Louis XVIII — né le à Versailles sous le nom de Louis Stanislas Xavier de France et par ailleurs comte de Provence (1755-1795) — est roi de France et de Navarre du au puis du à sa mort, le , à Paris.
Issu de la Maison de Bourbon, petit-fils du roi Louis XV de France, quatrième fils du dauphin Louis et de la Dauphine née Marie-Josèphe de Saxe et frère cadet de Louis XVI, il est appelé « Monsieur » quand ce dernier devient roi. Exilé sous la Révolution française et le Premier Empire, il adopte de jure en tant que prétendant au trône le nom de Louis XVIII, l'ordre dynastique incluant son neveu Louis XVII mort en prison en 1795 (à l'âge de 10 ans) sans avoir jamais régné. Surnommé « le Désiré » par les royalistes, il revient en France lors de la Restauration qui suit la chute de l'empereur Napoléon Ier. Il est renversé durant les Cent-Jours, puis revient à nouveau au pouvoir après la bataille de Waterloo.
Durant son règne, considérant l'évolution de la France entre 1789 et 1814, Louis XVIII s'attelle à composer avec les acquis de la Révolution et de l'Empire. Ayant quitté la France à l'âge de 35 ans le même jour que la famille royale (qui est reconnue et arrêtée à Varennes); il en a 58 quand son règne commence effectivement après avoir passé 23 ans[1]en exil. Il « octroie » au peuple une constitution utilisant un terme d'Ancien Régime, la Charte constitutionnelle de 1814, tout en menant une politique de réconciliation et d'oubli concernant les violences révolutionnaires en tentant de calmer la Terreur blanche. Il compose dans un premier temps avec une chambre parlementaire « plus royaliste que le roi », la Chambre introuvable. Mais en 1820, après l'assassinat de son neveu le duc de Berry, troisième dans l'ordre de succession au trône et seul mâle en mesure d'assurer la succession au trône, la Restauration prend un tournant plus dur, voire réactionnaire, que le roi laisse mener par le président du conseil Villèle. Son règne est aussi marqué par l'expédition d'Espagne (1823).
Il meurt sans descendance et est inhumé à la basilique Saint-Denis. Il est le dernier monarque français à recevoir ce privilège, et également le dernier mort sur le trône, les deux suivants ayant été renversés. Son frère cadet, le comte d’Artois, lui succède sous le nom de Charles X. La Restauration prend fin avec la révolution de 1830, qui met sur le trône Louis-Philippe, roi des Français.
Né le à Versailles et ondoyé le même jour par le cardinal de Soubise[2], Louis Stanislas Xavier est le quatrième fils du dauphin Louis et de sa seconde épouse Marie-Josèphe de Saxe, et est ainsi le petit-fils de Louis XV. Il est le frère cadet de Louis-Joseph, duc Bourgogne, de Louis Auguste, futur Louis XVI, et le frère aîné de Charles-Philippe, futur Charles X. Petit-fils de France, Louis Stanislas Xavier est titré comte de Provence et se voit attribuer pour armes de France à la bordure dentelée de gueules[3].
Le 22 mars 1761, le duc de Bourgogne meurt à l'âge de 10 ans. Ce décès du futur roi plonge la famille royale dans le deuil. Louis-Auguste devient héritier en second et Louis-Stanislas, héritier en troisième place. Le , le même jour que son frère aîné Louis Auguste, Louis Stanislas Xavier est baptisé par l'archevêque Charles Antoine de La Roche-Aymon dans la chapelle royale du château de Versailles, en présence de Jean-François Allart (1712-1775), curé de l'église Notre-Dame de Versailles. Son parrain est son arrière-grand-père Stanislas Ier de Pologne, duc viager de Lorraine et de Bar, représenté par Louis-François de Bourbon-Conti, et sa marraine est sa tante Victoire Louise Marie Thérèse de France[4].
