difficile, liée notamment à la profondeur et aux conditions hivernales. La situation politique troublée par la sécession de l'Abkhazie rend également l'organisation des expéditions très difficile. Enfin, depuis 2005 environ, la concurrence entre les équipes russes et ukrainienne semble entraîner des entorses à l'éthique spéléologique et sportive.[réf. nécessaire]
Une équipe ibéro-russe a rapporté quatre nouvelles espèces d'arthropodes de la classe des collemboles, vivant à la cote −1 980 m, dont l'espèce dénommée Plutomurus ortobalaganensis.
C'est la première fois que la présence d'arthropodes est mise en évidence à une telle profondeur, établissant par là même un record concernant la vie terrestre[14],[15].