Louis Stanislas Xavier est le quatrième fils et le huitième enfant sur treize du couple formé par le dauphin Louis et Marie-Josèphe de Saxe. Tout comme son frère aîné, le futur Louis XVI, il passe son enfance au château de Versailles, où il reçoit une éducation solide. Cultivé, il est fin latiniste. Il a de l'esprit[5], mais n'est pas très aimé de son grand-père, le roi Louis XV, qui le chérit encore moins que ses frères[6].
Louis, comte de Provence, épouse Marie-Joséphine de Savoie, (1753–1810), fille du roi Victor-Amédée III de Sardaigne et de Marie-Antoinette d'Espagne[7], le dans la chapelle royale du château de Versailles. Les témoins sont son grand-père Louis XV, ses frères Louis Auguste et Charles Philippe, sa belle-sœur Marie-Antoinette, sa sœur Clotilde et ses tantes Adélaïde, Victoire et Sophie[8].
Marie-Joséphine de Savoie est la sœur de Marie-Thérèse, épouse du futur roi Charles X de France.
Louis XVIII eut plusieurs favorites mais également des favoris :
Une éventuelle initiation à la franc-maçonnerie en compagnie de ses frères, dans la loge maçonnique dite des « Trois Frères » à Versailles, a parfois été suggérée mais jamais démontrée[10],[11],[12].
Son statut de frère du roi ne l'empêche pas de critiquer la politique de celui-ci. Mécontent et inquiet de la politique royale d'apaisement et d'ouverture aux théories des Lumières, Louis Stanislas cherche à s'installer dans la province de Languedoc et d'en faire son fief, lui permettant ainsi de se ménager une action directe et distincte de celle de son royal aîné. En 1775, il sollicite en vain le titre de gouverneur du Languedoc. Il avait même acheté l'année précédente le comté de l'Isle-Jourdain qui lui assurait, par la forêt de Bouconne, accès et influence jusque dans Toulouse.
Au printemps 1777, un voyage l'amène à Toulouse où il assiste le 21 juin, à une séance de l'Académie des Jeux floraux et entend la lecture de trois odes. En son honneur, les parlementaires de la ville organisent une réception chez le comte Riquet de Caraman. Il s'embarque ensuite au Port Saint-Sauveur et continue son périple sur le canal du Midi. À chaque étape, les auberges et maisons sont décorées suivant les ordres des Riquet de Caraman, concessionnaires du canal. La décoration de la maison du receveur du canal à Agde est particulièrement soignée pour la réception de Monsieur.
Après avoir agité la cour de Louis XVI en facilitant la chute des ministres réformateurs Turgot, Necker, Calonne, puis bloqué les réformes proposées par Calonne, en les déclarant inconstitutionnelles en tant que président de l'un des bureaux de l'Assemblée des notables de 1787, il réclame pour le tiers état le doublement du nombre de députés aux états généraux.
Durant l'assemblée des notables organisée à Versailles à la fin de l'année 1788, le comte de Provence vota pour le doublement de la représentation du Tiers-État aux états généraux (généralement perçu, a posteriori comme une des principales causes de la Révolution française[13]), action qu'il reconnaîtra ensuite comme « une des plus grandes fautes » de sa vie[14].
À la suite du départ de la cour de Versailles pour Paris après les journées des 5 et 6 octobre 1789, le comte de Provence est installé au Petit Luxembourg. Comme son frère aîné, il ne se sent plus assez libre et prépare un plan d'évasion (il en prépare deux, car son épouse sortira de Paris par un autre moyen).
Dans ses mémoires[15], il explique préalablement avoir corrigé la déclaration de Louis XVI qui explique son départ de Paris, mais à aucun moment, il ne dit avoir eu connaissance, avant le , veille du départ, du plan précis de Louis XVI qui consistait à partir vers l'est afin de rejoindre la place forte de Montmédy et de reprendre militairement la main sur la Révolution.
Le , date du départ du roi Louis XVI et sa famille des Tuileries, le comte de Provence quitte également sa résidence surveillée. Déguisé et muni d'un passeport anglais, il rejoint ainsi sans la moindre difficulté les Pays-Bas autrichiens, via Avesnes et Maubeuge. Il se réfugie à Bruxelles puis Coblence, capitale de l’électorat de Trèves, dont un de ses oncles maternels est l’archevêque et le souverain[16].
Il rencontre l’empereur Léopold II et lui inspire la déclaration de Pillnitz d’, qui galvanisa les Girondins.
Il refuse de reconnaître l’autorité du roi et se voit déchu de ses droits de prince du sang par l'Assemblée législative en . Il tente de rentrer en France à la tête d’une armée de 14 000 hommes mais doit rebrousser chemin après la bataille de Valmy et se réfugie à Hamm, en Westphalie.
En , ayant appris l’exécution de son frère aîné, il se proclame « régent » pour le dauphin, lequel demeure prisonnier des révolutionnaires à Paris, et le proclame roi de France sous le nom de jure de Louis XVII. À la mort de l’enfant, le , il devient le dépositaire légitime de la couronne de France et prend le nom de Louis XVIII.
Entre 1794 et 1796 il loge à Vérone, mais il doit quitter la ville quand le Directoire demande officiellement à la république de Venise de l'expulser. Le général Bonaparte avec son armée d’Italie entrera dans la ville en , un mois après le départ du comte de Provence[17].
En juillet 1796, à Dillingen, il subit une tentative d'attentat : un coup de feu le vise, mais ne l'atteint pas[18].
Après un séjour à Riegel, dans le Pays de Bade, puis au château de Blankenbourg, dans le Brunswick, il est hébergé à partir de 1797 par le tsar Paul Ier de Russie, avec sa famille et sa cour, dans le gouvernement de Courlande, dans l'ancien palais des ducs de Courlande, à Mittau, aujourd'hui Jelgava, en Lettonie, jusqu'en 1801[19].
En janvier 1801, il doit quitter Mittau et trouve refuge à Varsovie, dans l'ancien palais de son arrière-grand-père, Stanislas Leczinski, jusqu'en 1804.
Après le coup d'État du 18 Brumaire et la mise en place du Consulat, Louis XVIII entre en négociations avec Napoléon Bonaparte en vue du rétablissement de la monarchie. Toutefois, après l'explosion de la machine infernale rue Saint-Nicaise le et la découverte de la culpabilité des royalistes, le Premier consul rompt définitivement toute négociation et adresse une réponse sans ambages au prétendant : « Vous ne devez pas souhaiter votre retour en France ; il vous faudrait marcher sur cent mille cadavres... »
En mars 1804, l'enlèvement, puis l'exécution sommaire du duc d'Enghien creusent un profond fossé entre la nouvelle dynastie des Bonaparte et la Maison de Bourbon. En juillet 1804, Louis XVIII subit à Varsovie une tentative d'empoisonnement à l'arsenic visant aussi son entourage familial[20].
Pendant l'année 1804, à la demande de Napoléon, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume se résout à se séparer de ses hôtes ; Louis XVIII et les autres émigrés composant sa cour sont priés de quitter le territoire prussien et s'établissent à Kalmar, en Suède.
Louis XVIII y invite les princes du sang, dans le but de rappeler aux souverains européens ses prétentions sur le trône de France. Seul le comte d’Artois, son frère qu’il n’avait pas vu depuis près de douze ans, une certaine froideur ayant toujours existé entre eux, s'y rend, en . L’entrevue de Kalmar ne les rapproche pas ; ils se quittent après dix-sept jours de conférences, assez mécontents l’un de l’autre.
Le futur Charles X reprend le chemin de Londres et Louis revient à Riga, attendre la réponse du cabinet de Saint-Pétersbourg, à propos d’un nouvel asile sur le sol russe. Le nouvel empereur, Alexandre Ier de Russie, qui succédait à son père le tsar Paul Ier, donne une suite favorable à sa demande et Louis s'installe à nouveau à Mittau, alors en Courlande, dans l'actuelle Lettonie, où une cour d'une centaine de fidèles l'a suivi[21].
Une fois réinstallé, Louis XVIII rédige son dernier manifeste public pendant son séjour à l’étranger. La proclamation qu’il avait envoyée à Pichegru, quelques semaines avant le 18 fructidor, ne contenait que des promesses de réforme à l’ancienne monarchie (Lois fondamentales du royaume de France). Il se décide, cette fois, à accepter nettement la Révolution et ses suites. Non seulement il admet l’amnistie entière pour tous les votes antérieurs à 1804, ainsi que l’engagement de conserver à chaque Français ses grades, ses emplois et ses pensions, il garantit en outre la liberté et l’égalité pour les personnes, le maintien de toutes les propriétés et la protection de tous les intérêts sans exception.
« Au sein de la mer Baltique, en face et sous la protection du ciel, fort de la présence de notre frère, de celle du duc d’Angoulême, notre neveu, de l’assentiment des autres princes de notre sang, qui tous partagent nos principes et sont pénétrés des mêmes sentiments qui nous animent, nous le jurons ! Jamais on ne nous verra rompre le nœud sacré qui unit nos destinées aux vôtres, qui nous lie à vos familles, à vos cœurs, à vos consciences ; jamais nous ne transigerons sur l’héritage de nos pères, jamais nous n’abandonnerons nos droits. Français ! Nous prenons à témoin de ce serment le Dieu de saint Louis, celui qui juge toutes les justices !
Donné à Mittau, le 2 décembre de l’an de grâce 1804, et de notre règne le dixième[22] — Louis. »
Cette déclaration, imprimée à Hambourg, au nombre de dix mille exemplaires, est répandue sur tout le continent et envoyée en France à toutes les autorités constituées, ainsi qu’aux plus notables habitants de chaque département.
Le second séjour à Mittau du prétendant ne dure que trois ans. Les défaites d’Austerlitz, d’Eylau et de Friedland aboutissent au traité de Tilsit, signé le , par lequel la France et la Russie deviennent alliées. Alexandre laisse entendre à Louis XVIII que sa présence à Mittau en Courlande pourrait gêner son nouvel allié. Comprenant qu’il devait chercher un nouvel asile et n'ayant plus à choisir qu’entre le Nouveau Monde et l’Angleterre, Louis XVIII se décide pour l’hospitalité britannique. Vers le milieu d’, depuis Göteborg en Suède, il avertit le comte d’Artois de sa prochaine arrivée, ce qui n’était pas pour lui plaire. Les confidents du comte d'Artois réussissent à persuader un des membres du cabinet britannique, Lord Canning, qu’il était nécessaire, dans l’intérêt même du gouvernement britannique d’éloigner Louis XVIII de Londres et de le confiner en Écosse. Le Royaume-Uni est alors la seule puissance encore en lutte avec la France impériale et qui refuse à Louis XVIII le titre de roi, en lui signifiant qu’à aucune époque, le rétablissement de sa famille n’avait semblé moins plausible. Après de longues tractations, Louis XVIII accepte de débarquer en Angleterre, comme simple particulier sous le nom de comte de L’Isle-Jourdain (que ses contemporains transformeront en « comte de Lille ») et en promettant de ne pas faire d’action politique sur le sol britannique.
Louis XVIII fixe sa résidence à Gosfield Hall, dans l'Essex, fin 1807. Il quitte ce château en 1809. Il vient alors habiter Hartwell House, propriété du baronnet Sir Henry Lee dans le comté de Buckingham, près de Londres. Son épouse, Marie-Joséphine de Savoie, y meurt le .
Ses revenus, à l'époque, s’élèvent à 60 000 francs environ[23] que lui payaient le gouvernement britannique et la cour du Brésil, mais il devait mener un train de vie réduit puisque cette somme était répartie entre ses protégés, ses agents dans les différentes cours d’Europe (pour être au courant des politiques menées) et que la guerre entraînait une inflation des prix qui étaient déjà élevés.
Louis XVIII est appelé « les dix-huit boutons », selon l’apostille au roman de Barbey d'Aurevilly, Une vieille maîtresse[38].
D’autres surnoms lui ont été attribués :
Le monogramme de Louis XVIII se compose de deux « L » adossés :
À Paris, la rue Stanislas et le collège du même nom lui doivent leur appellation : Louis étant le prénom héréditaire des Bourbons, le deuxième prénom du comte de Provence étant choisi en souvenir de son arrière-grand-père, le roi de Pologne Stanislas Leszczynski[24].
Contrairement à Napoléon 1er, Louis XVIII n'a pas été sacré, bien que le sacre fût prévu dans l'article 74 de la Charte de 1814[43].
Son frère, Charles X, qui lui succéda, renoua avec la tradition du sacre, le dans la cathédrale de Reims.
Un roi sacré devait avoir des pouvoirs divins (le roi de France, par exemple, guérissait les écrouelles), et montrer une image d'homme puissant, valide, en bonne santé. Ne pouvant montrer au public qu'un physique diminué, Louis XVIII renonça au sacre.
Cependant, une sculpture de Louis XVIII, en costume de sacre, fut commandée par ses soins en 1815 au sculpteur Cortot. Elle est exposée dans la gypsothèque de la villa Médicis à Rome[44].
Différents portraits officiels de Louis XVIII ont été peints, le plus connu et le plus solennel étant celui exécuté par Antoine-Jean Gros, aujourd'hui conservé au Musée de l'Histoire de France, au château de Versailles, dupliqué en peinture et en gravure. Dans la tradition de ce type de portrait, il est représenté debout, en tenue de sacre et en pied, à côté d'une colonne, symbole de stabilité, du trône, symbole de souveraineté, de tous les attributs de celle dernière : sceptre, couronne, main de justice[45]... Le plumeau du chapeau que le roi tient à la main étant fait d'abondantes plumes d'autruches blanches, et son manteau fleurdelisé étant colleté et fourré d'hermine, il suscita l'épigramme intitulé : "le Gros l'a peint" (le gros lapin), qui fustigeait le peintre autant que le modèle.
En matière d'art populaire, dans la continuité de la caricature révolutionnaire sous Louis XVI[46], Louis XVIII est notamment figuré en cochon et l'épithète populaire « gros cochon », fréquente[47], est reproduite par la littérature, notamment chez Victor Hugo[48].
L'imagerie populaire et la caricature sont moins originales et diversifiées à son endroit qu'elles ne le seront pour Charles X[49]. À travers différentes représentations, elles le caricaturent facilement, en mettant en image sa corpulence et son appétit, ce qu'Annie Duprat analyse en constatant que « la mise en image du gros appétit et de la forte corpulence des Bourbons, bien au-delà d'une simple plaisanterie, renvoie à tous les écrits et à toutes les représentations des rois ogres, anthropophages et dévoreurs du peuple par le biais des impôts et de la guerre »[50].
« Qui pouvait résister à l’esprit déflorateur de Louis XVIII, lui qui disait que l’on n'a de véritables passions que dans l’âge mûr, parce que la passion n’est belle et furieuse que quand il s’y mêle de l’impuissance et qu’on se trouve alors à chaque plaisir comme un joueur à son dernier jeu. »
— Honoré de Balzac, Le Lys dans la Vallée
« Et les uns accouraient, et les autres se rangeaient : car un roi qui passe, c'est toujours un tumulte. Du reste l'apparition et la disparition de Louis XVIII faisait un certain effet dans les rues de Paris. Cela était rapide, mais majestueux. Ce roi impotent avait le goût du grand galop ; ne pouvant marcher, il voulait courir ; ce cul-de-jatte se fût fait volontiers traîner par l'éclair. Il passait, pacifique et sévère, au milieu des sabres nus. Sa berline massive, toute dorée, avec des grosses branches de lys peintes sur les panneaux, roulait bruyamment »
— Victor Hugo, Les Misérables